Depuis l’avènement des mesures de fermeture des banques commerciales dues à la situation post- électorale, le gouvernement ivoirien de Aké N’gbo s’est montré particulièrement déterminé à mettre tout en œuvre pour les faire fonctionner à nouveau. En témoigne la nationalisation de la SGBCI et de la BICICI qui seront suivies très prochainement de la SIB, une société où l’Etat détient 49% des parts. Les raisons avancées pour cette mesure étaient qu’il fallait non seulement protéger les emplois des travailleurs, mais aussi permettre aux clients de rentrer en possession de leurs biens qui ne sont pas la propriété de ces banques. On constate, cependant que le gouvernement donne l’impression de ne pas se préoccuper du blocage des activités dans les autres banques commerciales et du sort de leurs employés, ni de l’épargne des clients. En tout cas l’engouement observé au niveau des trois banques citées plus haut ne se voit pas pour ce qui concerne les autres banques. De quoi faire désespérer les clients de celles-ci. Les particuliers, professionnels et entreprises qui y disposent de comptes ne peuvent toujours pas entrer dans leurs fonds. Le comble c’est qu’ils ne sont pas encore situés sur l’éventuelle réouverture de leurs banques. La réalité douloureuse, c’est que l’Etat ne peut se permettre de nationaliser toutes les banques. Cela est quasiment impossible et même irréalisable. Déjà, Il dispose de 5 banques publiques, à cela, il faut ajouter les trois autres banques qui ont été nationalisées. Ce qui fait en tout 8 banques publiques. C’est un record pour un petit pays comme la Côte d’Ivoire. En plus, même les banques qui ont pu rouvrir ne fonctionnent pas encore à plein régime du fait de la situation de crise post-électorale et de la relation tendue avec la banque centrale BCEAO, émettrice de billets F CFA. Cet état de fait signifie alors que les clients des différentes banques commerciales fermées seront livrés à leurs propres sorts jusqu’à ce que la crise issue du deuxième tour des élections présidentielles puisse trouver une solution. Entre temps, les entreprises qui ont des comptes dans ces banques sont obligées de fermer boutique pour le moment et de mettre au chômage technique leurs employés parce que ne pouvant pas faire face aux charges.
Marius Nouza
Marius Nouza