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Politique Publié le jeudi 10 mars 2011 | L’intelligent d’Abidjan

Commentaire / Réunion du Panel et du CPS de l’Union africaine Ce que Gbagbo aurait gagné en partant à Addis-Abeba

© L’intelligent d’Abidjan
jean Ping de l`UA à Abidjan avec un “message“ pour Gbagbo
La politique n’est pas la fiction. Mais l’adage dit bien que celui qui veut aller loin doit ménager sa monture. La majorité présidentielle a-t-elle bien ménagé sa monture ? Compte tenu de la situation sécuritaire en Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a donc refusé de répondre à l’invitation de l’Union africaine. Il a écouté ses partisans qui redoutent un piège, un guet-apens. Sans ouvertement laisser entendre que Jacob Zuma, considéré comme un allié selon M Alcide Djédjé , pouvait être complice et partie prenante d’une éventuelle forfaiture du Panel et du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine contre lui, Laurent Gbagbo a donc préféré la voie de la prudence et sagesse, en acceptant de mettre en doute l’intégrité et l’honneur de l’Union Africaine. Laisser ses partisans soupçonner cette restitution d’idées les plus noires, c’est également discréditer les représentant de l’Afrique dite ‘’digne’’, et considérer qu’ils ne pèsent vraiment rien pour aider à sauver le soldat Gbagbo.

Pour ou contre avec les mêmes arguments

Ainsi Laurent Gbagbo n’a pas voulu tenter le diable, en prenant par exemple le risque de partir. Partir pour rester fidèle à sa réputation, et montrer qu’il ne renonce pas, qu’il n’a peur de rien en dehors de Dieu. Cependant les arguments évoqués pour expliquer le refus Gbagbo de partir à Addis-Abeba ne pouvaient-ils pas être tout aussi bien valables pour justifier le contraire ? Les partisans de Laurent Gbagbo disent être prêts à mourir. Selon eux, le peuple ivoirien ne veut pas de Ouattara dans sa totale majorité. Le camp Gbagbo affirme que les FDS sont décidées à se battre, et que pour rien au monde, les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire n’accepteraient que M Ouattara soit imposé comme président. Le tout sauf Ouattara étant une réalité, bien installée et ancrée dans l’esprit des Ivoiriens, selon la LMP, pourquoi avoir peur d’Addis-Abeba ? Par exemple il est clair que si Laurent Gbagbo devait partir à Addis-Abeba, toutes les dispositions auront été prises par lui avant. Ainsi si par extraordinaire, quelques chose devrait arriver à Laurent Gbagbo, il doit aussi être clair que jamais, jamais, jamais (alors là jamais), Alassane Ouattara ne pourra rentrer tranquillement en Côte d’Ivoire. Pour esperer gouverner les Ivoiriens...

Gbagbo ou le chaos

Partir des milliers de partisans de Gbagbo, de patriotes, des souverainistes de tous les bords, voire des millions d’Ivoiriens prendraient alors d’assaut les rues, pour réclamer Laurent Gbagbo, dire non à Ouattara, et le cas échéant pour installer le chaos dans le pays. Afin de montrer que Ouattara ne pourra jamais gouverner la Côte d’Ivoire. La peur de ce chaos ne peut-il pas faire reculer le Panel, et bloquer tout complot contre Laurent Gbagbo ? En refusant d’aller à Addis-Abeba, Laurent Gbagbo ne montre-t-il pas les limites de sa stratégie de défense et de la propagande anti-Ouattara ? Est-ce Laurent Gbagbo qui s’impose au peuple, ou bien est-ce le peuple qui s’impose à lui, et lui impose ce qu’il doit faire ? Jacob Zuma, Idriss Deby, Blaise Compaoré, Ould et Jakaya Kikete ont de la matière à réflexion. Tenter de piéger Laurent Gbagbo alors qu’il est à l’extérieur et dispose de nombreux partisans, n’est-ce pas mettre le feu aux poudres, et faire embraser le pays ? Ou bien ceux qui ont déconseillé le voyage à Laurent Gbagbo, pensent que s’il n’est pas présent dans le pays, les FDS vont se rallier à Ouattara, prendre acte de l’incapacité de Gbagbo, et que enfin tout ira comme un long fleuve tranquille, comme une lettre à la poste ? Redouter un coup contre Gbagbo n’est-ce pas donner le sentiment que tout peut s’écrouler si facilement, et que l’après-Gbagbo ne signifie pas vraiment le chaos ?

Mais c’est quoi même le pire

En vérité, que Gbagbo parte ou non à Addis-Abeba, rien ne change, rien n’aurait changé. Puisque la situation que nous vivons ressemble fort bien déjà au chaos, et constitue une guerre civile qui ne dit pas son nom. Une guerre civile que personne n’ose nommer ainsi, chacun préférant parler d’une situation pré génocidaire, ou de pré-guerre civile. Mais alors qu’on nous dise ce qui peut arriver de pire à la Côte d’Ivoire. Il y’a déjà la mort partout. Les banques sont fermées, l’embargo du cacao et des navires est une réalité. Le pays tourne au ralenti. On ne vit pas. On survit ! Des comités de vigilance instaurent leur loi, à côté de commandos invisibles. Les résidences sont pillées. Des risques de pénurie de tout pointent à l’horizon. Le tableau est sombre. Avec tous ces nombreux morts de part et d’autres. Avec ces risques de tueries de plus en plus massives, que peut-il encore arriver de plus grave et de pire à la Côte d’Ivoire ? Ou bien c’est quand on aura au compteur 1000, 2000,3000, 5000,10000 ou encore 100 mille morts et même plus que chacun comprendra qu’il est temps d’arrêter la folie qui s’est emparée du pays d’Houphouët ! Faut-il que la Côte d’Ivoire ait son génocide, ses charniers et toutes les communautés en guerre, en autodéfense, avec des forces armées démantelées, des fonctionnaires et des cadres décimés, à côté des anonymes qui tombent, avant que les choses se calment et que la raison habite enfin les acteurs!

Charles Kouassi
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