x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 30 mars 2011 | Le Patriote

Amadou Gon Coulibaly sur TCI : “ Pourquoi nous récusons José Brito”

Amadou Gon Coulibaly, ministre d’Etat, Secrétaire général du gouvernement est intervenu avant-hier sur les antennes de télé Côte d’Ivoire (TCI) pour expliquer les raisons de la récusation du haut représentant de l’Union africaine.
TCI : Quelques semaines après les résolutions de l’UA sur la Côte d’Ivoire, où en est-on avec la mise en œuvre de ces résolutions ?
Amadou Gon Coulibaly : Je voudrais pour rappel dire que le Conseil de paix et de sécurité, a pris ses décisions le 10 mars, qui se résument en trois décisions:
La première est la reconnaissance de SEM Alassane Ouattara comme Président de la République de Côte d’Ivoire.
La deuxième est que M Laurent Gbagbo doit partir.
La dernière est que des décisions doivent être prises par le Président de la République, M Alassane Ouattara, pour la réconciliation et la paix en Côte d’Ivoire. Le 15 mars 2010, le Chef de l’Etat s’est adressé à la nation. Dans cette adresse, il a indiqué qu’il acceptait les décisions de l’UA. Dans le même temps, qu’avons-nous constaté ? Les Ivoiriens ont plutôt reçu les déclarations du clan Gbagbo, qui rejette ces décisions de l’UA. Deuxièmement, on constate des violations inouïes des droits de l’homme à Abidjan. C’est un message très clair que M Laurent Gbagbo a envoyé pour dire qu’il n’acceptait pas les décisions de l’UA. Il compromettait ainsi un retour à la paix.

TCI : La nomination du haut représentant fait l’objet d’une récusation du gouvernement. Pouvez-vous nous en dire plus?
AGC : Dans ce genre de situation, c’est la consultation qui prime. Le Président de la République aurait du être consulté par le président de la commission de l’Union africaine. Ce d’autant plus que c’est ce qui avait été arrêté. Deuxièmement, ils avaient aussi décidé ensemble que c’était un ancien chef d’Etat qui devrait être désigné à ce poste. Ce qui n’est pas le cas. C’est plutôt un ancien ministre des Affaires étrangères qui a été nommé. La troisième raison, est que la personne qui doit occuper ce poste n’ait pas de relations personnelles ou politiques avec l’un des acteurs. Alors que nous savons qu’en tant que ministre des Affaires étrangères, M. Brito a déjà pris position au cours de la crise que nous traversons, pour Laurent Gbagbo. On peut retrouver dans les archives de la télévision ivoirienne, des archives de 2000, M. Brito était avec M. Gbagbo sur le terrain politique. Nous considérons simplement qu’il n’a pas la crédibilité et l’impartialité nécessaires pour veiller à l’application des décisions qui ont été arrêtées par le conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine.

TCI : Maintenant, qu’est-ce que le gouvernement ivoirien attend de l’Union africaine ?
AGC : Ce que le gouvernement attend, ce que le Président de la République attend, est que M. Laurent Gbagbo soit officiellement interpellé par l’Union africaine. Il faut que de manière claire, il dise que oui ou non la solution politique est encore possible. Est-il d’accord avec les décisions prises le 10 mars dernier à Addis-Abeba par l’UA ? Est-il d’accord pour l’application de ces décisions ? Le Président Alassane Ouattara a dit : « je suis d’accord ». Il faut que Laurent Gbagbo dise : « je suis d’accord ». Pour le moment ce n’est pas le cas. Le haut représentant vient juste pour l’application de ces décisions. Mais tant que ce point n’est pas accepté, on ne peut aller de l’avant. Il ne s’agit pas d’ouvrir quelques négociations que se soient, d’ouvrir un ballet de négociations. Sa mission est claire, il s’agit d’appliquer les résolutions prises par l’UA, comme je l’ai rappelé tout à l’heure. Cette décision recommande la reconnaissance de M. Alassane Ouattara comme le vainqueur de l’élection présidentielle. Il s’agit aussi du départ immédiat de Laurent Gbagbo du pouvoir et la mise en œuvre de mesures de réconciliation et de mesures de pardon pour permettre aux Ivoiriens de réapprendre à vivre ensemble.

TCI : Malgré tout, le clan de Laurent Gbagbo a accepté la désignation du Haut représentant de l’UA ?
AGC : Ce que je dois dire, c’est qu’il faut d’abord reconnaitre un fait, d’abord il faut qu’il sache ce qu’il doit faire. Ce qu’il doit faire, c’est la mise en œuvre d’un plan politique d’ensemble qui est clair. Tant que M. Gbagbo ne cède pas le pouvoir, ce plan politique d’ensemble ne pourra pas s’appliquer. La reconnaissance du représentant de l’UA est une fuite en avant. Ce sont des petites manœuvres en espérant pouvoir faire trainer les choses. La question de fond aujourd’hui est la suivante : « est-ce que M. Gbagbo est d’accord avec le plan politique qui a été arrêté par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA ? ». Le Président de la République a fait sa part en ce qui concerne ce plan. Ce qui n’est pas le cas de Laurent Gbagbo. Après cela, il faudra un représentant qui soit consensuel. Le monde entier et les Ivoiriens doivent se rendre compte que Laurent Gbagbo fait de la diversion pour perdre le temps. Cette perte de temps accroit la souffrance des Ivoiriens. Cela n’est pas acceptable. Ça ne peut pas continuer.

TCI : Face à ce décor que vous décrivez, que peut-on dire aux Ivoiriens ?
AGC : Ce que je peux dire aux Ivoiriens est que chacun de nous puisse se mettre en tête que l’après Gbagbo a commencé. Les résistances ici et là, les comportements auxquels on assiste aujourd’hui, ne doivent pas distraire les Ivoiriens. La suite en ce qui concerne la crise est claire. Gbagbo doit partir. C’est pour cela que le Président de la République a décidé de la mise en place du plan d’urgence présidentielle. Pour dire qu’on ne va pas rester là à tourner autour de Gbagbo. Il y a une nouvelle espérance. C’est pour cela que les Ivoiriens ont voté à plus de 54% pour Alassane Ouattara. Aujourd’hui, c’est de l’après Gbagbo qu’il s’agit. Je voudrais dire aux Ivoiriens d’avoir confiance.
Retranscris sur TCI par Thiery Latt
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