Ce matin du 11 mai 2011, le monde entier vibre au rythme des suaves mélodies de Bob Marley, artiste hors pair qui par son inspiration, révolutionna et marqua d’une façon indélébile le reggae. Dans cette ambiance festive, les adeptes du reggae made in Côte d'Ivoire, en particulier, ceux du Parker Place d’Abidjan seront au rendez-vous pour vivre au son du reggae roots, grâce à un concert live en la mémoire de Bob Marley,le King de la Jamaïque .
11 mai 1981- 11 mai 2011. Il y a exactement trente ans que Bob Marley s’éteignait et la musique perdit l’une de ses plus grandes icônes. Bob Marley, né le 06 Février 1945 à St-Ann, dans la paroisse de Nine Miles (Jamaïque), est décédé le 11 Mai 1981 à Miami (Floride), alors qu’il n’avait que trente-six ans. De son vivant, il a rencontré un succès mondial, et reste à ce jour, le musicien le plus connu et le plus vénéré du reggae, tout en étant considéré comme celui qui a permis à la musique jamaïcaine et au mouvement rastafari de connaître une audience planétaire. La dimension de Bob est bien plus large que celle du simple chanteur capable de produire des succès populaires comme ‘‘Is This Love’’ ou ‘‘Could You Be Loved’’.
Exprimant à l'origine l'affirmation de la dignité et la valorisation d'une identité africaine pour son peuple bafoué par des siècles d'esclavage ‘‘(Slave Driver’’, ‘‘Redemption Song’’), de colonialisme (‘‘Music Lesson’’, ‘‘Crazy Baldhead’’) et d'oppression économique (‘‘Revolution’’).
Ses rapports avec l’Afrique
En dénonçant la falsification ou l'omission des cultures africaines et afro-américaines par les religions occidentales et les historiens colonialistes (‘‘Zion Train, Music Lesson’’), et avec l'essentiel ingrédient spirituel et culturel rasta (‘‘Forever Loving Jah’’, ‘‘Rastaman Chant’’), Bob Marley a suivi une voie qui ne se limite pas à la protestation d'ordre social. Bob Marley, c’est une musique (le reggae), mais également une philosophie (le rastafarisme) qui prône la liberté, l’unité avec la nature, la tolérance et le partage. Le couronnement de Ras Tafari Makonnen (plus connu sous le nom de Haile Sélassié 1er, Jah, l’Almighty Dieu vivants des rastafaris) comme Empereur d’Ethiopie a réalisé la prophétie de Marcus Garvey, qui rêvait de voir, un jour, en Afrique, un Noir libérer les siens. Depuis lors, l’Ethiopie incarne, pour beaucoup, un havre de paix et de liberté, contrairement à « Babylone » qui incarne la société moderne, cette institution diabolique, pervertie et corrompue. C’est pourquoi, enterré en Jamaïque, Bob Marley, la figure emblématique du reggae, a été exhumé de sa sépulture, pour être enterré à Shashemene en Ethiopie. Aujourd’hui, l’Afrique ne cesse de lui rendre hommage à travers diverses festivités qui réunissent de nombreuses stars de la musique noire. Parce que pour eux, sans jamais se décourager, en dépit des obstacles rencontrés sur son parcours d’artiste et de militant de la cause noire, Bob Marley leur a légué en héritage un rêve inouï : « To see the Unification of all Africans ». Jah Rastafari. Bob Marley est aussi devenu l'un des symboles universels de la contestation (Soul Rebel), voire de la légitime défense (‘‘I Shot the Sheriff’’), supplantant souvent dans l'inconscient collectif des politiciens comme Che Guevara (la proche révolution cubaine a marqué Marley), le Jamaïcain Marcus Garvey, Malcolm X, Léon Trotsky, Nelson Mandela ou Thomas Sankara. Son message est d’abord d'ordre spirituel et culturel, et enrobé d’un prosélytisme à consommer du chanvre (la ganja), un rituel rasta (‘‘Kaya, Easy Skanking’’). Miroir de l'esprit rebelle des peuples opprimés, héros, exemple et modèle à la fois, Bob Marley est considéré par plusieurs générations déjà comme le porte-parole défunt mais privilégié des défavorisés. Il est avant tout, le premier musicien à incarner et assumer pleinement et naturellement cette identité de porte-parole contestataire, un statut que d'autres musiciens comme James Brown (dont il a enregistré plusieurs compositions), Bob Dylan ou John Lennon ont approché mais n'ont jamais totalement obtenu ou assumé pour diverses raisons.
Les 60 ans de Bob Marley fêtés en Éthiopie
Le Rasta ne célèbre pas la mort mais plutôt la Vie et donc la naissance. C’est ainsi que pour la première fois, depuis le décès de la légende du reggae, Bob Marley en 1981, que son anniversaire était célébré en dehors de la Jamaïque. Sous un soleil ardent, une marée humaine colorée de rouge, vert et jaune, les couleurs rastas noyaient la place principale d'Addis-Abeba, Meskal Square, vaste étendue de quatre hectares où paradaient autrefois les troupes du régime marxiste éthiopien. Plus de 200.000 fans, rastas ou simples curieux, se sont réunis le 6 févier 2005 à Addis-Abeba pour un gigantesque concert gratuit à la mémoire de Bob Marley, figure légendaire de la musique reggae qui aurait eu 60 ans cette année-là. La foule était contenue par des centaines de soldats et de policiers, à pied ou à cheval. Une dizaine de chars anti-émeute étaient disposés à proximité. Les Rastafariens, qui révèrent l'ancien empereur éthiopien Haïlé Sélassié comme un dieu vivant, se réjouissaient de célébrer leur rendez-vous annuel pour la première fois hors de la Jamaïque, terre natale de Bob Marley, et en Ethiopie, leur "terre promise". « Le fait que nous soyons aujourd'hui à Addis- Abeba, sur Meskel Square, pour célébrer L'Afrique unie, montre que l'anniversaire de Bob Marley est aussi la preuve que l'esclavage mental est en voie de disparition », avait déclaré Mère Jah Evejah, une prêtresse rastafarienne du Bénin. A cette occasion, des orchestres avaient entonné des classiques de Jimmy Cliff et de Johnny Nash, devant un parterre où dansaient les invités de marque, loin devant la foule contenue par des barrières. « C'est un symbole d'harmonie, sans distinction ethnique ou de couleur », a commenté Mesfine Adera, un médecin éthiopien venu en spectateur, sa toute jeune fillette se tortillant sur ses genoux. « Cela exprime les idéaux des pères du panafricanisme, que l'union fait la force, que l'unité est le progrès, tout ce que les chansons de Bob Marley n'ont cessé de répéter », a-t-il ajouté.
Beaucoup d'Ethiopiens étaient intrigués par ces Rastafariens qui ont déifié l'ancien empereur Haïlé Sélassié et considéré leur pays comme une terre promise. Grâce à l’œuvre incommensurable du King du raggae mondial, Bob Marley. C’est à juste titre qu’il est célébré chaque 11 mai en guise d’hommage. Et aujourd’hui les espaces endiablés d’Abidjan, tels que Parker Place, village Rasta, Espace Papillon célébreront l’homme, le prophète qui a marqué de son empreinte indélébile la musique africaine et mondiale.
EUPHRATE DJAKO
11 mai 1981- 11 mai 2011. Il y a exactement trente ans que Bob Marley s’éteignait et la musique perdit l’une de ses plus grandes icônes. Bob Marley, né le 06 Février 1945 à St-Ann, dans la paroisse de Nine Miles (Jamaïque), est décédé le 11 Mai 1981 à Miami (Floride), alors qu’il n’avait que trente-six ans. De son vivant, il a rencontré un succès mondial, et reste à ce jour, le musicien le plus connu et le plus vénéré du reggae, tout en étant considéré comme celui qui a permis à la musique jamaïcaine et au mouvement rastafari de connaître une audience planétaire. La dimension de Bob est bien plus large que celle du simple chanteur capable de produire des succès populaires comme ‘‘Is This Love’’ ou ‘‘Could You Be Loved’’.
Exprimant à l'origine l'affirmation de la dignité et la valorisation d'une identité africaine pour son peuple bafoué par des siècles d'esclavage ‘‘(Slave Driver’’, ‘‘Redemption Song’’), de colonialisme (‘‘Music Lesson’’, ‘‘Crazy Baldhead’’) et d'oppression économique (‘‘Revolution’’).
