Le Maire de la commune du Plateau, à Abidjan, a réagi à l`élan de réconciliation et de reconstruction prôné depuis quelques jours, en vue de remettre d`aplomb la Côte d`Ivoire après les bourrasques de la crise posty-électorale. Dans cette déclaration intitulée ``A pays nouveau, citoyen nouveau``, les recettes de Noël Akossi Benjo.
«A pays nouveau, citoyen nouveau !»
Les récents événements qui ont secoué notre pays ont montré les limites de notre démocratie, quand celle-ci s’exprime dans un environnement dominé par la division, la haine, l’intolérance et les vaines querelles.
QUE DISPARAISSENT A JAMAIS, LES DEMONS DE LA DIVISION
Ces drames nous enseignent par voie de conséquence, que tant que nous n’en aurons pas fini avec les divisions, il sera vain de prétendre à un élan démocratique et donc à tout développement. Ils nous enseignent aussi que tout développement durable, allié aux progrès sociaux indispensables, repose aussi sur le fonctionnement d`institutions justes, indépendantes et non sur la force d’hommes providentiels.
Pour autant, ces évènements ne sauraient nous incliner au pessimisme. Bien au contraire, et c’est là le mérite des difficultés que nous avons vécues. Nous devons puiser dans le tréfonds de nos ressources pour en faire une épreuve enrichissante. Ces évènements, les uns aussi tragiques que les autres, nous invitent à écrire une nouvelle page pour la Côte d’Ivoire. Et nous le pouvons !
Au risque de revivre notre passé récent, cette nouvelle page s’en inspirera, pour mieux s’en démarquer. D’abord parce qu’un peuple qui oublie son passé, se condamne à le revivre. Ensuite, parce que plus rien ne devra être comme par le passé. Enfin, parce que les Ivoiriens attendent de récolter les fruits de leurs souffrances. La pertinence de cette nouvelle page se conjugue en effet, avec nos fortes attentes, au moment où les nouvelles autorités, récupèrent les leviers du pouvoir. Ceux-ci s’inscrivent avant toute chose dans la bonne gouvernance. La gouvernance économique, politique, culturelle, la gouvernance bonne et sage du vivre ensemble…toutes ces formes de gouvernance qui pour moi, ne se limitent pas à la gestion, doivent polir les contours de la Côte d’Ivoire nouvelle. Et là est le défi pour tous !
Les Ivoiriens en attendent beaucoup, parce que le nouveau président de la République, en a fait un maillon essentiel de sa politique, mais surtout, parce que c’est elle qui prédéfinit et qui justifie les efforts à consentir par chaque ivoirien et chaque ivoirienne. Cette bonne gouvernance permettra de réconcilier les Ivoiriens…non pas sur la base de l’impunité, mais sur la base de la vérité qui donnera le pardon. C’est elle qui répondra à l’urgente nécessité d’arracher notre jeunesse aux prisons de la politique politicienne, qui les livre au chômage et à la mort. C’est encore elle, qui nous permettra d’accéder aux meilleurs systèmes de soins de santé et à une vraie école d`éducation et de formation citoyenne pour nos enfants. C’est elle qui permettra, entre autres chantiers, de consolider notre politique de décentralisation, en rendant effectif le transfert des compétences aux collectivités locales … en un mot comme en cent, la nouvelle Côte d’Ivoire sera le pays de l`union, de la fraternité, de la discipline, du travail, du mérite, bref de la bonne gouvernance ou ne sera pas.
Nous mettre à l`écoute et au service de nos citoyens
A y voir de près, les problèmes de gouvernance relèvent de l’aptitude de nos élites à comprendre les aspirations des ivoiriens, et à apporter des solutions. C’est pour cela que, sans vouloir jeter la pierre à quiconque, nous devons reconnaitre que la crise que nous avons vécue, est en réalité, le procès de toute notre classe politique et de nos intellectuels, qui se sont entêtés à se jouer des principes démocratiques et de nombres de valeurs éthiques. Ce qui arrive à notre pays résulte de la grande passivité de tous les ivoiriens en général et des cadres en particulier. Naïvement, nous avons pensé depuis nos villas et nos bureaux climatisés, que nous pouvions nous en remettre a un homme providentiel, un génie à l`image d`Houphouët-Boigny, pour penser et bâtir notre vie et notre bonheur. Ce qui nous arrive aujourd`hui n`est donc pas fortuit. Il procède de nos démissions individuelle et collective. Il faudra bien accepter de faire le deuil de ces comportements de démission, parce que seule, une classe politique rénovée aiguillonnée par une société civile responsable et des intellectuels de tous les secteurs de la vie sociale, peut concevoir la politique autrement, faire entendre des voix nouvelles, des discours novateurs et des pratiques plus honnêtes. Les voies qui s’offrent à nous pour y arriver, sont diverses et multiples, mais quelle que soit l’option que nous prendrons, nous devons admettre que la démocratie ne fait pas bon ménage avec les querelles de tranchées encore moins, avec la misère. Car cette dernière ne se partage pas !
