Incapable d’offrir le moindre déboucher à ces milliers diplômés sortis des universités publiques et privées, devenus gérants de cabines par défaut, le fraudeur de licence à l’université de Cocody, qui s’est vu bombardé à la faveur de la crise postélectorale, dans un gouvernement fantoche, ministre de la Jeunesse et de l’Emploi n’a pas trouvé mieux à offrir à ses suiveurs que les invités à se faire enrôler dans l'armée pour servir de chair à canon. Un champ de bataille, voilà en tout cas, le premier emploi que propose « l’aboyeur public » devenu ministre. L’harangueur patenté de foule, le chef des "jeunes patriotes", Charles Blé Goudé a appelé ses suiveurs « qui sont prêts à mourir », à se rendre aujourd’hui à l'Etat-major pour se faire enrôler dans l'armée afin de dit-il libérer la Côte d’Ivoire. « Est-ce que vous êtes prêts à aller dans l'armée pour mourir …?", a-t-il demandé à plusieurs reprises à ses partisans lors d'un meeting qu’il a tenu le samedi dernier à Yopougon. Un soit disant « ministre » de la jeunesse et de l’emploi qui veut sacrifier la vie de milliers de jeunes sur l’autel des ses intérêts égoïstes et son ambition politique. Les jeunes patriotes qui ont en mémoire l’horrible souvenir de l’appel lancé en 2004 avant l’opération « dignité » savent très bien que faire la guerre est un métier. Raison pour laquelle, la République confie cette tâche noble à des hommes de métier qui sont les Forces et Défense de Sécurité formés dans des grandes écoles militaires d’Afrique et d’Europe. Un homme responsable, de surcroit « ministre » avec un peu de bon sens, ne saurait envisager une initiative pareille. Que fait l’armée ivoirienne dont l’une des missions principales est la défense de l’intégrité du territoire ? La jeunesse ivoirienne lucide, qui sait que la crise qui secoue la Côte d’Ivoire n’est pas une question d’impérialisme colonial encore moins un complot de la Communauté internationale contre la Côte d’Ivoire, mais plutôt une volonté manifeste de Laurent Gbagbo de ne pas respecter le verdict des urnes, va poliment repousser du revers de la main l’offre suicidaire et démentielle du casus belli.
Moussa Keita
Moussa Keita