Alors qu’au Nord, la population se prépare à une reprise de cours, à l’appel du ministre de l’Education, Kandia Camara, la question de l’année blanche reste toujours d’actualité en Côte d’Ivoire. A Abidjan, le calme n’est toujours pas revenu. Seules quelques écoles, situées dans des zones sécurisées, telles que Cocody, continuent d’ouvrir, notamment le lycée classique, le collège moderne et quelques écoles privées. « Mais il est difficile pour les élèves de faire le déplacement », se désole Yao Kouadio, secrétaire général du Syndicat national des employés de l’enseignement privé et secondaire de Côte d’Ivoire. Dans les communes telles qu’Abobo, Adjamé, Anyama, l’école est toujours paralysée à causes des violences qui n’ont pas encore baissé d’intensité. A quelques jours des congés de Pâques, les syndicats de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur sont toujours optimistes quant à la possibilité de sauver l’année scolaire. « La situation n’est pas aussi dramatique. Il suffit que les écoles ouvrent au Nord aujourd’hui (Ndlr : hier) pour que tout soit possible. Car, à Abidjan, nous avons quand même réussi à faire plusieurs semaines de cours avant la crise post-électorale. Mais il faut que les écoles ouvrent maintenant, sinon plus rien ne sera possible», ajoute un syndicaliste de la centrale syndicale humaniste. Cependant, selon lui, il ne faut pas oublier les milliers d’élèves qui ont fui leur école partout dans le pays. « On peut encore sauver l’année scolaire, mais il faut que les politiques s’engagent à arrêter la violence dès maintenant », ajoute Yao Kouadio. Mais, il faut plusieurs mois pour envisager le retour de ces déplacés. Au vu de cela, l’on se demande si l’appel de Kandia Camara à la reprise suffira-t-il à sauver l’année scolaire.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh
