La vérité rougit les yeux mais ne les casse pas. Des personnes, notamment celles à la solde de Laurent Gbagbo veulent coûte que coûte faire porter l`asphyxie économique de la Côte d`Ivoire à Alassane Ouattara, président élu et reconnu par la communauté internationale. Il convient alors de rafraichir la mémoire aux amnésiques ou aux personnes qui seraient peut-être atteintes de la maladie d`Alzheimer sans le savoir. Et qui s`évertuent à soutenir que le gel des avoirs de Gbagbo et de son clan, l`interdiction de visa, l`embargo économique, l`interdiction d`exporter du cacao, la fermeture des banques, donc la souffrance des Ivoiriens sont du fait de Alassane Ouattara. Que nenni !
De l`interdiction d`exporter le cacao à …
Tout cela incombe à l`Union européenne qui a manœuvré pour éviter que les bateaux battant pavillons européens accostent au Port autonome d`Abidjan et au Port autonome de San Pedro. En effet, au niveau économique, la seule décision prise par Ouattara est l`interdiction d`exporter le cacao ivoirien. Décision prise fin janvier début février 2011. A l`analyse, le président élu de la Côte d`Ivoire a bien réfléchi avant de poser un tel acte. A cette période, la grande campagne avait déjà commencé. Puisqu`elle se déroule de septembre à janvier. C`est donc pendant cet intervalle que les producteurs ivoiriens de cacao amassent énormément d`argent car ils exportent 90% de leur production. C`est-à-dire qu`un producteur qui devait encaisser sur toute l`année 10 millions de FCFA a déjà obtenu 8 millions de FCFA, fruit de sa vente à l`exportation pour cette grande campagne. C`est donc durant la période précitée que se déroule la campagne principale et où il y a suffisamment de cacao en provenance des champs. Passée cette durée, ceux qui sont familiers du système de commercialisation en Côte d`Ivoire, savent comment fonctionne la filière café-cacao. Ainsi, après la grande campagne, synonyme de campagne principale (septembre à fin janvier), avec de grosses fèves de cacao, intervient à partir de février, la campagne intermédiaire (février à juin). Cette période n`est pas très rentable pour le producteur à cause souvent de la petitesse des fèves due au fort taux d`humidité. Pendant ce laps de temps, les exportateurs ne se bousculent pas trop aux portes des ports. C`est souvent une période pas très prisée par les producteurs qui préfèrent jeter leur dévolu sur la campagne principale où il y a beaucoup d`argent à gagner. Constat : Alassane Ouattara n`a donc pas pu asphyxier économiquement les planteurs ivoiriens car il sait bien qu`à cette période (février) où il a décidé de l`interdiction de l`exportation du cacao, les cacaoculteurs ivoiriens avaient déjà vendu leur production. Son objectif était tout simplement d`empêcher Gbagbo de jouir du peu de dividendes de la campagne intermédiaire. Il ne fallait donc pas que cette manne financière atterrisse dans la besace des refondateurs, aujourd`hui à court de liquidité. La décision de Ouattara, pour qui connaît les rouages de commercialisation au niveau de la filière café-cacao, n`a donc aucun impact sur la manne financière des producteurs qui ont perçu depuis la campagne principale, le fruit de leur labeur à la suite de la commercialisation de leur produit survenue bien avant février. Et qui par ailleurs ont même développé des circuits parallèles de vente. Il ne s`agissait donc pas pour le président Ouattara, de faire souffrir les producteurs comme l`on tend à le faire croire. Raison pour laquelle la mesure d`interdiction d`exporter le cacao a été reconduite jusqu`au 15 mars 2011.
