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Politique Publié le samedi 7 mai 2011 | Le Patriote

Motus : Devoir

Le professeur Paul Yao N’dré, patron du Conseil Constitutionnel, est à nouveau à Abidjan. Après une première rencontre avec le Président de la République, l’homme est revenu une seconde fois, pour dire qu’effectivement, c’est Alassane Ouattara qui a remporté l’élection présidentielle face à Laurent Gbagbo. L’histoire aurait pu s’arrêter là, avec ce dénouement heureux qui signe le retour à la vérité et à la normalité. Cependant, les Ivoiriens qui ne sont pas du tout amnésiques, savent très bien que c’est le même monsieur, qui, en décembre, a pris sur lui d’invalider des résultats du Nord, avant de déclarer Laurent Gbagbo vainqueur du scrutin. Le faisant, le professeur de Droit, soucieux de préserver des intérêts partisans et amicaux, a ouvert la boite de Pandore des contre-valeurs démocratiques et a failli faire basculer la Côte d’Ivoire dans la guerre civile. En effet, en refusant de dire le droit et en arborant la tunique du Front Populaire Ivoirien, « Pablo » comme l’appelle affectueusement Gbagbo Seplou, endosse une grande responsabilité dans les déchirures, blessures et meurtrissures connues par notre pays. C’est vrai qu’il a corrigé sa lourde faute, en reconnaissant avoir trempé dans la combine politicienne. Cependant, il est important de signifier que l’homme n’a pas encore exprimé de remords devant les nombreux morts, les blessés que sa décision injuste a causés à la Côte d’Ivoire. Tout autant que Gbagbo son commanditaire, il doit répondre de ses actes. A n’en point douter, c’est parce que, dans un passé encore récent et vivace dans les esprits, nous avons fermé les yeux sur les dérives de certains magistrats, que l’histoire a tendance à se reproduire. Pour sûr, la gouvernance Alassane Ouattara doit fermer la parenthèse de l’impunité voire de l’insouciance qui a longtemps prospéré dans notre pays. Il ne faudrait plus que pour des calculs bassement égoïstes et intéressés, des individus mettent en mal la cohésion et l’unité nationale. Hier, c’était Tia Koné et Ouattara Nouplézana. Aujourd’hui, c’est Paul Yao N’dré qui se donne en spectacle. Il faut arrêter le cycle infernal de l’impunité, dans le combat contre l’oubli qui pourrait ouvrir d’autres voies de discorde
Bakary Nimaga
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