L'on se rend à l'évidence que les ouvertures sont en réalité des coups de bluff. Il est vrai, à la Bicici, à la Sgbci, les clients peuvent faire des retraits et des versements. Mais la propension est aux retraits. L'argent retiré par la clientèle dans certaines banques n'est pas le fruit de nouveaux versements, mais plutôt le stock qui est utilisé. Et cela, grâce à ceux qui ont favorisé les réouvertures manu militari des banques avec la complicité de certains agents à qui on avait donné le double des combinaisons. Le fait donc de payer des clients au guichet n'est juste qu'une manière de faire croire que l'Etat a les clés en mains. Ce qui n'est pas le cas et cet argent qui est chaque fois retiré va bientôt tarir. Et même si Gbagbo et ses hommes parviennent parfois à colmater les brèches, cela se fait au détriment de nombreux agents des Epn (Etablissement public national) ou des retraités de la Cnps (Caisse nationale de prévoyance sociale) qui jusque-là ont plusieurs mois d'arriérés de salaires ou de pension. Le Gouvernement de Gbagbo n'arrive plus à honorer ses engagements vis-à-vis des travailleurs. Aujourd'hui, les refondateurs qui prétendent avoir pris le contrôle de certaines banques n'arrivent même pas à faire fonctionner les distributeurs automatiques de billets (Dab) ou à mettre en place une nouvelle base de données. Pour les observateurs les plus avertis du secteur bancaire, il est quasiment impossible de déverrouiller le système informatique des banques qui ont fermé puisque la solution se trouve au niveau des maisons-mères. A savoir, Bnp-Parisbas pour la Bicici et la Générale pour la Sgbci. Idem pour la Sib détenue officiellement par le Groupe marocain Attijariwafabank. L'on a appris récemment que le Gouvernement Aké N'Gbo, confronté à plusieurs difficultés manœuvre de plus en plus pour déverrouiller le système informatique des banques rouvertes. Au point de solliciter de l'aide à l'extérieur. Il s'agit pour les ministres de Gbagbo, précisément ses ministres de l'Economie et des Finances (Désiré Dallo) et du Budget (Koné Katina) de réussir le pari d'instaurer un nouveau système d'exploitation appelée ''Orion'' en complicité avec une structure internationale. Pour ces refondateurs, il faut créer une nouvelle Sib (Système informatique bancaire) avec pour objectif de récréer une nouvelle base de données. Selon des spécialistes, la création de cette nouvelle base de données nécessite au moins deux mois de travail pour une banque en création. Donc qui n'a pas encore un portefeuille clients fourni. Cependant, pour une ancienne banque, cela prend plus de temps à cause du nombre élevé de ses clients et l'on peut évoquer quatre à six mois de travail intense. Comme on le constate, aucun fonctionnement véritable des banques ne se fait et quand cela semble satisfaire les clients, l'on est à se demander combien de temps Gbagbo va encore tenir lui dont la besace est désespérément vide. Les refondateurs veulent tout simplement donner l'impression que tout marche alors que ce n'est pas le cas. Ils n'arrivent toujours pas à démêler l'écheveau des banques et les agents qui se rendent au bureau par peur de perdre leurs emplois se rongent le pouce, car il n'y a quasiment rien à faire. Le déverrouillage du système informatique bancaire demeure à ce jour, un vrai casse-tête chinois pour les refondateurs qui le constatent de plus en plus.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA
