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Politique Publié le jeudi 28 avril 2011 | Le Patriote

Enquêtes préliminaires contre les cadres du FPI - La Côte d’Ivoire doit donner une leçon à l’Afrique

Ce n’est pas une surprise. On s’y attendait. Depuis mardi, c’est officiel. L’ancien chef d’Etat, Laurent Gbagbo, son épouse Simone et 60 caciques de son régime seront poursuivis pas la justice. Ils répondront des crimes, des tueries et des pillages qu’ils ont commis durant leur règne et surtout pendant les quatre mois et demi de la crise postélectorale. Selon le porte-parole du gouvernement, le ministre Patrick Achi, qui faisait lecture du compte-rendu du Conseil de ministres tenu ce jour-là, Laurent Gbagbo et ses proches font même déjà l’objet d’enquêtes préliminaires.
En décidant justement de les traduire devant la justice, le président Alassane Ouattara respecte ainsi une promesse faite aux Ivoiriens. Celle de faire la lumière sur tous les crimes commis dans le pays sous le règne frontiste, qui, il faut l’avouer, fut très sanguinolent. Des voix s’élèvent déjà, du côté des refondateurs et même au-delà de nos frontières, pour demander une amnistie générale pour Laurent Gbagbo, sa femme et certains de ses collaborateurs. Le premier ministre kenyan Raïla Odinga a même plaidé pour la relaxe de l’ex-président, au motif que cela faciliterait la réconciliation entre les Ivoiriens. Mais, ne nous voilons pas la face. Toute réconciliation, pour qu’elle soit sincère, doit se nourrir de vérité. Les Ivoiriens ne peuvent pas réapprendre à vivre ensemble, en faisant d’un coup de baguette magique, un trait sur les atrocités commises, comme s’il ne s’était rien passé. Tous ces morts enregistrés, par exemple, entre décembre 2010 et avril 2011, ne sont pas tombés du ciel. Et cela, le président Ouattara l’a si bien compris. C’est pourquoi, il tient absolument à ce que la lumière soit faite dans la clarté sur tous les crimes et actes de vandalisme qui ont été perpétrés, sous Laurent Gbagbo. C’est justement à l’aune de cette transparence que doit se mesurer le leadership du président Ouattara. De toute évidence, il s’affirme comme un dirigeant de type nouveau, pour qui l’époque des enquêtes sans résultat est totalement révolue. Chaque acte délictueux posé doit être su de tous. Et son auteur puni. Car, tant qu’on ne sortira pas du cycle vicieux de l’impunité, l’Afrique ne relèvera jamais la tête.
A travers cette procédure judiciaire, c’est une grande leçon que donne le président Ouattara à toute l’Afrique, qui a cette fâcheuse habitude d’accorder un exil ou une retraite dorée à des dirigeants qui ont passé le plus clair de leur règne à massacrer leur peuple. Le procès qui va s’ouvrir dans quelques semaines est un signal fort que la Côte d’Ivoire a vraiment changé. Le reste de l’Afrique, on l’espère, suivra. De toute façon, si le continent veut entrer dans le concert des nations, il n’a véritablement pas le choix.
Y. Sangaré
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