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Économie Publié le samedi 26 mars 2011 | Le Temps

Après la fermeture de la Bicici, de la Sgbci… / Les directions françaises lâchent les agents pro-Ouattara

© Le Temps Par DR
Banques: la française BNP Paribas ferme sa filiale en Côte d`Ivoire, la Bicici
Banques: la française BNP Paribas ferme sa filiale en Côte d`Ivoire, la Bicici
C’est l’histoire du travailleur loyal et fidèle récompensé par une violente ingratitude. Les autorités françaises refusent de verser le salaire de mars aux agents des filiales Bnp-Paribas et Société générale que sont Bicici et Sgbci qui ont refusé de «travailler pour Gbagbo» comme elles le leur avaient demandé.

C’est la pire façon de remercier un agent loyal et fidèle. En effet, les agents des filiales des banques françaises opérant sur le territoire ivoirien ont été laissés pour compte. Il s’agit des agents de la Bicici et de la Sgbci qui soutiennent Alassane Dramane Ouattara et qui ont abandonné leurs postes malgré les appels à la reprise. Ceux-ci n’ont pas répondu à l’appel du gouvernement du Premier ministre Marie Gilbert Aké N’Gbo. Mais fort curieusement et au mépris de leur loyauté et fidélité au combat d’Alassane Dramane Ouattara et donc de la France, ils ont été laissés sur le carreau par leurs directions respectives basées en France. Seul le personnel « indispensable » et les membres du comité de direction continuent de toucher leurs salaires. Ces derniers pour certains ont d’ailleurs été délocalisés dans certains bureaux de la sous-région ouest africaine et pour d’autres à Paris dans la capitale française. Pour ceux des agents « non indispensables », la direction basée en France refuse de payer les salaires qui correspondent au temps passé au « chômage technique », bien évidemment, après le ou deux mois de salaire touché d’avance en attendant l’issue du bras de fer Gbagbo-Ouattara. Selon des sources bancaires concordantes, les dirigeants de Bnp-Paribas et de la Société générale, les deux plus importantes banques françaises qui font partie de la fronde des banques qui ont fermé en Côte d’Ivoire, avaient demandé à tous leurs agents de « reprendre leurs postes ».
Comme on peut le voir, les responsables de ces différentes structures bancaires qui font avant tout des affaires n’ont pas voulu prendre de risques en confinant tous leurs personnels au chômage technique. Ce qui induirait indubitablement des salaires en temps d’inactivités professionnelles. La raison de cet appel -en désespoir de cause-, à reprendre du service à l’endroit des agents est que ces responsables des banques françaises ne peuvent prédire ni l’issue de cette crise, ni qui en aura l’avantage, encore moins qu’ils ne peuvent prétendre payer le rappel des salaires. Ce, alors même qu’ils ne savent pas quand les autorités politiques françaises dont ils dépendent entièrement décideraient de la reconnaissance du régime du Président Laurent Gbagbo ce qui induirait peut-être la réouverture. Cet appel, signe d’une quelconque résignation, n’a trouvé aucun écho auprès de certains agents très fanatisés. Ces derniers pour des raisons qui leur sont propres, certainement par militantisme et par attachement politique à Alassane Dramane Ouattara, ont continué de faire la sourde oreille ; même pendant que le gouvernement du Premier ministre Aké N’Gbo multipliait les appels à la reprise. Selon la loi du travail, une absence de trois (3) jours doit être justifiée. Au-delà et sans justification, cette absence se considère comme un abandon de poste. Or, c’est depuis mi-décembre 2010, à ce jour, soit trois (3) mois d’absence pour ces agents. Une forclusion de fait et par conséquent pas de rémunération ni de dédommagement. Pour des considérations politiciennes, voilà la galère dans laquelle ces agents des banques se sont fourrés, sans penser à leurs familles, à l’avenir de leurs enfants… Janvier 2011, Bicici et Sgbci deux filiales des groupes français Bnp-Paribas et la Société générale, ont cessé toute activité sur l’ensemble du territoire ivoirien. Une décision prise depuis Paris la capitale française relativement à la crise après l’élection présidentielle qui a vu la réélection du Président Laurent Gbagbo. La France n’ayant pas digéré la défaite de son poulain Alassane Dramane Ouattara, qu’elle voudrait voir accéder au pouvoir d’Etat. Soutenue par ses alliés de l’Union européenne et les Etats unis, la France décide alors d’imposer une série d’embargos à la Côte d’Ivoire et à ses dirigeants légaux. La fermeture des banques fait partie des différentes « mesures contraignantes » prises pour faire fléchir l’élu du peuple ivoirien. Sur 120.593 fonctionnaires et agents, la Bicici traitait les comptes de 26.500 fonctionnaires et la Sgbci 55.000. Une masse salariale globale et mensuelle de 41 milliards de Fcfa repartie comme suite : 25 milliards pour la Sgbci et 16 milliards pour la Bicici. Face à ces mesures qu’il qualifie de fermeture « injustes et sauvages » le gouvernement ivoirien prend alors des précautions en « entrant dans les parts » de ces deux banques dont il prend le « contrôle ». Certes, ces mesures ont permis aux travailleurs de célébrer en toute quiétude les fêtes de fin d’année qui étaient imminentes. Mais elles ont l’intérêt premièrement, de ne pas étouffer l’économie du pays et deuxièmement de réparer l’injustice faite aux fonctionnaires et agents de l’Etat.

Simplice Allard
al08062317@yahoo.fr
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