Conseiller diplomatique du président ivoirien Alassane Ouattara et nouvel ambassadeur de Côte d'Ivoire en France, Ally Coulibaly accuse l'ex-président Laurent Gbagbo d'avoir provoqué de nouveaux morts ce week-end à Abidjan. Dans le quartier populaire d'Abobo, où trois manifestants avaient été tués samedi, les hommes restés fidèles à Gbagbo ont tiré hier sur la foule, faisant sept nouveaux morts.
Le Parisien : On compte dix nouveaux morts en Côte d'Ivoire au cours du week-end…
Ally Coulibaly : Ce sont dix morts de trop ! En essayant à chaque fois de bâillonner le peuple, Gbagbo s'est totalement disqualifié, puisqu'on avance le chiffre de 500 morts depuis le second tour des élections. C'est un lourd tribut payé par le peuple ivoirien à cause d'un homme qui se cramponne au pouvoir et refuse de reconnaître la souveraineté et le vote des Ivoiriens. Chaque jour qui passe où le dictateur est toujours là, c'est un danger pour la Côte d'Ivoire et toute l'Afrique. Le peuple ivoirien va donc se soulever contre Gbagbo, car il ne peut plus accepter qu'un imposteur se maintienne au pouvoir alors qu'il a été congédié à l'issue d'un scrutin libre, démocratique et transparent.
L.P. : Mais, à l'inverse de la Tunisie et de l'Egypte, l'armée ivoirienne n'a pas basculé ?
A.C. : Ces deux pays ont eu plus de chance que nous, car ils ont bénéficié de l'appui d'une armée républicaine. Nous espérons que l'armée ivoirienne ira dans le sens de l'histoire. Nous en avons des signes avant-coureurs. Beaucoup de militaires ont déjà lâché Gbagbo, et il ne le sait pas car ceux-ci ne s'affichent pas par peur des représailles des escadrons de la mort à l'encontre de leurs familles. En réalité, Gbagbo ne peut plus compter aujourd'hui que sur 3 000 hommes, y compris les mercenaires et les miliciens étrangers qu'il a recrutés.
L.P. : La situation paraît cependant complètement bloquée…
A.C. : En apparence, la situation paraît bloquée, mais en réalité l'asphyxie financière de Gbagbo fonctionne et les mesures prises par Ouattara sont en train de porter leurs fruits. C'est l'arme de l'intelligence contre la force brutale. Gbagbo n'a plus d'argent ni les moyens de piller les ressources de l'Etat pour acheter des armes et recruter des mercenaires. Quand le peuple ivoirien s'éveillera, Gbagbo fuira, et ce jour approche inéluctablement. L'indifférence n'est pas permise face à l'imposture. Le peuple finit toujours par venir à bout de toutes les dictatures, mêmes les plus inexpugnables. Le vent de révolte qui souffle actuellement va emporter Gbagbo.
L.P. : Qu'attendez-vous de l'ultime mission de l'Union africaine ?
A.C. : Les cinq chefs d'Etat de l'Union africaine attendus ce lundi à Abidjan sont tous les bienvenus. Au contraire des mauvais perdants du camp Gbagbo, nous sommes très sereins, car l'Union africaine a déjà reconnu l'élection du président Ouattara. Ce « panel » se rendra donc rapidement compte qu'on ne peut pas faire entendre raison à Gbagbo, qui-comme les autres dictateurs-passera à la trappe de l'histoire.
(Source : leparisien.fr)
Le Parisien : On compte dix nouveaux morts en Côte d'Ivoire au cours du week-end…
Ally Coulibaly : Ce sont dix morts de trop ! En essayant à chaque fois de bâillonner le peuple, Gbagbo s'est totalement disqualifié, puisqu'on avance le chiffre de 500 morts depuis le second tour des élections. C'est un lourd tribut payé par le peuple ivoirien à cause d'un homme qui se cramponne au pouvoir et refuse de reconnaître la souveraineté et le vote des Ivoiriens. Chaque jour qui passe où le dictateur est toujours là, c'est un danger pour la Côte d'Ivoire et toute l'Afrique. Le peuple ivoirien va donc se soulever contre Gbagbo, car il ne peut plus accepter qu'un imposteur se maintienne au pouvoir alors qu'il a été congédié à l'issue d'un scrutin libre, démocratique et transparent.
L.P. : Mais, à l'inverse de la Tunisie et de l'Egypte, l'armée ivoirienne n'a pas basculé ?
A.C. : Ces deux pays ont eu plus de chance que nous, car ils ont bénéficié de l'appui d'une armée républicaine. Nous espérons que l'armée ivoirienne ira dans le sens de l'histoire. Nous en avons des signes avant-coureurs. Beaucoup de militaires ont déjà lâché Gbagbo, et il ne le sait pas car ceux-ci ne s'affichent pas par peur des représailles des escadrons de la mort à l'encontre de leurs familles. En réalité, Gbagbo ne peut plus compter aujourd'hui que sur 3 000 hommes, y compris les mercenaires et les miliciens étrangers qu'il a recrutés.
L.P. : La situation paraît cependant complètement bloquée…
A.C. : En apparence, la situation paraît bloquée, mais en réalité l'asphyxie financière de Gbagbo fonctionne et les mesures prises par Ouattara sont en train de porter leurs fruits. C'est l'arme de l'intelligence contre la force brutale. Gbagbo n'a plus d'argent ni les moyens de piller les ressources de l'Etat pour acheter des armes et recruter des mercenaires. Quand le peuple ivoirien s'éveillera, Gbagbo fuira, et ce jour approche inéluctablement. L'indifférence n'est pas permise face à l'imposture. Le peuple finit toujours par venir à bout de toutes les dictatures, mêmes les plus inexpugnables. Le vent de révolte qui souffle actuellement va emporter Gbagbo.
L.P. : Qu'attendez-vous de l'ultime mission de l'Union africaine ?
A.C. : Les cinq chefs d'Etat de l'Union africaine attendus ce lundi à Abidjan sont tous les bienvenus. Au contraire des mauvais perdants du camp Gbagbo, nous sommes très sereins, car l'Union africaine a déjà reconnu l'élection du président Ouattara. Ce « panel » se rendra donc rapidement compte qu'on ne peut pas faire entendre raison à Gbagbo, qui-comme les autres dictateurs-passera à la trappe de l'histoire.
(Source : leparisien.fr)