x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 16 mai 2011 | Le Patriote

Interview / Le ministre Messamba Koné sort de son silence : “ Gbagbo paie le prix de son entêtement ”

Ministre des victimes et déplacés de guerre dans le gouvernement du premier ministre Seydou Elimane Diarra, Messamba Koné avait du recul pour se consacrer au combat initié par les Forces nouvelles en septembre 2002. Dans cette interview qu'il nous a accordée dans ses bureaux du Plateau, Messamba parle du Président Ouattara, du premier ministre Guillaume, de la chute de Laurent Gbagbo, de la mort d'Ibrahim Coulibaly dit IB. Il souhaite vivement que la gouvernance Ouattara ouvre de grandes perspectives pour son pays qui revient de très loin.

Le Patriote : Monsieur le ministre, le vendredi 6 mai dernier, vous avez assisté à la cérémonie de prestation de serment du Président Alassane Ouattara. Comment avez- vous vécu cet évènement ?

Messamba Koné : J'étais un homme comblé et heureux d'assister à ce moment historique qui consacre la victoire de la démocratie sur les penchants dictatoriaux de l'ancien président qui refusait de céder les rênes du pouvoir au lendemain de sa défaite électorale. Comme beaucoup de mes compatriotes, j'attendais impatiemment de voir enfin un homme d'Etat à la tête de notre pays. Une personnalité de poigne qui ne connait pas le tribalisme et qui a montré depuis sa primature que la Côte d'Ivoire doit résolument tourner le dos à la corruption, à l'enrichissement illicite, à la gabegie, et qui épouse les valeurs de paix, de justice et de développement. Il était donc de mon devoir d'assister à la consécration légale de cette personnalité qui a vécu toutes sortes de diabolisation et d'exclusion mais qui ne cesse d'appeler au pardon et à la réconciliation pour la renaissance de son pays.

LP : Depuis votre départ du ministère des victimes de guerre, vous étiez resté bien silencieux.

Les Ivoiriens voudraient bien savoir ce que vous avez fait tout ce temps durant?
M K : Lorsque j'ai quitté le gouvernement, j'ai été nommé par le secrétaire général des Forces Nouvelles au poste de directeur général des Forces paramilitaires. J'avais en charge l'un des cinq commandements. Pendant tout ce temps donc, nous nous sommes occupés des questions de douane et des eaux et forêts dans les zones CNO. De ma position, je suivais attentivement l'évolution politique, la marche tumultueuse de notre pays vers les élections. J'avoue que j'ai été attristé de voir Gbagbo et le FPI conduire la Côte d'Ivoire à la guerre civile. C'est pourquoi nous avons pris nos responsabilités afin de mettre un terme aux souffrances des Ivoiriens et de tous ceux qui vivent en Côte d'Ivoire.

L P : Quels commentaires vous inspire la chute de Laurent Gbagbo ?

M K : J'étais au poste de commandement de l'Etat Major tactique quand l'ancien président a été arrêté par nos braves commandants et nos jeunes soldats. J'étais très heureux de cet épilogue qui mettait ainsi fin à toutes les tueries perpétrées par Gbagbo, qui, malgré sa défaite, ne voulait pas lâcher un pouvoir que les Ivoiriens lui ont retiré, au regard de sa mauvaise gouvernance. Sa chute marque l'aboutissement du combat que nous avons entamé depuis le 19 septembre 2002 pour l'avènement de la démocratie. Je suis très content de son départ. Il paie le prix de son entêtement à aller contre la volonté du peuple qui a décidé librement de lui retirer son mandat.

LP : La libération de la commune d'Abobo par les FRCI a fait une victime de taille en la personne d'Ibrahim Coulibaly alias IB. Vous qui avez connu l'homme, comment ressentez vous sa mort ?

M K : On ne peut pas parler avec Messamba sans parler d'IB avec qui nous étions au début à la rébellion. Il vient de disparaître et en tant que fils du Worodougou comme lui, je ne peux pas me réjouir de sa mort. Je pense qu'il a été victime de ses ambitions démesurées. A un moment de l'histoire, il faut être capable de lire les signes du temps et rentrer dans les rangs. Il ne l'a pas voulu. Par sa faute, notre région a perdu beaucoup de ses enfants. Il nous faut faire en sorte que le Worodougou puisse prendre toute sa place dans la lutte pour la consolidation de la paix et de l'unité nationale. La stabilité de la Côte d'Ivoire passe avant tout. Nous nous sommes investis pendant dix ans dans un processus et nous ne pouvons pas accepter que quelqu'un s'érige en obstacle à la volonté des Ivoiriens à s'inscrire dans la démocratie.

LP : Quels sont vos rapports avec le Premier ministre Guillaume Soro?

M K : Nos relations sont très bonnes. J'ai beaucoup d'admiration pour sa personne, pour la conduite de l'ex-rébellion jusqu'à la dernière bataille qui a vu la chute de Laurent Gbagbo. Pour cette raison, je me dois, par devoir et surtout par reconnaissance, de louer le courage de mon leader et jeune frère, qui a conduit avec brio notre combat pendant ces dix dernières années. Je voudrais donc le féliciter pour le travail abattu à la tête des FN, à la Primature et dernièrement pour son action avec les Forces républicaines de Côte d'Ivoire qui ont libéré les Ivoiriens de la dictature de Gbagbo, qui avait à cœur de plonger notre beau pays dans le chaos. Je voudrais également féliciter tous ceux qui ont mené le combat avec nous depuis le 19 septembre 2002. Je n'oublie pas ceux des nôtres qui sont tombés sur le champ de guerre, pour qui nous ne rendrons jamais assez hommage, ainsi que les jeunes d'Abidjan qui ont aidé à la chute de la refondation. Nous sommes tous à l'écoute et à la disposition du Président Ouattara pour l'aider dans ses tâches de gouvernance.

Par Bakary Nimaga
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