Mamadou Koulibaly, numéro deux du Front Populaire Ivoirien, Président de l’Assemblée Nationale était en audience hier chez le Président République SEM Alassane Ouattara. A sa sortie d’audience, il s’est adressé à la presse, annonçant qu’après lui, le Président Yao N’Dré du Conseil Constitutionnel sera aujourd’hui au Golf chez le Président. Ce sera ainsi le bout de la boucle des allégeances au Président élu de la Côte d’Ivoire. Ci-dessous la déclaration du Président de l’Assemblée Nationale.
‘‘J’ai rencontré le Président et je sors d’une audience avec lui. Nous avons parlé de plusieurs sujets. En particulier, je lui ai fait part des préoccupations des députés qui aimeraient bien qu’en tout début de mandat nous puissions nous inscrire dans la légalité constitutionnelle. Don, que les ordonnances qui sont prises en ce moment puissent faire l’objet d’une autorisation de l’Assemblée Nationale et d’une régularisation. Le Président a donné son accord. Les députés ont suggéré aussi que l’on puisse entrer dans l’application de la Constitution, surtout les problèmes de l’Etat de droit, le respect des libertés individuelles. Le Président de la République m’a dit qu’il était conscient de la question et qu’il prenait les dispositions pour qu’il en soit ainsi. Au nom des députés, je lui ai signalé les problèmes de sécurité, l’Assemblée Nationale ayant été pillée, mon domicile à Abidjan et Azaguié pillés et ma famille menacée. C’est aussi vrai pour l’ensemble des députés. Nous avons trouvé un corps, un cadavre en putréfaction à l’Assemblée Nationale, tous les bureaux cassés et pillés et les députés se sont demandé dans quelle mesure, on pourrait garantir leur sécurité. Puisqu’ils se sont déjà inquiétés de la situation auprès des ministres concernés. Mais rien n’a été encore fait. Le Président a donné des instructions pour que rapidement l’Assemblée Nationale soit sécurisée, parce que depuis le pillage, chaque jour, il y a des gens qui passent pour en ramasser encore ce qui est resté. Nous avons parlé de l’Etat de droit pour expliquer qu’il était important qu’en début de mandat, conformément aux vœux de l’Union Africaine, que le Président puisse avoir une prestation de serment régulière. Il a donné son accord et je crois savoir, si je ne trahi pas de secret que le Président du Conseil Constitutionnel, M. Yao N’Dré est en route pour Abidjan et probablement arrive aujourd’hui et très rapidement, le Président m’a dit qu’une cérémonie sera organisée pour rester conforme aux vœux de l’Union Africaine. Je lui ai dit par ailleurs, que par rapport à la sécurité, de nombreux militants du FPI et de LMP, ceux que l’on appelle pro-Gbagbo étaient très inquiets pour la sécurité dans leur quartier. Ils étaient dénoncés et indexés comme si être militant de ce mouvement était une tare. Ils se cachaient, ils se sentaient brimés. Nombreux sont ceux qui ont fui et qui sont au Ghana, au Togo et au Bénin et que ce serait bien que l’on puisse aller vers une détente pour que rapidement, ces militants se sentent sécurisés dans leurs quartiers. Et de surcroît, je lui ai signalé plusieurs appels reçu d’amis et familles et des populations Bété qui se disent : « Nous sommes poursuivies et battues dans les quartiers simplement parce que nous sommes Bété ». Et ça ne peut pas être un défaut. L’ethnie n’est pas un défaut et si l’on peut reprocher des choses au FPI, ce n’est pas aux Bété qu’il faut le faire payer. Si l’on veut reprocher des choses à Gbagbo Laurent, ce n’est pas aux Bété qu’il faut faire payer. Si nous rentrons dans ce jeu, jamais nous aurons de réconciliation et de paix. Le Président de la République a pris son téléphone, il a appelé les ministres concernés pour que des enquêtes soient faites pour que ces situations s’estompent et qu’il n’a pas envie de gouverner au nom d’une ethnie ou d’un groupe quelconque. J’en ai profité pour lui dire que l’Assemblée Nationale