L’impact de la crise post-électorale sur l’activité économique en Côte d’Ivoire n’est plus à démontrer. Néanmoins, certains secteurs se maintiennent malgré tout. Leur survie est assez particulière.
Le malheur ne frappe pas à la porte de tout le monde à la fois. Tandis que le climat délétère entraîne la faillite de beaucoup d’entreprises, certaines se révèlent comme des opportunistes tirant leurs substances de la galère. En réalité, la spécificité de leur domaine d’opération est à l’origine de ce regain d’activité et de chiffres d’affaires. On peut mentionner au nombre de ces secteurs, la téléphonie, la presse, l’agro-alimentaire, une partie du transport public interurbain et bien sur, Internet
La téléphonie et Internet
Le secteur de la téléphonie, surtout cellulaire semble être celui qui profite le plus de la crise. La raison n’est pas à chercher très loin. En ces temps difficiles où familles, amis et connaissances vivent de plus en plus, loin les uns des autres, le téléphone reste le seul moyen de rapprochement entre les individus. En plus, la volonté d’avoir des nouvelles d’ici et d’ailleurs ne faiblit pas. Par ricochet, la vente des cartes de recharge et des transferts d’unités connaît un regain. La psychose gagne tout le monde, ce qui emmène les gens à créditer leurs comptes téléphoniques et communiquer davantage. Si au niveau des revendeurs de ces produits de télécommunication, pris individuellement, le supplément en chiffres d’affaires reste modeste, ce n’est pas le cas pour les maisons mères qui se frottent les mains en cumulant l’ensemble des ventes sur le territoire national. Certains petits revendeurs de quartier affirment néanmoins que leurs chiffres d’affaires ont doublé tandis que d’autre connaissent une croissance de plus de 50%.
Par ailleurs, en ces temps d’insécurité ambiante, agissant sur les moyens de déplacement, le téléphone est en passe de devenir un outil de travail. Notamment pour ceux qui disposent d’une connexion internet. Il ne fait plus aucun doute que Internet est entrain de supplanter les déplacements physiques vers les lieux de travail pour un certains nombre de secteurs, spécialement celui des services (presse, communication, etc.). Cela réduit les déplacements à quelques séances de travail hebdomadaire pour laisser la communication Internet prendre le relais. Par ailleurs, les besoins d’informations ont accru le nombre de visiteurs dans les cybercafés tout en favorisant les connexions à domicile pour ceux qui en ont les moyens.
La presse écrite
Les organes de presse écrite politiques sont ceux la même qui perçoivent en ce moment les rayons de soleil au niveau des ventes. Cloués au pilori, et accusés d’attiser la tension, les quotidiens d’informations générales, en particulier, continuent d’être pris d’assaut à chacune de leurs parutions. Une situation dont ils s’accommodent parfaitement. Certains organes qui tiraient entre 10 000 et 20 000 exemplaires, sont aujourd’hui entre 30 000 et 40 000 exemplaires. En d’autres termes, les chiffres de ventes sont au zénith. En plus, la saison publicitaire ne semble pas s’éloigner des pages. Les compagnies de téléphonie multiplient leurs services et ce sont les journaux à grand titrage qui en bénéficient en ce moment.
Agroalimentaire
La population est obligée de manger quelque soit la situation. Cette devise profite bien à une partie de l’industrie agro alimentaire. Notamment, la distribution des denrées de premières nécessités telles que le riz, l’huile de table, le sucre et le lait. Aujourd’hui, la plupart des familles réalisent des provisions pour faire fasse à des moments plus pénibles. Les rayons des supers marchés se vident. Les stocks de réserves sont même épuisés pour certains. Pour ce qui est néanmoins des industries de fabrication d’huile de table et de fromage (beurre…), les chiffres réalisés essentiellement à Abidjan sont malheureusement atténués par les difficultés à desservir l’intérieur du pays ainsi que les pays de l’hinterland. Sans donc connaître une vraie hausse des chiffres d’affaires, elles observent une stagnation de fait. Contrairement à ce lot, on trouve les moulins, fabriquant de farine pour le pain. Cette denrée est aujourd’hui tellement prisée que les boulangeries qui jadis, tiraient le diable par la queue, ont toutes retrouvé le sourire. Certaines ont doublé leur capacité de production pour des chiffres d’affaires auxquels ils n’auraient pas pensé il y a peu. Les files d’attentent devant les boulangeries en sont l’illustration parfaite. Avec elles, les trois grandes minoteries d’Abidjan. Les fabricants de spaghetti et de bouillon d’assaisonnement aussi se frottent les mais. Le secteur de la boisson connait peu de difficultés du fait que les Ivoiriens, malgré tout, on très peu changé leurs habitudes en la matière. Du moins dans les quartiers les moins touchés par les affrontements comme au sud d’Abidjan. Les bars et maquis, sans pour aurtant être euphoriques, ne se plaignent pas. La clientèle est restée constante et les chiffres d’affaires se maintiennent.
Les transports interurbains
Après les déplacés internes d’Abidjan, le cap est de plus en plus mis sur l’intérieur du pays. Des milliers d`habitants prennent d`assaut les gares routières d`Abidjan pour fuir les violences. A la gare routière d`Adjamé comme à Yopougon, une foule de familles, dont beaucoup de femmes et d`enfants, attendent d’emprunter les cars pour regagner l’intérieur du pays, jugé plus sûr. Une vraie aubaine pour les transporteurs interurbains qui en profitent pour faire monter les prix. Les cars et autres minicars sont désormais en nombre insuffisants. Depuis le début de la crise post-électorale, près de 500.000 personnes ont fui leur habitation, dont 200.000 ayant quitté Abidjan.
