Après que le panel de la réévaluation demandé par Gbagbo a confirmé la victoire de Ouattara et pris des décisions contraignantes, que reste-t-il à faire pour qu'enfin le perdant cède la place au gagnant ? Que reste-t-il à faire pour que cessent les violences et les violations flagrantes des Droits de l'Homme ? Que faire pour que la démocratie et surtout le droit du peuple ivoirien de choisir son chef soient respectés ? Que faut-il faire encore pour que s'arrête la défiance du régime sortant vis-à-vis du monde entier ? Et le plus rapidement possible ? C'est la réponse à ces différentes questions qui est attendue de cette ultime réunion de la CEDEAO. La position de l'organisation régionale est connue de tous : "Gbagbo a perdu, il doit céder la place, de gré ou de force". Dans cette logique la CEDEAO avait déjà conçu en option opération militaire devant permettre au nouveau président de s'installer, en cas d'échec des négociations diplomatiques. Les chefs d'état-major des pays de la sous-région avaient fait des réunions d'harmonisation et de conception de cette opération de la force ouest africaine (Ecomog) de la restauration de la légitimité en Côte d'Ivoire. La dernière réunion tenue à Bamako au Mali a pris des dispositions qui sont encore en marche. Cette force légitime avait même déjà son ossature dessinée et ses contours, mission, objectif et cible bien définis lorsque l'UA a repris le dossier ivoirien en mains dans le cadre du Haut panel (pour répondre à l'appel de Gbagbo d'un comité de l'UA pour la réévaluation du scrutin). Le panel a livré ses conclusions que le camp Gbagbo rejette. Mieux, le camp du président sortant prépare activement sa guerre, une guerre civile pour épurer politiquement la Côte d'Ivoire. Ce qui fait dire à bien d'observateur que politiquement la CEDEAO et l'UA ont joué leur rôle. Diplomatiquement, l'UE, l'ONU, les Etats-Unis et le monde entier ont joué leur rôle. Que reste-t-il encore à faire ? Seule la CEDEAO a la réponse qui est attendue de tout le monde d'ici demain.
Ouattara Chérif
Ouattara Chérif