S’il y a un scénario que les populations de la cité du Poro redoutent, pour sortir de la crise postélectorale, c’est bien d’entendre qu’il est trouvé avec Laurent Gbagbo un énième accord qui lui assigne un rôle à jouer sur l’échiquier politique national. Cette angoisse s’est dissipée depuis le vendredi 18 mars dernier, avec l’adresse faite aux populations de la ville par Alphonse Soro Tiorna, conseiller spécial du Premier ministre et Président de l’Alliance Pour le Changement (APC). Ce, à l’occasion de son passage dans le cercle du célèbre grin de la Place de l’Indépendance connu sous le nom du "Sénat". Le "Sénat" né à la faveur de la crise et essentiellement composé d’enseignants, a permis au président de l’APC, grâce à la télévision locale invitée à la rencontre, d’éclairer son auditoire immédiat et l’ensemble de la population sur un certain nombre de sujets régulièrement malmenés par la rumeur. De cet échange, les réponses aux questions s’inscrivent dans quatre grands chapitres qu’Alphonse a abordé pour satisfaire la curiosité et les inquiétudes de Mamadou Daniogo, président du « grin », commandant Zéro le chef du conseil de sécurité, sénateur Il a, le porte-parole et leurs camarades du groupe dont le lexique est fortement inspiré par le jargon politique actuel. D’abord, à ceux qui reprochent au camp Ouattara de n’avoir pas prévu un plan B de consolidation de la victoire du candidat du RHDP face à un adversaire de la trempe de Gbagbo, Alphonse Soro répond qu’au moment où le camp Ouattara préparait la victoire par les urnes et une alternance pacifique conformément aux idéaux des houphouétistes, le camp Gbagbo préparait le maintien de ce dernier au pouvoir quel que soit le résultat des votes. Et ce par tous les moyens y compris par la manipulation de la vérité et par les armes. Malgré cette préparation du camp Gbagbo, au second volet de son exposé, M. Soro révèle que grâce aux différentes délégations dépêchées ça et là, grâce aux importantes relations du nouveau Président de la République, et surtout parce qu’il a la vérité avec lui, le camp Ouattara a remporté la bataille diplomatique dont la dernière fut celle de l’Union Africaine qui s’est terminée avec la reconnaissance de la victoire d’ADO par l’Afrique du Sud. Les thèses panafricanistes que les frontistes ont voulu utiliser pour occulter le débat sur le vrai vainqueur des élections n’ont pu prospérer. Au troisième volet de son exposé, le président de l’APC annonce à son auditoire que le départ de Gbagbo est la seule chose que le camp Ouattara attend du président sortant, qui a perdu toute crédibilité et tout mérite d’être accepté à une table de négociation après les nombreux enlèvements, les tortures de toutes sortes et les crimes qu’il a commis. Et Alphonse Soro de révéler à ce stade que le RHDP et les Forces Nouvelles se sont donné les moyens de faire déguerpir Gbagbo du palais présidentiel dans les plus brefs délais malgré les mercenaires, les miliciens et les militaires qui lui sont restés fidèles. S’attardant sur le cas spécifiques des enlèvements qui concernent deux de ses amis, Alphonse a dit garder l’espoir de revoir un jour Brahima Ouattara dit Hegel et Coulibaly Abdoulaye, deux jeunes dont l’enlèvement tient Korhogo encore en haleine. A ce sujet, Alphonse Soro qui n’a pas hésité à donner les noms de ceux qu’il poursuivrait s’il ne retrouve pas ses amis. M. Soro qui sait tout de cet enlèvement a révélé que dès leur kidnapping, ils ont été conduits au sous-sol de Déto Léto dont le chef de sécurité en complicité avec plusieurs autres militaires du camp Gbagbo aux identités bien connues d’Alphonse Soro sont à la base de cet enlèvement.
Mack Dakota, Correspondant
Mack Dakota, Correspondant