Le Conseil de sécurité des Nations Unies vient d’autoriser le recours à la force en Libye, pour chasser du pouvoir, le vieux dictateur, Mouammar Kadhafi. Une diligence qui, comparée à la situation en Côte d’Ivoire, s’apparente à du deux poids, deux mesures.
Avec la Libye, les choses ne vont pas traîner. Sous l’instigation de la France et de la Grande-Bretagne, le conseil de sécurité de l’Onu a fini par voter la résolution qui doit permettre à la communauté internationale d’intervenir en Libye pour protéger les populations civiles des troupes de Kadhafi. Très entreprenant dans ce dossier, Paris et Londres ont manœuvré pour que soit explicitement noté dans le texte voté tard dans la nuit du jeudi à vendredi un appel à un cessez-le-feu immédiat. Mieux, le chapitre VII de la résolution, prescrit que «toutes les mesures nécessaires» sont autorisées. Car, de l’avis de l’ambassadeur britannique au Nations Unies, s’agissait d’éviter que « davantage de sang ne soit versé ». Sur les quinze pays qui composent le conseil, dix ont donné leur accord pour le recours à la force. Les cinq autres se sont gardés d’entraver toutes actions visant à laisser la crise libyenne s’enliser. Autrement dit, même le Russie et la Chine, plus souple avec le régime de Mouammar Kadhafi, n’ont pas osé bloquer la résolution avec leur véto. Cette résolution instaure immédiatement une zone d’exclusion aérienne, visant à empêcher les forces loyales à Kadhafi de bombarder les insurgés, notamment dans la ville de Benghazi. Il comprend également de nouvelles sanctions financières.
Selon toute vraisemblance, l’usage de la force pour parachever la révolution du peuple libyen, devrait comprendre des frappes aériennes qui doivent commencer incessamment. « C’est une question de jours, c’est peut-être une question d’heures. Chaque jour, chaque heure qui passe alourdit le poids de la responsabilité qui pèse sur nos épaules. Prenons garde d’arriver trop tard, ce sera l’honneur du Conseil de sécurité d’avoir fait prévaloir en Libye la loi sur la force, la démocratie sur la dictature, la liberté sur l’oppression. l n’est pas question de faire quelque chose au sol. C’est très clair. L’alternative, elle coule de source : c’est effectivement l’utilisation de la force aérienne », avait clairement laissé entendre, le chef de la diplomatie française, Alain Jupé, avant le vote de la résolution. Et, même si sa participation aux combats aériens n’est pas totalement acquise, il n’est pas exclu que le Canada fournisse d’importants moyens aéroportés aux troupes, chargées de faire plier l’échine à l’un des derniers chantres controversés du panafricanisme. Ce pays devrait notamment mettre à la disposition de la coalition internationale anti-Kadhafi, six avions de chasse CF-18. Mis en parallèles avec ce qui se passe en Côte d’Ivoire, la rapidité avec laquelle les grandes puissances ont réagi dans le dossier libyen a de quoi susciter mille et une interrogations. La vie des civils libyens coûtent-elle plus chère que celle des Ivoiriens ? Ou alors, sont-ce les intérêts en jeux dans cette ancienne colonie italienne qui ont amené Paris et Londres à sortir le grand jeu pour empêcher M. Kadhafi de reprendre du poil de la bête face à ses adversaires ? Autant de questions que les observateurs se posent au lendemain du vote de la résolution autorisant le recours à la force contre le pouvoir de Tripoli. Car, depuis fin décembre 2010, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ayant épuisé toutes les voies pour une issue pacifique à la crise post-électorale ivoirienne, sont convenus de recourir à la ‘’force légitime’’ pour contraindre Laurent Gbagbo à
rendre le pouvoir au nouveau président ivoirien, Alassane Ouattara. Et, pour encadrer juridiquement cet usage à la force, l’organisation sous-régionale a requis du Conseil de sécurité, le vote d’une résolution qui tarde à venir. La conséquence de ces tergiversations, ce le bilan des victimes de cette crise qui s’alourdit de jour en jour. Ce bilan macabre n’est pas loin, aujourd’hui, de frôler les 700 morts, même si la Fédération des ligues des droits de l’Homme (Fidh) avance, elle, le chiffre de 400 tués. « Pour voter la résolution autorisant le recours à la force contre Mouammar Kadhafi, le Conseil de sécurité a-t-il eu l’accord des pays maghrébin ou de l’Union africaine comme il l’exige pour la Côte d’Ivoire ? », continue de s’interroger, amer, T.M., défenseur des droits de l’Homme pour qui « si l’Onu ne peut pas être habitée par la même sagesse en Côte d’Ivoire, elle doit laisser la Cedeao qui
avait le dossier à bras le corps, la crise post-électorale ivoiriene car, les innocentes populations lui paient un trop lourd tribu. Pour le seule journée de jeudi, ce sont environ 45 personnes qui ont été tuées dans le seul district d’Abidjan et ce, en dépit du mandat de protection des populations dont dispose l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire ».