… la fermeture des banques
Autre fait à déplorer, ce sont les accusations portées à l`endroit de Alassane Ouattara au sujet des banques qui ont fermé. On a tôt fait de faire porter le chapeau de la fermeture des banques au candidat du Rhdp alors qu`il n`en est rien. Cet homme qui aime ses concitoyens et qui sait que c`est grâce à eux qu`il a été élu à l`issue du scrutin du 28 novembre 2011 n`a nullement favorisé les fermetures en cascade des banques. Pour rappel, l`Uemoa, lors de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement, le 22 janvier 2011 à Bamako, au Mali, a reconnu comme seule signature officielle de la Côte d`Ivoire, celle d`Alassane Ouattara. Et c`est tout. En dépit de cette décision, les banques avaient toujours fonctionné en Côte d`Ivoire. Au niveau de l`agence Bceao d`Abidjan, le clan Gbagbo a fait nommer ses hommes alors qu`il n`en n`avait pas le droit. Mais cela n`a pas empêché les banques de mener clopin-clopant leurs activités malgré quelques éternuements. Mais il y avait de la liquidité. Cependant la goutte d`eau qui a fait déborder le vase est le braquage de l`agence de la Bceao d`Abidjan par les hommes de Gbagbo qui ont emporté début février une forte somme d`argent. Cette prise d`otage (nomination et braquage) de l`agence d`Abidjan n`a pas été du goût du gouvernorat de l`institution. Surtout que la Bceao est considérée comme une ambassade financière. Ces actes du clan Gbagbo ont donc été qualifiés à juste titre comme la violation d`une ambassade financière. L`agence s`inscrivant dans le cadre d`une extraterritorialité. Donc appartenant à l`Union et non à la Côte d`Ivoire. Face à ces nominations et braquage intervenus dans la dernière semaine de janvier 2011, l`agence d`Abidjan se détachait alors automatiquement de Dakar. Elle ne pouvait plus jouer son rôle de régulateur de l`activité bancaire. Tout cela a donc amené l`Uemoa à décider du verrouillage du système électronique de l`agence d`Abidjan, cela, depuis le siège de la Bceao à Dakar, au Sénégal. Conséquence : absence de compensation entre la Bceao et les banques. Occasionnant ainsi des problèmes de liquidités pour ces banques qui avaient engagé des dépenses mais qui ne pouvaient nullement se faire rembourser par Dakar qui avait tout suspendu. Les banques ont dû fonctionner sur fonds propres et avec son corollaire d`insécurité juridique due à la compensation manuelle qui avait désormais remplacé la compensation électronique. L`absence de liquidité faisant défaut, les banques ne pouvaient que fermer. C`est comme une voiture. Tant qu`il y a du carburant elle peut rouler. Elle peut même se servir de sa réserve quand ça coince. Mais petit à petit, si elle n`arrive pas à s`approvisionner elle sera en panne sèche de carburant. Identique pour les banques qui étaient en panne sèche de liquidité. D`où leur fermeture. Mais du côté des refondateurs, l`on a tout de suite accusé Alassane Ouattara et les banques françaises, à savoir la Bicici et la Sgbci qui avaient baissé pavillon dès le 14 février. Au final, quasiment toutes les banques ont fermé même les banques ivoiriennes (Biao, Baci) appartenant à des privés, parfois des proches de Gbagbo. La Sib qui a pour Pca, Feh Kessé, proche de Gbagbo a également fermé. Et l`on a rien eu à redire. Pour dire que la fermeture, si elle pouvait être évitée, elle le serait. Le comble, c`est que l`on s`est empressé de nationaliser ou de prendre le contrôle de la Bicici et de la Sgbci pour, dit-on, sauvegarder l`épargne des Ivoiriens. Qu`attend alors Gbagbo pour prendre le contrôle de la Biao, Baci, Sib et autres où se trouve également l`épargne des Ivoiriens ? Alassane Ouattara n`a donc rien à voir avec la fermeture des banques et il ne faudrait pas prendre les Ivoiriens pour des dupes. La cessation des activités des établissements bancaires est bien un problème économique et financier. Et les économistes avertis savaient bien qu`on en arriverait là depuis le gangstérisme et le brigandage des hommes de Gbagbo.
Jean Eric ADINGRA
De l`interdiction d`exporter le cacao à …
Tout cela incombe à l`Union européenne qui a manœuvré pour éviter que les bateaux battant pavillons européens accostent au Port autonome d`Abidjan et au Port autonome de San Pedro. En effet, au niveau économique, la seule décision prise par Ouattara est l`interdiction d`exporter le cacao ivoirien. Décision prise fin janvier début février 2011. A l`analyse, le président élu de la Côte d`Ivoire a bien réfléchi avant de poser un tel acte. A cette période, la grande campagne avait déjà commencé. Puisqu`elle se déroule de septembre à janvier. C`est donc pendant cet intervalle que les producteurs ivoiriens de cacao amassent énormément d`argent car ils exportent 90% de leur production. C`est-à-dire qu`un producteur qui devait encaisser sur toute l`année 10 millions de FCFA a déjà obtenu 8 millions de FCFA, fruit de sa vente à l`exportation pour cette grande campagne. C`est donc durant la période précitée que se déroule la campagne principale et où il y a suffisamment de cacao en provenance des champs. Passée cette durée, ceux qui sont familiers du système de commercialisation en Côte d`Ivoire, savent comment fonctionne la filière café-cacao. Ainsi, après la grande campagne, synonyme de campagne principale (septembre à fin janvier), avec de grosses fèves de cacao, intervient à partir de février, la campagne intermédiaire (février à juin). Cette période n`est pas très rentable pour le producteur à cause souvent de la petitesse des fèves due au fort taux d`humidité. Pendant ce laps de temps, les exportateurs ne se bousculent pas trop aux portes des ports. C`est souvent une période pas très prisée par les producteurs qui préfèrent jeter leur dévolu sur la campagne principale où il y a beaucoup d`argent à gagner. Constat : Alassane Ouattara n`a donc pas pu asphyxier économiquement les planteurs ivoiriens car il sait bien qu`à cette période (février) où il a décidé de l`interdiction de l`exportation du cacao, les cacaoculteurs ivoiriens avaient déjà vendu leur production. Son objectif était tout simplement d`empêcher Gbagbo de jouir du peu de dividendes de la campagne intermédiaire. Il ne fallait donc pas que cette manne financière atterrisse dans la besace des refondateurs, aujourd`hui à court de liquidité. La décision de Ouattara, pour qui connaît les rouages de commercialisation au niveau de la filière café-cacao, n`a donc aucun impact sur la manne financière des producteurs qui ont perçu depuis la campagne principale, le fruit de leur labeur à la suite de la commercialisation de leur produit survenue bien avant février. Et qui par ailleurs ont même développé des circuits parallèles de vente. Il ne s`agissait donc pas pour le président Ouattara, de faire souffrir les producteurs comme l`on tend à le faire croire. Raison pour laquelle la mesure d`interdiction d`exporter le cacao a été reconduite jusqu`au 15 mars 2011.
