ABIDJAN - Le camp du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo a appelé samedi ses jeunes partisans à "s'enrôler dans l'armée" pour faire face aux insurgés qui le défient en plein Abidjan, où des milliers d'habitants fuyaient des violences de plus en plus meurtrières.
La crise née du scrutin de novembre entre Laurent Gbagbo et Alassane
Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale, menace
chaque jour davantage de virer à la guerre civile.
A Abidjan, les combats entre forces armées fidèles au président sortant et
insurgés pro-Ouattara s'étendent jusqu'aux abords du Plateau, quartier du
palais présidentiel.
Chef des "jeunes patriotes", fervents partisans de M. Gbagbo, Charles Blé
Goudé a appelé les jeunes Ivoiriens "qui sont prêts à mourir pour leur patrie,
qui ne supportent plus l'humiliation que subit" leur pays, à se rendre lundi
matin à l'état-major "pour se faire enrôler dans l'armée afin de libérer la
Côte d'Ivoire de ces bandits".
"Est-ce que vous êtes prêts à aller dans l'armée pour servir votre pays?",
a-t-il demandé à plusieurs milliers de partisans lors d'un meeting dans le
quartier de Yopougon (ouest), considéré comme un bastion de M. Gbagbo à
Abidjan.
"Oui! libérez! libérez!", a répondu la foule. Des jeunes levaient les mains
vers le ciel tandis que d'autres se frappaient la poitrine.
Vendredi, Laurent Gbagbo avait réclamé "une plus grande responsabilité et
une plus grande collaboration" entre les citoyens et les Forces de défense et
de sécurité (FDS) pour que "les présences suspectes" soient "neutralisées".
Son ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé a directement visé l'ONU,
dont la mission en Côte d'Ivoire (Onuci) est accusée par les siens de soutenir
les "rebelles".
"Ce n'est pas Ouattara" mais l'ONU "qui nous mène la guerre", a affirmé
celui qui fut le fer de lance de manifestations parfois violentes aux heures
chaudes de la crise politico-militaire de 2002, visant en particulier les
Français.
Les violences liées à la crise post-électorale ont déjà fait près de 440
morts, selon l'Onuci.
La mission a accusé les forces armées du camp Gbagbo d'avoir tué jeudi,
avec des tirs de mortiers, entre 25 et 30 civils dans le quartier d'Abobo,
fief électoral de M. Ouattara à Abidjan et de nouveau cible de tirs à l'arme
lourde vendredi soir.
Objet d'une large réprobation internationale après ce drame, le
gouvernement Gbagbo a dénoncé un "complot".
La France, ex-puissance coloniale régulièrement mise en cause par le régime
Gbagbo, a estimé samedi que l'Onuci "devrait jouer son rôle sans doute plus
efficacement".
"Elle a un mandat qui lui permet d'utiliser la force si des confrontations
ou des violences s'exercent", a souligné le ministre des Affaires étrangères,
Alain Juppé.
L'escalade des violences a poussé samedi des milliers d'habitants vers la
gare routière d'Adjamé (nord), la plus grande de la capitale économique, et à
celle de Yopougon (ouest), pour se "mettre à l'abri" dans leur village.
Une foule de familles attendaient leur tour pour monter dans des cars,
emportant bagages et même appareils électro-ménagers.
"J'ai peur. Je quitte Abidjan pour me réfugier au village", a déclaré à
l'AFP Marguerite, entourée de ses quatre enfants.
Depuis le début de la crise, près de 500.000 personnes ont fui leur
habitation, dont 200.000 à Abidjan et 90.000 qui se sont réfugiées au Liberia
selon l'ONU, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire, en
particulier depuis la flambée des violences à la mi-février.
Dans l'ouest durement frappé, les FDS ont affirmé samedi soir avoir repris
la nuit précédente la localité de Doké. Mais les ex-rebelles pro-Ouattara, qui
avaient conquis coup sur coup quatre localités depuis fin février, ont démenti
avoir perdu Doké.
Appelé à céder la place par l'Union africaine, M. Gbagbo s'est dit vendredi
prêt à envisager un "schéma de dialogue interivoirien" mais n'a pas précisé ce
qui pourrait selon lui être discuté.
Il a exhorté les combattants du camp Ouattara, des "rebelles" à ses yeux, à
déposer les armes, s'attirant aussitôt une fin de non-recevoir.