Après tant de souffrances, l`attente est grande en effet, de vouloir rapidement que les choses s’améliorent.
Soyons tous comptables des conditions de notre reconstruction sociale et morale
C’est une attente légitime, qui ne nous dispense pas cependant de garder à l’esprit que le meilleur des gouvernements n’est pas celui qui fait les hommes, les plus heureux. C’est plutôt, celui qui fait le plus d’hommes heureux. Les hommes les plus heureux, nous en avons connu avec le régime qui vient de s’évanouir. Faire le plus d’hommes heureux… c’est véritablement ici que commence le défi de la Côte d’Ivoire nouvelle, qui s’impose comme un chantier, réclamant l’implication de tous les ivoiriens.
C’est un vaste chantier qui nécessite une volonté sans faille de tous, parce qu’il ne peut être entrepris que dans l’union, c`est-à-dire, la mise en commun de nos différences et de nos compétences, desquelles émergera la dynamique du développement. L’Union fait bien la force, et il est grand temps que nous l’expérimentions dans notre pays.
Mais, il y a que ce chantier n`admettra pour ouvriers que des hommes qui ne sont prisonniers d’aucun système et d`aucun dogmatisme. En réalité, il appelle à l’émergence d’un ivoirien nouveau, … du citoyen ivoirien, qui n’est autre que l’ivoirien débarrassé des préjugés claniques ou partisans et qui ne regarde qu’à l’intérêt général. Je rêve ! Non, nous le pouvons avec le contrat "vivre ensemble" que nous propose Alassane OUATTARA.
A condition que les gouvernants ne prennent véritablement le pli des exigences de la Côte d’Ivoire nouvelle, que chaque ivoirien et citoyen assume et opine sur la chose publique. Il faudra donc libérer véritablement la parole et se donner ainsi les moyens d`appréhender le génie créatif et contributif des concitoyens.
Les gouvernés, eux auront apporté la plus grande contribution, en se disposant à vivre non plus comme les défenseurs de causes perdues, mais comme des citoyens, tous égaux devant la loi, bénéficiant de la même protection des institutions et convaincus qu`ils sont les maitres de leur destin, pour ne plus s`en remettre à la providence.
Voilà qui nous invite à transcender les clivages ethniques, tribaux, politiques, et à nourrir une véritable vision pour la Côte d’Ivoire.
A ce sujet, je compte m`adresser incessamment, dans les jours qui viennent, à mes frères et sœurs Tchamans. A ces derniers, l`histoire et la géographie de notre Nation ont confié et continuent de confier une mission éminemment divine au service de leurs frères et sœurs ivoiriens. A nouveau, la Patrie les appelle et ils ne doivent pas faillir ! Je suis le premier à comprendre leurs douleurs particulières. Mais leur part du prix à payer pour la Paix et l`espérance en valent la peine.
C’est donc seulement au prix du dépassement individuel et collectif de tous les enfants de la Côte d`Ivoire, que nos souffrances auront un sens, et que nos vœux deviendront réalité.
HOMMAGE A NOS MORTS, DISPARUS ET BLESSES
Je voudrais terminer en m`inclinant et en saluant respectueusement la mémoire de nos sœurs et de nos frères, tombés au champ d`honneur pour une Côte d`Ivoire nouvelle. Je salue aussi avec la même révérence tous ceux qui souffrent de blessures dans leur chair et dans leur âme. Leurs sacrifices participeront à l`édification de la nouvelle Nation que nous propose le Président Alassane OUATTARA. La Nation ne les oubliera jamais! A nous tous, je dis, méritons d`eux !!