Marc Dossa
Avec la Libye, les choses ne vont pas traîner. Sous l’instigation de la France et de la Grande-Bretagne, le conseil de sécurité de l’Onu a fini par voter la résolution qui doit permettre à la communauté internationale d’intervenir en Libye pour protéger les populations civiles des troupes de Kadhafi. Très entreprenant dans ce dossier, Paris et Londres ont manœuvré pour que soit explicitement noté dans le texte voté tard dans la nuit du jeudi à vendredi un appel à un cessez-le-feu immédiat. Mieux, le chapitre VII de la résolution, prescrit que «toutes les mesures nécessaires» sont autorisées. Car, de l’avis de l’ambassadeur britannique au Nations Unies, s’agissait d’éviter que « davantage de sang ne soit versé ». Sur les quinze pays qui composent le conseil, dix ont donné leur accord pour le recours à la force. Les cinq autres se sont gardés d’entraver toutes actions visant à laisser la crise libyenne s’enliser. Autrement dit, même le Russie et la Chine, plus souple avec le régime de Mouammar Kadhafi, n’ont pas osé bloquer la résolution avec leur véto. Cette résolution instaure immédiatement une zone d’exclusion aérienne, visant à empêcher les forces loyales à Kadhafi de bombarder les insurgés, notamment dans la ville de Benghazi. Il comprend également de nouvelles sanctions financières.
Selon toute vraisemblance, l’usage de la force pour parachever la révolution du peuple libyen, devrait comprendre des frappes aériennes qui doivent commencer incessamment. « C’est une question de jours, c’est peut-être une question d’heures. Chaque jour, chaque heure qui passe alourdit le poids de la responsabilité qui pèse sur nos épaules. Prenons garde d’arriver trop tard, ce sera l’honneur du Conseil de sécurité d’avoir fait prévaloir en Libye la loi sur la force, la démocratie sur la dictature, la liberté sur l’oppression. l n’est pas question de faire quelque chose au sol. C’est très clair. L’alternative, elle coule de source : c’est effectivement l’utilisation de la force aérienne », avait clairement laissé entendre, le chef de la diplomatie française, Alain Jupé, avant le vote de la résolution. Et, même si sa participation aux combats aériens n’est pas totalement acquise, il n’est pas exclu que le Canada fournisse d’importants moyens aéroportés aux troupes, chargées de faire plier l’échine à l’un des derniers chantres controversés du panafricanisme. Ce pays devrait notamment mettre à la disposition de la coalition internationale anti-Kadhafi, six avions de chasse CF-18. Mis en parallèles avec ce qui se passe en Côte d’Ivoire, la rapidité avec laquelle les grandes puissances ont réagi dans le dossier libyen a de quoi susciter mille et une interrogations. La vie des civils libyens coûtent-elle plus chère que celle des Ivoiriens ? Ou alors, sont-ce les intérêts en jeux dans cette ancienne colonie italienne qui ont amené Paris et Londres à sortir le grand jeu pour empêcher M. Kadhafi de reprendre du poil de la bête face à ses adversaires ? Autant de questions que les observateurs se posent au lendemain du vote de la résolution autorisant le recours à la force contre le pouvoir de Tripoli. Car, depuis fin décembre 2010, les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ayant épuisé toutes les voies pour une issue pacifique à la crise post-électorale ivoirienne, sont convenus de recourir à la ‘’force légitime’’ pour contraindre Laurent Gbagbo à
rendre le pouvoir au nouveau président ivoirien, Alassane Ouattara. Et, pour encadrer juridiquement cet usage à la force, l’organisation sous-régionale a requis du Conseil de sécurité, le vote d’une résolution qui tarde à venir. La conséquence de ces tergiversations, ce le bilan des victimes de cette crise qui s’alourdit de jour en jour. Ce bilan macabre n’est pas loin, aujourd’hui, de frôler les 700 morts, même si la Fédération des ligues des droits de l’Homme (Fidh) avance, elle, le chiffre de 400 tués. « Pour voter la résolution autorisant le recours à la force contre Mouammar Kadhafi, le Conseil de sécurité a-t-il eu l’accord des pays maghrébin ou de l’Union africaine comme il l’exige pour la Côte d’Ivoire ? », continue de s’interroger, amer, T.M., défenseur des droits de l’Homme pour qui « si l’Onu ne peut pas être habitée par la même sagesse en Côte d’Ivoire, elle doit laisser la Cedeao qui
avait le dossier à bras le corps, la crise post-électorale ivoiriene car, les innocentes populations lui paient un trop lourd tribu. Pour le seule journée de jeudi, ce sont environ 45 personnes qui ont été tuées dans le seul district d’Abidjan et ce, en dépit du mandat de protection des populations dont dispose l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire ».
Marc Dossa