faisait sa séance solennelle d’ouverture le mercredi 27 avril 2011, première session ordinaire pour l’année 2011. J’en ai profité pour lui dire que la méfiance, la tension, l’absence d’Etat pour le moment, les fonctionnaires qui ne vont pas au travail, les policiers et les gendarmes apeurés, les militaires effrayés, que ce serait peut-être bien qu’il parle aux Ivoiriens encore une fois non pas dans une interview classique comme nous l’avons déjà vu, mais que la tribune de l’Assemblée Nationale pourrait-être une tribune à partir de laquelle, il pourrait exactement dire aux Ivoiriens où il va ? Comment il veut y aller ? Avec qui ? Dans quelle condition de sécurité et de réconciliation ? Dans quelle condition de détente ? Et que les députés m’avaient demandé de lui adresser une invitation pour le 27 avril pour qu’il puisse s’adresser aux Ivoiriens. Le Président m’a dit qu’il donnait son accord et qu’il se préparait pour le mercredi 27 avril à l’Assemblée Nationale pour s’adresser aux Ivoiriens. Je pense qu’en allant dans ce sens et si dans les quartiers les uns et les autres arrêtaient de se bagarrer, si ceux qui ont les armes arrêtaient d’embêter ceux qui n’en ont pas, si ceux qui sont RHDP arrêtaient de faire peur à ceux qui ne le sont pas, si les représentants locaux du PDCI ou RDR arrêtaient de faire peur aux représentants du FPI, peut-être que nous aurons une chance extraordinaire de reconstruire ce pays après ce chaos. Mais si, jamais, certains pensent que l’arrivée de Ouattara au pouvoir, c’est le pouvoir aux Dioula, aux nordistes et qu’il peut faire ce qu’il veut, alors, c’est le chaos promis. Jamais, il n’y aura de réconciliation, jamais, il n’y aura de paix, jamais, il n’y aura d’Etat. Jamais ? il n’y aura de nation. Et là où nous sommes, nous sommes loin, au fond du puit. C’est vrai que les temps sont durs. Les Ivoiriens pensent que nous sommes tombés et c’est grave. Mais, il y a pire que dans la situation dans laquelle nous sommes. Il faut regarder ce qui est arrivé à Haïti, ce qui est arrivé à la Somalie. Et donc, on n’a pas encore vu le pire. Il existe et faisons tout pour l’éviter. Voilà ce que j’avais à vous dire’’.
Propos retranscrit par L. M
‘‘J’ai rencontré le Président et je sors d’une audience avec lui. Nous avons parlé de plusieurs sujets. En particulier, je lui ai fait part des préoccupations des députés qui aimeraient bien qu’en tout début de mandat nous puissions nous inscrire dans la légalité constitutionnelle. Don, que les ordonnances qui sont prises en ce moment puissent faire l’objet d’une autorisation de l’Assemblée Nationale et d’une régularisation. Le Président a donné son accord. Les députés ont suggéré aussi que l’on puisse entrer dans l’application de la Constitution, surtout les problèmes de l’Etat de droit, le respect des libertés individuelles. Le Président de la République m’a dit qu’il était conscient de la question et qu’il prenait les dispositions pour qu’il en soit ainsi. Au nom des députés, je lui ai signalé les problèmes de sécurité, l’Assemblée Nationale ayant été pillée, mon domicile à Abidjan et Azaguié pillés et ma famille menacée. C’est aussi vrai pour l’ensemble des députés. Nous avons trouvé un corps, un cadavre en putréfaction à l’Assemblée Nationale, tous les bureaux cassés et pillés et les députés se sont demandé dans quelle mesure, on pourrait garantir leur sécurité. Puisqu’ils se sont déjà inquiétés de la situation auprès des ministres concernés. Mais rien n’a été encore fait. Le Président a donné des instructions pour que rapidement l’Assemblée Nationale soit sécurisée, parce que depuis le pillage, chaque jour, il y a des gens qui passent pour en ramasser encore ce qui est resté. Nous avons parlé de l’Etat de droit pour expliquer qu’il était important qu’en début de mandat, conformément aux vœux de l’Union Africaine, que le Président puisse avoir une prestation de serment