« Ça nous manquait ». Les populations d’Abidjan ont retrouvé, le week-end dernier, pour l’essentiel des quartiers, leurs chaudes nuits. Il est 22h, samedi. Le carrefour Mahou qui relie la commune d’Abobo à celle de Cocody à partir d’Angré, rassemble de nombreux noctambules-fêtards. Maquis, restaurants, caves et autres bars affichent complets. Ici, certains éléments des Frci, venus s’amuser, bavardent avec une jeune fille assise sur le capot avant d’une voiture. Un peu plus loin, des libérateurs d’Abidjan échangent autour d’un plat de poulet. Les bouchées sont arrosées par de l’alcool. Devant, d’autres se pavanent avec des filles en arborant fièrement leurs armes. Au bar Butturfly, aucun homme en treillis n’est visible. Par contre, les affaires sont bonnes. « J’ai ouvert à 10h, et depuis 11h, le bar ne désemplit pas », confie le gérant. Les petites bouteilles de bière sont très prisées obligeant la tenancière à aller en chercher dehors. Les airs de zouglou du chanteur Molière, fredonnées par l’assistance créent une ambiance de gaîté particulière. Mais, une interruption de l’électricité calme les ardeurs. Obligeant les noctambules à s’orienter vers d’autres lieux. A Yopougon-Niangon, le maquis-bar, Atlantis qui a échappé aux pillards, est en pleine effervescence. Les pas de ‘’Kuitata électrique’’ exécutés avec dextérité par de jeunes filles vêtues de petites culottes, ne laissent aucun client indifférent. Les forces républicaines qui ont encore du mal à se fondre à la population, jouent la prudence. Après un contrôle de routine, elles préfèrent emporter les deux casiers de bière qu’elles ont achetés. « On attend la semaine prochaine. Quand ils seront habitués à nous, tout ira mieux », espère N. Désirée, une cliente du maquis.
S.A.
S.A.
