“Wagati Sera », le moment tant attendu et annoncé par les Oulémas de Kong, est arrivé. La prophétie centenaire a fonctionné à merveille. Avant-hier à Yamoussoukro, sur les terres du fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, Alassane Ouattara a pris officiellement les rênes du pouvoir, pour les cinq années à venir. L’émotion n’a pas manqué à cette cérémonie d’investiture, tant la lutte aura été âpre et parfois sans merci. Dix sept bonnes et pénibles années, avec des vertes et des pas mûres. Que de couleuvres avalées ! La marche vers la Magistrature Suprême a été véritablement tumultueuse et harassante. Que de personnes tuées pour avoir exprimé leur volonté de suivre une personnalité de grande renommée qui a décidé de se mettre à leur disposition, tant elle fédérait leurs aspirations à une vie meilleure et à une démocratie civilisée. Le martyre a duré 17 ans. Un supplice intenable qu’on avait fini par assimiler à une éternité. Avant-hier donc, la joie était au rendez-vous. Alassane Ouattara est devenu le cinquième président de la Côte d’Ivoire. Avec fière allure, il en portait les insignes et les signes d’une renaissance certaine. Cet aboutissement heureux d’un combat contre les forces rétrogrades et passéistes livre un grand enseignement aux générations présentes et à venir. L’attachement à des convictions et la lutte pour les intérêts communautaires finissent toujours par avoir gain de cause. Sur la question, c’est un truisme d’affirmer qu’Alassane Ouattara revient de loin. Son grand bonheur n’a de semblable que la longue traversée du désert vécue. Mais en homme courageux, Ouattara a résisté à tous les orages, tempêtes, bourrasques, diabolisations et tentations d’exclusion du landerneau politique. C’est à juste titre que l’éminent professeur et dramaturge, Zadi Zaourou disait de lui qu’il est « un baobab ». Comme cet arbre aux racines fortement implantées dans la terre, ADO est resté toujours debout, nonobstant la gravité des attaques. Une endurance qui dépasse tout entendement et qui lui permet à présent, de savourer l’immense joie d’un combat épique, à la lisière du mythe. C’est pour saluer le courage, le don de soi d’un homme au parcours politique exceptionnel que les Ivoiriens ont suivi de bout en bout, les minutes de cette investiture qui marque la rupture avec la dernière décennie l
Politique Publié le lundi 23 mai 2011 | Le Patriote