régulière. Il a donné son accord et je crois savoir, si je ne trahi pas de secret que le Président du Conseil Constitutionnel, M. Yao N’Dré est en route pour Abidjan et probablement arrive aujourd’hui et très rapidement, le Président m’a dit qu’une cérémonie sera organisée pour rester conforme aux vœux de l’Union Africaine. Je lui ai dit par ailleurs, que par rapport à la sécurité, de nombreux militants du FPI et de LMP, ceux que l’on appelle pro-Gbagbo étaient très inquiets pour la sécurité dans leur quartier. Ils étaient dénoncés et indexés comme si être militant de ce mouvement était une tare. Ils se cachaient, ils se sentaient brimés. Nombreux sont ceux qui ont fui et qui sont au Ghana, au Togo et au Bénin et que ce serait bien que l’on puisse aller vers une détente pour que rapidement, ces militants se sentent sécurisés dans leurs quartiers. Et de surcroît, je lui ai signalé plusieurs appels reçu d’amis et familles et des populations Bété qui se disent : « Nous sommes poursuivies et battues dans les quartiers simplement parce que nous sommes Bété ». Et ça ne peut pas être un défaut. L’ethnie n’est pas un défaut et si l’on peut reprocher des choses au FPI, ce n’est pas aux Bété qu’il faut le faire payer. Si l’on veut reprocher des choses à Gbagbo Laurent, ce n’est pas aux Bété qu’il faut faire payer. Si nous rentrons dans ce jeu, jamais nous aurons de réconciliation et de paix. Le Président de la République a pris son téléphone, il a appelé les ministres concernés pour que des enquêtes soient faites pour que ces situations s’estompent et qu’il n’a pas envie de gouverner au nom d’une ethnie ou d’un groupe quelconque. J’en ai profité pour lui dire que l’Assemblée Nationale faisait sa séance solennelle d’ouverture le mercredi 27 avril 2011, première session ordinaire pour l’année 2011. J’en ai profité pour lui dire que la méfiance, la tension, l’absence d’Etat pour le moment, les fonctionnaires qui ne vont pas au travail, les policiers et les gendarmes apeurés, les militaires effrayés, que ce serait peut-être bien qu’il parle aux Ivoiriens encore une fois non pas dans une interview classique comme nous l’avons déjà vu, mais que la tribune de l’Assemblée Nationale pourrait-être une tribune à partir de laquelle, il pourrait exactement dire aux Ivoiriens où il va ? Comment il veut y aller ? Avec qui ? Dans quelle condition de sécurité et de réconciliation ? Dans quelle condition de détente ? Et que les députés m’avaient demandé de lui adresser une invitation pour le 27 avril pour qu’il puisse s’adresser aux Ivoiriens. Le Président m’a dit qu’il donnait son accord et qu’il se préparait pour le mercredi 27 avril à l’Assemblée Nationale pour s’adresser aux Ivoiriens. Je pense qu’en allant dans ce sens et si dans les quartiers les uns et les autres arrêtaient de se bagarrer, si ceux qui ont les armes arrêtaient d’embêter ceux qui n’en ont pas, si ceux qui sont RHDP arrêtaient de faire peur à ceux qui ne le sont pas, si les représentants locaux du PDCI ou RDR arrêtaient de faire peur aux représentants du FPI, peut-être que nous aurons une chance extraordinaire de reconstruire ce pays après ce chaos. Mais si, jamais, certains pensent que l’arrivée de Ouattara au pouvoir, c’est le pouvoir aux Dioula, aux nordistes et qu’il peut faire ce qu’il veut, alors, c’est le chaos promis. Jamais, il n’y aura de réconciliation, jamais, il n’y aura de paix, jamais, il n’y aura d’Etat. Jamais ? il n’y aura de nation. Et là où nous sommes, nous sommes loin, au fond du puit. C’est vrai que les temps sont durs. Les Ivoiriens pensent que nous sommes tombés et c’est grave. Mais, il y a pire que dans la situation dans laquelle nous sommes. Il faut regarder ce qui est arrivé à Haïti, ce qui est arrivé à la Somalie. Et donc, on n’a pas encore vu le pire. Il existe et faisons tout pour l’éviter. Voilà ce que j’avais à vous dire’’.
Propos retranscrit par L. M