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Économie Publié le samedi 5 mars 2011 | Le Journal De L’Economie

La résistance monétaire est nécessaire pour le développement de notre pays

La Côte d'Ivoire est un pays qui a beaucoup de richesse. Nous avons du personnel, des intellectuels, une bonne expertise et un réseau bancaire solide que nous pouvons et devons continuer à améliorer.

En premier lieu, nous aurons besoin de créer notre banque centrale. La banque centrale est la banque de toutes les banques. Son rôle est de créer les billets et différentes pièces d'argent (en général, outil utilisé comme monnaie). Ensuite elle fournit l'argent aux différentes banques du pays avec un taux d'intérêt faible permettant aux banques de travailler avec cet argent. Ce taux d'intérêt constitue un profit pour la banque centrale qui va la permettre de fonctionner et passer le reste du profit au gouvernement. Pour assurer la crédibilité la banque centrale, certains gouvernements l'attribuent d'autre fonctions, particulièrement le contrôle de l'inflation. L'inflation peut être contrôlée en utilisant le taux d'intérêt que la banque centrale fixe en fonction de la situation économique que traverse un pays.

La banque centrale peut jouer aussi le rôle de régulateur ou de contrôleur des toutes les autres banques exerçant dans le pays. Ceci pour éviter les mauvaises pratiques des institutions bancaires qui souvent entrainent des crises financières.

Nous aurons besoin d'encourager nos citoyens d'ouvrir leur compte avec nos banques et non les filiales des banques étrangères. A ce niveau, une question se pose: comment encourager nos citoyens à ouvrir leurs comptes avec nos propres banques nationales? Certains de nos citoyens ne font pas confiance aux banques nationales et le manque de structure bancaire dans certaines localités est un handicap. Pour remédier au premier, le gouvernement doit proposer une loi qui garantit le remboursement de la somme totale versée par les citoyens dans nos banques en cas de faillite. En même temps, le gouvernement doit prendre des mesures pour empêcher la faillite de nos banques.

L'exemple récent Anglais et Américain de la crise financière de l'année 2008 nous montre que des banques ont été empêchées de fermer grâce á l'intervention des gouvernements respectifs qui ont utilisé les taxes de leurs citoyens pour sauver ces banques. Le faite que nous ne soyons pas développés est un avantage pour nous car nous pouvons apprendre des erreurs que les pays développés ont déjà commises. Le problème d'infrastructure peut être résolu en créant des branches partout dans le pays. Nous pouvons utiliser la poste pour les activités bancaires. Tout cela contribuera á la création de beaucoup d'emplois pour nos jeunes et a l'émergence d'une petite industrie de commerce qui généralement est la base de tout développement. N'oublions pas aussi l'Agence Comptable Centrale des Dépôts du Trésor ivoirien qui est considérée comme la banque du Trésor et qui offre des services financiers minimum aux populations de nos différentes localités.

Le système bancaire doit contribuer au développement de notre pays en utilisant l'épargne du peuple pour faciliter les prêts a des investissements profitables aux petites entreprises, aux entrepreneurs.

Une attention doit être portée au secteur de la micro finance qui est aujourd'hui un outil de développement qui facilite l'obtention de crédit des gens pauvres pour créer une affaire qui les aidera à sortir de la misère. Ce secteur de micro-crédit joue déjà un rôle important dans l'économie ivoirienne.

La sécurisation du système bancaire et des institutions financières peut se faire en créant un organe de surveillance et de régulation.

Le taux d'échange de notre nouvelle monnaie.

Si la création d'une monnaie ivoirienne parait nécessaire, quel taux de change faudra-t-il adopté? Quelles sont les éventuelles (possible) conséquences et problèmes?

L'histoire nous enseigne qu'en 1978, l'amendement du FMI a donné le pouvoir à chaque pays membre de cette organisation de choisir son propre taux de change. C'était la reconnaissance officielle de la fin du système de Bretton Woods que l'on espérait revoir. De nos jours le système monétaire mondial donne le droit á tout pays de choisir librement le système qu'il veut á la seule condition que sa monnaie ne soit pas fixé sur l'or.

En pratique, le taux de change d'une monnaie est soit flottant, semi-flottant, ou fixe. Quelle est le taux de change le plus performant ou le plus favorable á notre économie? Le point de vue des économistes diverge sur ce sujet. Une solution unanime n'a pas encore été trouvée. Dans une étude faite par l'économiste Americain Roggoff en 2003, il a trouvé que l'importance d'avoir un taux de change flottant augmente avec la maturité économique d'un pays. Pour un pays en voie de développement, la fixe parité apparait comme un outil de stabilité des prix, de crédibilité gagnée sans compromettre la croissance économique. Mais quand le pays commence à se développer, un taux d'intérêt flottant semble le meilleur système a adopter. Beaucoup d'autres études ont été faites sur la relation entre le taux de change d'une monnaie et la performance économique.Cependant, les résultats des études économiques doivent être pris avec beaucoup de prudence. Relation ou association ne signifie pas nécessairement causalité. Il peut avoir d'autre raisons qui ont contribué á la divergence des résultats.

Les pays développés sont généralement stables et ont une structure financière solide nécessaire pour affronter les chocs économiques avec moins de difficultés. On ne peut pas libérer un peuple qui a peur d'assumer la responsabilité que la liberté procure. Nous ne devons pas avoir peur de prendre notre destin en main. Cette crise post-électorale se présente comme une très bonne opportunité pour se détacher du cordon ombilical qui est le franc cfa. Il est temps de faire l'effort nécessaire pour créer notre monnaie car le fcfa s'accommode mal aux exigences de notre développement moderne.

Franck Alain Hintienhimbe, MSc economics.
Consultant économiste
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