Ses rapports avec l’Afrique
En dénonçant la falsification ou l'omission des cultures africaines et afro-américaines par les religions occidentales et les historiens colonialistes (‘‘Zion Train, Music Lesson’’), et avec l'essentiel ingrédient spirituel et culturel rasta (‘‘Forever Loving Jah’’, ‘‘Rastaman Chant’’), Bob Marley a suivi une voie qui ne se limite pas à la protestation d'ordre social. Bob Marley, c’est une musique (le reggae), mais également une philosophie (le rastafarisme) qui prône la liberté, l’unité avec la nature, la tolérance et le partage. Le couronnement de Ras Tafari Makonnen (plus connu sous le nom de Haile Sélassié 1er, Jah, l’Almighty Dieu vivants des rastafaris) comme Empereur d’Ethiopie a réalisé la prophétie de Marcus Garvey, qui rêvait de voir, un jour, en Afrique, un Noir libérer les siens. Depuis lors, l’Ethiopie incarne, pour beaucoup, un havre de paix et de liberté, contrairement à « Babylone » qui incarne la société moderne, cette institution diabolique, pervertie et corrompue. C’est pourquoi, enterré en Jamaïque, Bob Marley, la figure emblématique du reggae, a été exhumé de sa sépulture, pour être enterré à Shashemene en Ethiopie. Aujourd’hui, l’Afrique ne cesse de lui rendre hommage à travers diverses festivités qui réunissent de nombreuses stars de la musique noire. Parce que pour eux, sans jamais se décourager, en dépit des obstacles rencontrés sur son parcours d’artiste et de militant de la cause noire, Bob Marley leur a légué en héritage un rêve inouï : « To see the Unification of all Africans ». Jah Rastafari. Bob Marley est aussi devenu l'un des symboles universels de la contestation (Soul Rebel), voire de la légitime défense (‘‘I Shot the Sheriff’’), supplantant souvent dans l'inconscient collectif des politiciens comme Che Guevara (la proche révolution cubaine a marqué Marley), le Jamaïcain Marcus Garvey, Malcolm X, Léon Trotsky, Nelson Mandela ou Thomas Sankara. Son message est d’abord d'ordre spirituel et culturel, et enrobé d’un prosélytisme à consommer du chanvre (la ganja), un rituel rasta (‘‘Kaya, Easy Skanking’’). Miroir de l'esprit rebelle des peuples opprimés, héros, exemple et modèle à la fois, Bob Marley est considéré par plusieurs générations déjà comme le porte-parole défunt mais privilégié des défavorisés. Il est avant tout, le premier musicien à incarner et assumer pleinement et naturellement cette identité de porte-parole contestataire, un statut que d'autres musiciens comme James Brown (dont il a enregistré plusieurs compositions), Bob Dylan ou John Lennon ont approché mais n'ont jamais totalement obtenu ou assumé pour diverses raisons.
Les 60 ans de Bob Marley fêtés en Éthiopie
Le Rasta ne célèbre pas la mort mais plutôt la Vie et donc la naissance. C’est ainsi que pour la première fois, depuis le décès de la légende du reggae, Bob Marley en 1981, que son anniversaire était célébré en dehors de la Jamaïque. Sous un soleil ardent, une marée humaine colorée de rouge, vert et jaune, les couleurs rastas noyaient la place principale d'Addis-Abeba, Meskal Square, vaste étendue de quatre hectares où paradaient autrefois les troupes du régime marxiste éthiopien. Plus de 200.000 fans, rastas ou simples curieux, se sont réunis le 6 févier 2005 à Addis-Abeba pour un gigantesque concert gratuit à la mémoire de Bob Marley, figure légendaire de la musique reggae qui aurait eu 60 ans cette année-là. La foule était contenue par des centaines de soldats et de policiers, à pied ou à cheval. Une dizaine de chars anti-émeute étaient disposés à proximité. Les Rastafariens, qui révèrent l'ancien empereur éthiopien Haïlé Sélassié comme un dieu vivant, se réjouissaient de célébrer leur rendez-vous annuel pour la première fois hors de la Jamaïque, terre natale de Bob Marley, et en Ethiopie, leur "terre promise". « Le fait que nous soyons aujourd'hui à Addis- Abeba, sur Meskel Square, pour célébrer L'Afrique unie, montre que l'anniversaire de Bob Marley est aussi la preuve que l'esclavage mental est en voie de disparition », avait déclaré Mère Jah Evejah, une prêtresse rastafarienne du Bénin. A cette occasion, des orchestres avaient entonné des classiques de Jimmy Cliff et de Johnny Nash, devant un parterre où dansaient les invités de marque, loin devant la foule contenue par des barrières. « C'est un symbole d'harmonie, sans distinction ethnique ou de couleur », a commenté Mesfine Adera, un médecin éthiopien venu en spectateur, sa toute jeune fillette se tortillant sur ses genoux. « Cela exprime les idéaux des pères du panafricanisme, que l'union fait la force, que l'unité est le progrès, tout ce que les chansons de Bob Marley n'ont cessé de répéter », a-t-il ajouté.
Beaucoup d'Ethiopiens étaient intrigués par ces Rastafariens qui ont déifié l'ancien empereur Haïlé Sélassié et considéré leur pays comme une terre promise. Grâce à l’œuvre incommensurable du King du raggae mondial, Bob Marley. C’est à juste titre qu’il est célébré chaque 11 mai en guise d’hommage. Et aujourd’hui les espaces endiablés d’Abidjan, tels que Parker Place, village Rasta, Espace Papillon célébreront l’homme, le prophète qui a marqué de son empreinte indélébile la musique africaine et mondiale.
EUPHRATE DJAKO