Noel Akossi BENDJO, Maire de la Commune du PLATEAU
NB: Le titre et le chapeau sont de la rédaction
«A pays nouveau, citoyen nouveau !»
Les récents événements qui ont secoué notre pays ont montré les limites de notre démocratie, quand celle-ci s’exprime dans un environnement dominé par la division, la haine, l’intolérance et les vaines querelles.
QUE DISPARAISSENT A JAMAIS, LES DEMONS DE LA DIVISION
Ces drames nous enseignent par voie de conséquence, que tant que nous n’en aurons pas fini avec les divisions, il sera vain de prétendre à un élan démocratique et donc à tout développement. Ils nous enseignent aussi que tout développement durable, allié aux progrès sociaux indispensables, repose aussi sur le fonctionnement d`institutions justes, indépendantes et non sur la force d’hommes providentiels.
Pour autant, ces évènements ne sauraient nous incliner au pessimisme. Bien au contraire, et c’est là le mérite des difficultés que nous avons vécues. Nous devons puiser dans le tréfonds de nos ressources pour en faire une épreuve enrichissante. Ces évènements, les uns aussi tragiques que les autres, nous invitent à écrire une nouvelle page pour la Côte d’Ivoire. Et nous le pouvons !
Au risque de revivre notre passé récent, cette nouvelle page s’en inspirera, pour mieux s’en démarquer. D’abord parce qu’un peuple qui oublie son passé, se condamne à le revivre. Ensuite, parce que plus rien ne devra être comme par le passé. Enfin, parce que les Ivoiriens attendent de récolter les fruits de leurs souffrances. La pertinence de cette nouvelle page se conjugue en effet, avec nos fortes attentes, au moment où les nouvelles autorités, récupèrent les leviers du pouvoir. Ceux-ci s’inscrivent avant toute chose dans la bonne gouvernance. La gouvernance économique, politique, culturelle, la gouvernance bonne et sage du vivre ensemble…toutes ces formes de gouvernance qui pour moi, ne se limitent pas à la gestion, doivent polir les contours de la Côte d’Ivoire nouvelle. Et là est le défi pour tous !
Les Ivoiriens en attendent beaucoup, parce que le nouveau président de la République, en a fait un maillon essentiel de sa politique, mais surtout, parce que c’est elle qui prédéfinit et qui justifie les efforts à consentir par chaque ivoirien et chaque ivoirienne. Cette bonne gouvernance permettra de réconcilier les Ivoiriens…non pas sur la base de l’impunité, mais sur la base de la vérité qui donnera le pardon. C’est elle qui répondra à l’urgente nécessité d’arracher notre jeunesse aux prisons de la politique politicienne, qui les livre au chômage et à la mort. C’est encore elle, qui nous permettra d’accéder aux meilleurs systèmes de soins de santé et à une vraie école d`éducation et de formation citoyenne pour nos enfants. C’est elle qui permettra, entre autres chantiers, de consolider notre politique de décentralisation, en rendant effectif le transfert des compétences aux collectivités locales … en un mot comme en cent, la nouvelle Côte d’Ivoire sera le pays de l`union, de la fraternité, de la discipline, du travail, du mérite, bref de la bonne gouvernance ou ne sera pas.
Nous mettre à l`écoute et au service de nos citoyens
A y voir de près, les problèmes de gouvernance relèvent de l’aptitude de nos élites à comprendre les aspirations des ivoiriens, et à apporter des solutions. C’est pour cela que, sans vouloir jeter la pierre à quiconque, nous devons reconnaitre que la crise que nous avons vécue, est en réalité, le procès de toute notre classe politique et de nos intellectuels, qui se sont entêtés à se jouer des principes démocratiques et de nombres de valeurs éthiques. Ce qui arrive à notre pays résulte de la grande passivité de tous les ivoiriens en général et des cadres en particulier. Naïvement, nous avons pensé depuis nos villas et nos bureaux climatisés, que nous pouvions nous en remettre a un homme providentiel, un génie à l`image d`Houphouët-Boigny, pour penser et bâtir notre vie et notre bonheur. Ce qui nous arrive aujourd`hui n`est donc pas fortuit. Il procède de nos démissions individuelle et collective. Il faudra bien accepter de faire le deuil de ces comportements de démission, parce que seule, une classe politique rénovée aiguillonnée par une société civile responsable et des intellectuels de tous les secteurs de la vie sociale, peut concevoir la politique autrement, faire entendre des voix nouvelles, des discours novateurs et des pratiques plus honnêtes. Les voies qui s’offrent à nous pour y arriver, sont diverses et multiples, mais quelle que soit l’option que nous prendrons, nous devons admettre que la démocratie ne fait pas bon ménage avec les querelles de tranchées encore moins, avec la misère. Car cette dernière ne se partage pas !