La crise née du scrutin de novembre entre Laurent Gbagbo et Alassane
Ouattara, reconnu président élu par la communauté internationale, menace
chaque jour davantage de virer à la guerre civile.
A Abidjan, les combats entre forces armées fidèles au président sortant et
insurgés pro-Ouattara s'étendent jusqu'aux abords du Plateau, quartier du
palais présidentiel.
Chef des "jeunes patriotes", fervents partisans de M. Gbagbo, Charles Blé
Goudé a appelé les jeunes Ivoiriens "qui sont prêts à mourir pour leur patrie,
qui ne supportent plus l'humiliation que subit" leur pays, à se rendre lundi
matin à l'état-major "pour se faire enrôler dans l'armée afin de libérer la
Côte d'Ivoire de ces bandits".
"Est-ce que vous êtes prêts à aller dans l'armée pour servir votre pays?",
a-t-il demandé à plusieurs milliers de partisans lors d'un meeting dans le
quartier de Yopougon (ouest), considéré comme un bastion de M. Gbagbo à
Abidjan.
"Oui! libérez! libérez!", a répondu la foule. Des jeunes levaient les mains
vers le ciel tandis que d'autres se frappaient la poitrine.
Vendredi, Laurent Gbagbo avait réclamé "une plus grande responsabilité et
une plus grande collaboration" entre les citoyens et les Forces de défense et
de sécurité (FDS) pour que "les présences suspectes" soient "neutralisées".
Son ministre de la Jeunesse Charles Blé Goudé a directement visé l'ONU,
dont la mission en Côte d'Ivoire (Onuci) est accusée par les siens de soutenir
les "rebelles".
"Ce n'est pas Ouattara" mais l'ONU "qui nous mène la guerre", a affirmé
celui qui fut le fer de lance de manifestations parfois violentes aux heures
chaudes de la crise politico-militaire de 2002, visant en particulier les
Français.
Les violences liées à la crise post-électorale ont déjà fait près de 440
morts, selon l'Onuci.
La mission a accusé les forces armées du camp Gbagbo d'avoir tué jeudi,
avec des tirs de mortiers, entre 25 et 30 civils dans le quartier d'Abobo,
fief électoral de M. Ouattara à Abidjan et de nouveau cible de tirs à l'arme
lourde vendredi soir.
Objet d'une large réprobation internationale après ce drame, le
gouvernement Gbagbo a dénoncé un "complot".
La France, ex-puissance coloniale régulièrement mise en cause par le régime
Gbagbo, a estimé samedi que l'Onuci "devrait jouer son rôle sans doute plus
efficacement".
"Elle a un mandat qui lui permet d'utiliser la force si des confrontations
ou des violences s'exercent", a souligné le ministre des Affaires étrangères,
Alain Juppé.
L'escalade des violences a poussé samedi des milliers d'habitants vers la
gare routière d'Adjamé (nord), la plus grande de la capitale économique, et à
celle de Yopougon (ouest), pour se "mettre à l'abri" dans leur village.
Une foule de familles attendaient leur tour pour monter dans des cars,
emportant bagages et même appareils électro-ménagers.
"J'ai peur. Je quitte Abidjan pour me réfugier au village", a déclaré à
l'AFP Marguerite, entourée de ses quatre enfants.
Depuis le début de la crise, près de 500.000 personnes ont fui leur
habitation, dont 200.000 à Abidjan et 90.000 qui se sont réfugiées au Liberia
selon l'ONU, plongeant le pays dans une grave crise humanitaire, en
particulier depuis la flambée des violences à la mi-février.
Dans l'ouest durement frappé, les FDS ont affirmé samedi soir avoir repris
la nuit précédente la localité de Doké. Mais les ex-rebelles pro-Ouattara, qui
avaient conquis coup sur coup quatre localités depuis fin février, ont démenti
avoir perdu Doké.
Appelé à céder la place par l'Union africaine, M. Gbagbo s'est dit vendredi
prêt à envisager un "schéma de dialogue interivoirien" mais n'a pas précisé ce
qui pourrait selon lui être discuté.
Il a exhorté les combattants du camp Ouattara, des "rebelles" à ses yeux, à
déposer les armes, s'attirant aussitôt une fin de non-recevoir.