Le conseiller à la communication du président ivoirien déchu Laurent Gbagbo, Toussaint Alain, a jugé illégale hier vendredi 6 mai 2011 dans un communiqué, la proclamation d’Alassane Ouattara comme président élu de Côte d’Ivoire. A l’en croire, il n`existe « aucune base légale sérieuse » à cette proclamation, estimant qu’elle crée « un précédent fâcheux » en Côte d’Ivoire et en Afrique. « Il n`existe aucune base légale sérieuse à la décision du Conseil constitutionnel (...). Cette proclamation est une vraie aberration juridique, politique et historique », a-t-il martelé dans le communiqué transmis à l’Agence France presse (AFP) depuis Paris, la capitale française. Le président du Conseil constitutionnel ivoirien, Paul Yao Ndré, a proclamé la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 jeudi 5 mai dernier, cinq mois après la tenue du scrutin. M. Yao N’dré qui a indiqué avoir fait siennes les décisions contraignantes de l’Union africaine (UA) qui a reconnu la victoire d’Alassane Ouattara de même que l’ONU et une très grande partie de la communauté internationale, s’est appuyé sur la Constitution ivoirienne pour proclamer M. Ouattara président élu. Selon la Constitution ivoirienne, a annoncé Toussaint Alain, « les décisions du Conseil constitutionnel sont insusceptibles de recours » et cette institution ne « peut pas s`autosaisir en annulant la décision prise en décembre ». En effet, le président du Conseil constitutionnel avait proclamé Laurent Gbagbo vainqueur du scrutin et l’avait investi le samedi 4 décembre 2010. Le conseiller du président déchu a affirmé à l’AFP que la Côte d`Ivoire « se retrouve avec ‘’deux présidents de la République’’ : l`un, Laurent Gbagbo, vainqueur de l`élection présidentielle de novembre 2010. L`autre, Alassane Ouattara, vainqueur de la campagne militaire postélectorale ». Après cinq mois de crise postélectorale et deux semaines de guerre, le président Alassane Ouattara a finalement prêté serment hier vendredi au palais présidentiel au Plateau, trois semaines après l’arrestation de Laurent Gbagbo. Mais pour Toussaint Alain, « Cette forfaiture est un précédent fâcheux. Elle a créé de facto une jurisprudence Ouattara, lourde de conséquences pour l`avenir de la démocratie et des processus électoraux en Côte d`Ivoire et en Afrique ».
Hervé KPODION, avec AFP
Hervé KPODION, avec AFP