Par Sanogo Zoumanan
szoumanan@yahoo.fr.
Le malheur ne frappe pas à la porte de tout le monde à la fois. Tandis que le climat délétère entraîne la faillite de beaucoup d’entreprises, certaines se révèlent comme des opportunistes tirant leurs substances de la galère. En réalité, la spécificité de leur domaine d’opération est à l’origine de ce regain d’activité et de chiffres d’affaires. On peut mentionner au nombre de ces secteurs, la téléphonie, la presse, l’agro-alimentaire, une partie du transport public interurbain et bien sur, Internet
La téléphonie et Internet
Le secteur de la téléphonie, surtout cellulaire semble être celui qui profite le plus de la crise. La raison n’est pas à chercher très loin. En ces temps difficiles où familles, amis et connaissances vivent de plus en plus, loin les uns des autres, le téléphone reste le seul moyen de rapprochement entre les individus. En plus, la volonté d’avoir des nouvelles d’ici et d’ailleurs ne faiblit pas. Par ricochet, la vente des cartes de recharge et des transferts d’unités connaît un regain. La psychose gagne tout le monde, ce qui emmène les gens à créditer leurs comptes téléphoniques et communiquer davantage. Si au niveau des revendeurs de ces produits de télécommunication, pris individuellement, le supplément en chiffres d’affaires reste modeste, ce n’est pas le cas pour les maisons mères qui se frottent les mains en cumulant l’ensemble des ventes sur le territoire national. Certains petits revendeurs de quartier affirment néanmoins que leurs chiffres d’affaires ont doublé tandis que d’autre connaissent une croissance de plus de 50%.
Par ailleurs, en ces temps d’insécurité ambiante, agissant sur les moyens de déplacement, le téléphone est en passe de devenir un outil de travail. Notamment pour ceux qui disposent d’une connexion internet. Il ne fait plus aucun doute que Internet est entrain de supplanter les déplacements physiques vers les lieux de travail pour un certains nombre de secteurs, spécialement celui des services (presse, communication, etc.). Cela réduit les déplacements à quelques séances de travail hebdomadaire pour laisser la communication Internet prendre le relais. Par ailleurs, les besoins d’informations ont accru le nombre de visiteurs dans les cybercafés tout en favorisant les connexions à domicile pour ceux qui en ont les moyens.
La presse écrite
Les organes de presse écrite politiques sont ceux la même qui perçoivent en ce moment les rayons de soleil au niveau des ventes. Cloués au pilori, et accusés d’attiser la tension, les quotidiens d’informations générales, en particulier, continuent d’être pris d’assaut à chacune de leurs parutions. Une situation dont ils s’accommodent parfaitement. Certains organes qui tiraient entre 10 000 et 20 000 exemplaires, sont aujourd’hui entre 30 000 et 40 000 exemplaires. En d’autres termes, les chiffres de ventes sont au zénith. En plus, la saison publicitaire ne semble pas s’éloigner des pages. Les compagnies de téléphonie multiplient leurs services et ce sont les journaux à grand titrage qui en bénéficient en ce moment.
Agroalimentaire
La population est obligée de manger quelque soit la situation. Cette devise profite bien à une partie de l’industrie agro alimentaire. Notamment, la distribution des denrées de premières nécessités telles que le riz, l’huile de table, le sucre et le lait. Aujourd’hui, la plupart des familles réalisent des provisions pour faire fasse à des moments plus pénibles. Les rayons des supers marchés se vident. Les stocks de réserves sont même épuisés pour certains. Pour ce qui est néanmoins des industries de fabrication d’huile de table et de fromage (beurre…), les chiffres réalisés essentiellement à Abidjan sont malheureusement atténués par les difficultés à desservir l’intérieur du pays ainsi que les pays de l’hinterland. Sans donc connaître une vraie hausse des chiffres d’affaires, elles observent une stagnation de fait. Contrairement à ce lot, on trouve les moulins, fabriquant de farine pour le pain. Cette denrée est aujourd’hui tellement prisée que les boulangeries qui jadis, tiraient le diable par la queue, ont toutes retrouvé le sourire. Certaines ont doublé leur capacité de production pour des chiffres d’affaires auxquels ils n’auraient pas pensé il y a peu. Les files d’attentent devant les boulangeries en sont l’illustration parfaite. Avec elles, les trois grandes minoteries d’Abidjan. Les fabricants de spaghetti et de bouillon d’assaisonnement aussi se frottent les mais. Le secteur de la boisson connait peu de difficultés du fait que les Ivoiriens, malgré tout, on très peu changé leurs habitudes en la matière. Du moins dans les quartiers les moins touchés par les affrontements comme au sud d’Abidjan. Les bars et maquis, sans pour aurtant être euphoriques, ne se plaignent pas. La clientèle est restée constante et les chiffres d’affaires se maintiennent.
Les transports interurbains
Après les déplacés internes d’Abidjan, le cap est de plus en plus mis sur l’intérieur du pays. Des milliers d`habitants prennent d`assaut les gares routières d`Abidjan pour fuir les violences. A la gare routière d`Adjamé comme à Yopougon, une foule de familles, dont beaucoup de femmes et d`enfants, attendent d’emprunter les cars pour regagner l’intérieur du pays, jugé plus sûr. Une vraie aubaine pour les transporteurs interurbains qui en profitent pour faire monter les prix. Les cars et autres minicars sont désormais en nombre insuffisants. Depuis le début de la crise post-électorale, près de 500.000 personnes ont fui leur habitation, dont 200.000 ayant quitté Abidjan.
Par Sanogo Zoumanan
szoumanan@yahoo.fr.
