Ce qui s'est passé hier à Yopougon.
Ces informations contradictoires qui ont circulé dans la commune.
Les habitants de la commune de Yopougon ont été réveillés hier lundi 14 mars par des tirs nourris à l'arme lourde et à la kalachnikov. Cette situation a créé la panique et paralysé la circulation. Entre 7 heures et 8 heures, notre tentative pour quitter Yopougon et rallier la commune d'Adjamé s'est soldée par un échec. Notre véhicule est tombé au milieu des tirs au niveau du premier pont de Yopougon. Des tirs dont l'origine nous était inconnue ont retenti et tous les automobilistes ont dû rebrousser chemin.
Dans le même temps, des colonnes de véhicules du CeCos à bord desquels se trouvaient de nombreux gendarmes et policiers armés roulaient à vive allure en direction du corridor de Gesco.
Jusqu'en début d'après-midi, les tirs se sont poursuivis, si l'on en croit des sources jointes au niveau de Wassakara et de Port-Bouët 2. Dans la journée, des informations contradictoires ont circulé dans la commune. Certaines rumeurs faisaient état du pillage et du saccage de la résidence privée du général de corps d'armée Philippe Mangou, chef d'Etat-major des armées ivoiriennes par des jeunes patriotes, quand d'autres sources annonçaient l'attaque et l'occupation d'une cité policière de la Brigade Anti-émeute(BAE) par des assaillants. Au journal télévisé de 13 heures diffusé sur la chaîne nationale, un communiqué a été lu par le présentateur. Celui-ci démentait l'attaque de la résidence du général Mangou et indiquait que les forces de défense et de sécurité(FDS) s'activaient à mettre hors d'état de nuire des assaillants qui avaient tenté d'attaquer la commune de Yopougon. Mais ce qui a pu être vérifié, c'est que les tirs d'hier se sont déroulés dans les environs de la résidence privée du général des corps d'armée, Philippe Mangou, ainsi que vers Port-Bouët 2. Ce sous-quartier est situé à quelque 500 mètres de la cité BAE. Dans l'ensemble, seuls quelques véhicules de transport communal appelés wôrô-wôrô circulaient dans les quartiers qui ont été épargnés par ces troubles.
L'autoroute nord et l'axe Port-Bouet 2-Siporex étaient déserts. Selon d'autres témoins que nous avons interrogés, la résidence du Gal Mangou a été attaquée par des hommes en armes, tout de rouge vêtu. «Quand nous nous sommes déportés à la résidence de Mangou, on avait des tee-shirts rouges et l'un des gardes en faction nous a recommandé de nous déshabiller au motif que ceux qui les ont attaqués arboraient des tee-shirts rouges», nous a raconté un jeune patriote. En tout cas, aux environs de 7h20mn du matin, au «Lavage», un endroit chaud de Yopougon où nous empruntons d'habitude des véhicules de transport en commun appelés communément «wôrô-wôrô», nous avons vu des jeunes armés de machettes et des policiers en civils qui sillonnaient ce secteur. Les premiers wôrô-wôrô qui ont tenté de sortir de Yopougon en direction d'autres communes d'Abidjan, ont été sommés de revenir sur leurs pas. Un chauffeur nous a expliqué avoir aperçu des militaires en embuscade, couchés pour certains à même le sol et les armes braquées en direction de l'autoroute. Un autre chauffeur nous a expliqué avoir vu des véhicules de l'ONUCI qui avaient barré l'autoroute, empêchant, dit-il, les jeunes patriotes de rallier le Plateau où des tirs étaient également entendus. Aux environs de 10 h, toujours au niveau du «Lavage», nous voyons arriver un véhicule du CeCos dont les occupants demandent aux jeunes patriotes d'aller au Plateau au motif que l'ONUCI s'apprête à prendre possession des lieux.
Une information qui a ravivé la tension et conduit les jeunes à se réplier dans leurs quartiers et à y ériger des barricades pour filtrer la circulation. Ils se livraient à des fouilles de véhicules et à des contrôles de pièces d'identité. Jusqu'à ce que nous mettions sous presse, l'atmosphère était tendue et l'on annonçait une patrouille de personnes en armes qui tiraient sur des civils. Cette patrouille mortelle aurait fait deux victimes, l'une annoncée pour morte et l'autre, une dame, aurait pris une balle à une jambe. Des patrouilles de police et de gendarmerie seraient aux trousses de ces marchands de la mort.