Après tant de souffrances, l`attente est grande en effet, de vouloir rapidement que les choses s’améliorent.
Soyons tous comptables des conditions de notre reconstruction sociale et morale
C’est une attente légitime, qui ne nous dispense pas cependant de garder à l’esprit que le meilleur des gouvernements n’est pas celui qui fait les hommes, les plus heureux. C’est plutôt, celui qui fait le plus d’hommes heureux. Les hommes les plus heureux, nous en avons connu avec le régime qui vient de s’évanouir. Faire le plus d’hommes heureux… c’est véritablement ici que commence le défi de la Côte d’Ivoire nouvelle, qui s’impose comme un chantier, réclamant l’implication de tous les ivoiriens.
C’est un vaste chantier qui nécessite une volonté sans faille de tous, parce qu’il ne peut être entrepris que dans l’union, c`est-à-dire, la mise en commun de nos différences et de nos compétences, desquelles émergera la dynamique du développement. L’Union fait bien la force, et il est grand temps que nous l’expérimentions dans notre pays.
Mais, il y a que ce chantier n`admettra pour ouvriers que des hommes qui ne sont prisonniers d’aucun système et d`aucun dogmatisme. En réalité, il appelle à l’émergence d’un ivoirien nouveau, … du citoyen ivoirien, qui n’est autre que l’ivoirien débarrassé des préjugés claniques ou partisans et qui ne regarde qu’à l’intérêt général. Je rêve ! Non, nous le pouvons avec le contrat "vivre ensemble" que nous propose Alassane OUATTARA.
A condition que les gouvernants ne prennent véritablement le pli des exigences de la Côte d’Ivoire nouvelle, que chaque ivoirien et citoyen assume et opine sur la chose publique. Il faudra donc libérer véritablement la parole et se donner ainsi les moyens d`appréhender le génie créatif et contributif des concitoyens.
Les gouvernés, eux auront apporté la plus grande contribution, en se disposant à vivre non plus comme les défenseurs de causes perdues, mais comme des citoyens, tous égaux devant la loi, bénéficiant de la même protection des institutions et convaincus qu`ils sont les maitres de leur destin, pour ne plus s`en remettre à la providence.
Voilà qui nous invite à transcender les clivages ethniques, tribaux, politiques, et à nourrir une véritable vision pour la Côte d’Ivoire.
A ce sujet, je compte m`adresser incessamment, dans les jours qui viennent, à mes frères et sœurs Tchamans. A ces derniers, l`histoire et la géographie de notre Nation ont confié et continuent de confier une mission éminemment divine au service de leurs frères et sœurs ivoiriens. A nouveau, la Patrie les appelle et ils ne doivent pas faillir ! Je suis le premier à comprendre leurs douleurs particulières. Mais leur part du prix à payer pour la Paix et l`espérance en valent la peine.
C’est donc seulement au prix du dépassement individuel et collectif de tous les enfants de la Côte d`Ivoire, que nos souffrances auront un sens, et que nos vœux deviendront réalité.
HOMMAGE A NOS MORTS, DISPARUS ET BLESSES
Je voudrais terminer en m`inclinant et en saluant respectueusement la mémoire de nos sœurs et de nos frères, tombés au champ d`honneur pour une Côte d`Ivoire nouvelle. Je salue aussi avec la même révérence tous ceux qui souffrent de blessures dans leur chair et dans leur âme. Leurs sacrifices participeront à l`édification de la nouvelle Nation que nous propose le Président Alassane OUATTARA. La Nation ne les oubliera jamais! A nous tous, je dis, méritons d`eux !!
Noel Akossi BENDJO, Maire de la Commune du PLATEAU
NB: Le titre et le chapeau sont de la rédaction