Le lundi 16 mai, le personnel du Bureau ivoirien des droits d’auteurs (Burida) s’est réuni pour harmoniser les points de vue. En chômage technique depuis le 15 avril dernier, les quarante-cinq (45) agents concernés ont repris le travail le 16 mai dernier. Tous ont approuvé le processus de grève en cours. Après avoir constaté que le Directeur Michel Baroan n’a pas repris son poste après ses deux mois de congés,, le personnel a décidé de prendre son destin en main. Dans un courrier portant objet d’un préavis de grève pour le mercredi 25 mai (adressé à l’Inspecteur du travail du ressort territorial de Cocody II Plateaux et au Directeur général du Burida), le Syndicat autonome des agents du Burida (Syna-Burida) et le Syndicat des agents du droit d’auteur de Côte d’Ivoire (Synadaci) annoncent que les agents du personnel débuteront le mouvement de protestation du 25 au 27 mai prochain. Pendant la rencontre du lundi entre syndiqués, le secrétaire général du Synadaci Maho Monké et Blaise Kouamé du Syna-Burida ont expliqué le bien-fondé des choses. Si tout le personnel n’est certes pas logé à la même enseigne, une dame fait entendre : «On lutte pour nous, on s’en fout du reste ». Un autre agent évoque plutôt une « petite bourgeoisie qui lutte contre les intérêts de tout le personnel ». Au cœur de la grève, le non paiement des arriérés de salaires et des différents droits dus aux travailleurs. Selon le courrier, rien ne justifie que ces paiements n’aient pu se faire par la direction financière du Burida en dépit de la réouverture des banques. Une des raisons invoquées par la direction, «les comptes bancaires de l’entreprise (Burida) ne disposent d’aucune provision et sont même débiteurs depuis le mois de janvier dernier (2010) ». Cette raison n’est pas partagée par le personnel parce que, soutient-il, depuis novembre 2010 (et malgré la crise pré et postélectorale), les recettes de perception ont continué à être réalisées par la direction d’exploitation. Ce que les agents disent ne pas comprendre, c’est que depuis décembre 2010 «aucune recette perçue n’a fait l’objet de répartition». S’ils revendiquent tous les paiements auxquels ils ont droit depuis plusieurs mois, certains agents ne comprennent pas que pendant qu’on leur présente des comptes débiteurs, «les administrateurs se font payer». Ceux-ci, réunis le dimanche 15 mai en assemblée ont transmis aux gouvernants un dossier dans lequel ils demandent de venir en aide au Burida. «Nous approuvons la démarche de ceux-là qui veulent nous aider mais nous sommes contre la surfacturation de nos problèmes. Le problème c’est que nous ne voulons plus de cette équipe», a commenté un agent qui a préféré garder l’anonymat. Selon un cadre en fonction au Burida, le mieux à faire pour le Burida est de le (re) mettre sous l’autorité de l’Etat et en faire une société d’Etat.
Koné Saydoo
Koné Saydoo