Bertrand GUEU et Hervé KPODION
Ces informations contradictoires qui ont circulé dans la commune.
Les habitants de la commune de Yopougon ont été réveillés hier lundi 14 mars par des tirs nourris à l'arme lourde et à la kalachnikov. Cette situation a créé la panique et paralysé la circulation. Entre 7 heures et 8 heures, notre tentative pour quitter Yopougon et rallier la commune d'Adjamé s'est soldée par un échec. Notre véhicule est tombé au milieu des tirs au niveau du premier pont de Yopougon. Des tirs dont l'origine nous était inconnue ont retenti et tous les automobilistes ont dû rebrousser chemin.
Dans le même temps, des colonnes de véhicules du CeCos à bord desquels se trouvaient de nombreux gendarmes et policiers armés roulaient à vive allure en direction du corridor de Gesco.
Jusqu'en début d'après-midi, les tirs se sont poursuivis, si l'on en croit des sources jointes au niveau de Wassakara et de Port-Bouët 2. Dans la journée, des informations contradictoires ont circulé dans la commune. Certaines rumeurs faisaient état du pillage et du saccage de la résidence privée du général de corps d'armée Philippe Mangou, chef d'Etat-major des armées ivoiriennes par des jeunes patriotes, quand d'autres sources annonçaient l'attaque et l'occupation d'une cité policière de la Brigade Anti-émeute(BAE) par des assaillants. Au journal télévisé de 13 heures diffusé sur la chaîne nationale, un communiqué a été lu par le présentateur. Celui-ci démentait l'attaque de la résidence du général Mangou et indiquait que les forces de défense et de sécurité(FDS) s'activaient à mettre hors d'état de nuire des assaillants qui avaient tenté d'attaquer la commune de Yopougon. Mais ce qui a pu être vérifié, c'est que les tirs d'hier se sont déroulés dans les environs de la résidence privée du général des corps d'armée, Philippe Mangou, ainsi que vers Port-Bouët 2. Ce sous-quartier est situé à quelque 500 mètres de la cité BAE. Dans l'ensemble, seuls quelques véhicules de transport communal appelés wôrô-wôrô circulaient dans les quartiers qui ont été épargnés par ces troubles.
L'autoroute nord et l'axe Port-Bouet 2-Siporex étaient déserts. Selon d'autres témoins que nous avons interrogés, la résidence du Gal Mangou a été attaquée par des hommes en armes, tout de rouge vêtu. «Quand nous nous sommes déportés à la résidence de Mangou, on avait des tee-shirts rouges et l'un des gardes en faction nous a recommandé de nous déshabiller au motif que ceux qui les ont attaqués arboraient des tee-shirts rouges», nous a raconté un jeune patriote. En tout cas, aux environs de 7h20mn du matin, au «Lavage», un endroit chaud de Yopougon où nous empruntons d'habitude des véhicules de transport en commun appelés communément «wôrô-wôrô», nous avons vu des jeunes armés de machettes et des policiers en civils qui sillonnaient ce secteur. Les premiers wôrô-wôrô qui ont tenté de sortir de Yopougon en direction d'autres communes d'Abidjan, ont été sommés de revenir sur leurs pas. Un chauffeur nous a expliqué avoir aperçu des militaires en embuscade, couchés pour certains à même le sol et les armes braquées en direction de l'autoroute. Un autre chauffeur nous a expliqué avoir vu des véhicules de l'ONUCI qui avaient barré l'autoroute, empêchant, dit-il, les jeunes patriotes de rallier le Plateau où des tirs étaient également entendus. Aux environs de 10 h, toujours au niveau du «Lavage», nous voyons arriver un véhicule du CeCos dont les occupants demandent aux jeunes patriotes d'aller au Plateau au motif que l'ONUCI s'apprête à prendre possession des lieux.
Une information qui a ravivé la tension et conduit les jeunes à se réplier dans leurs quartiers et à y ériger des barricades pour filtrer la circulation. Ils se livraient à des fouilles de véhicules et à des contrôles de pièces d'identité. Jusqu'à ce que nous mettions sous presse, l'atmosphère était tendue et l'on annonçait une patrouille de personnes en armes qui tiraient sur des civils. Cette patrouille mortelle aurait fait deux victimes, l'une annoncée pour morte et l'autre, une dame, aurait pris une balle à une jambe. Des patrouilles de police et de gendarmerie seraient aux trousses de ces marchands de la mort.
Bertrand GUEU et Hervé KPODION