… la fermeture des banques
Autre fait à déplorer, ce sont les accusations portées à l`endroit de Alassane Ouattara au sujet des banques qui ont fermé. On a tôt fait de faire porter le chapeau de la fermeture des banques au candidat du Rhdp alors qu`il n`en est rien. Cet homme qui aime ses concitoyens et qui sait que c`est grâce à eux qu`il a été élu à l`issue du scrutin du 28 novembre 2011 n`a nullement favorisé les fermetures en cascade des banques. Pour rappel, l`Uemoa, lors de la Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement, le 22 janvier 2011 à Bamako, au Mali, a reconnu comme seule signature officielle de la Côte d`Ivoire, celle d`Alassane Ouattara. Et c`est tout. En dépit de cette décision, les banques avaient toujours fonctionné en Côte d`Ivoire. Au niveau de l`agence Bceao d`Abidjan, le clan Gbagbo a fait nommer ses hommes alors qu`il n`en n`avait pas le droit. Mais cela n`a pas empêché les banques de mener clopin-clopant leurs activités malgré quelques éternuements. Mais il y avait de la liquidité. Cependant la goutte d`eau qui a fait déborder le vase est le braquage de l`agence de la Bceao d`Abidjan par les hommes de Gbagbo qui ont emporté début février une forte somme d`argent. Cette prise d`otage (nomination et braquage) de l`agence d`Abidjan n`a pas été du goût du gouvernorat de l`institution. Surtout que la Bceao est considérée comme une ambassade financière. Ces actes du clan Gbagbo ont donc été qualifiés à juste titre comme la violation d`une ambassade financière. L`agence s`inscrivant dans le cadre d`une extraterritorialité. Donc appartenant à l`Union et non à la Côte d`Ivoire. Face à ces nominations et braquage intervenus dans la dernière semaine de janvier 2011, l`agence d`Abidjan se détachait alors automatiquement de Dakar. Elle ne pouvait plus jouer son rôle de régulateur de l`activité bancaire. Tout cela a donc amené l`Uemoa à décider du verrouillage du système électronique de l`agence d`Abidjan, cela, depuis le siège de la Bceao à Dakar, au Sénégal. Conséquence : absence de compensation entre la Bceao et les banques. Occasionnant ainsi des problèmes de liquidités pour ces banques qui avaient engagé des dépenses mais qui ne pouvaient nullement se faire rembourser par Dakar qui avait tout suspendu. Les banques ont dû fonctionner sur fonds propres et avec son corollaire d`insécurité juridique due à la compensation manuelle qui avait désormais remplacé la compensation électronique. L`absence de liquidité faisant défaut, les banques ne pouvaient que fermer. C`est comme une voiture. Tant qu`il y a du carburant elle peut rouler. Elle peut même se servir de sa réserve quand ça coince. Mais petit à petit, si elle n`arrive pas à s`approvisionner elle sera en panne sèche de carburant. Identique pour les banques qui étaient en panne sèche de liquidité. D`où leur fermeture. Mais du côté des refondateurs, l`on a tout de suite accusé Alassane Ouattara et les banques françaises, à savoir la Bicici et la Sgbci qui avaient baissé pavillon dès le 14 février. Au final, quasiment toutes les banques ont fermé même les banques ivoiriennes (Biao, Baci) appartenant à des privés, parfois des proches de Gbagbo. La Sib qui a pour Pca, Feh Kessé, proche de Gbagbo a également fermé. Et l`on a rien eu à redire. Pour dire que la fermeture, si elle pouvait être évitée, elle le serait. Le comble, c`est que l`on s`est empressé de nationaliser ou de prendre le contrôle de la Bicici et de la Sgbci pour, dit-on, sauvegarder l`épargne des Ivoiriens. Qu`attend alors Gbagbo pour prendre le contrôle de la Biao, Baci, Sib et autres où se trouve également l`épargne des Ivoiriens ? Alassane Ouattara n`a donc rien à voir avec la fermeture des banques et il ne faudrait pas prendre les Ivoiriens pour des dupes. La cessation des activités des établissements bancaires est bien un problème économique et financier. Et les économistes avertis savaient bien qu`on en arriverait là depuis le gangstérisme et le brigandage des hommes de Gbagbo.
Jean Eric ADINGRA