Des scènes de joie presque indescriptibles, des parades carnavalesques de voitures, de motos et de vélos. Des caravanes roulant au rythme de la fanfare et de chants de victoire du candidat du RHDP, sillonnent les différentes artères des communes du District d'Abidjan. Des concerts playback et du live avec une cinquantaine d'artistes locaux au Parc des Sports, au Palais de la Culture de Treichville et la place In'Challa de Koumassi. Des écrans géants pour suivre en direct, la cérémonie d'investiture depuis la Capitale Politique Yamoussoukro. Des ruelles de quartier barricadées pour faire place à la fiesta sous des bâches où les dernières sonorités musicales font danser du monde. Les abidjanais ont rivalisé d'ingéniosité dans la manifestation de leur joie. Abidjan, perle des Lagunes, était en ébullition. Elle était en fête samedi et dimanche. Par dizaine de milliers, les abidjanais ont salué l'investiture du président de la République Alassane Ouattara. Il est 10h ce samedi, par petits groupes et habillés de tee-shirts à l'effigie du président de la République pour certains, de bazins blancs estampillés d'images du Président ADO pour d'autres, sillonnent les rues de Koumassi dans un vacarme du vuvuzela, de chants, de cris et convergent vers la place In'Challa. Une vingtaine de bâches dressées pour la circonstance, refusent du monde. Les organisateurs sont très vite débordés par la foule. M. A. Akou-Eté, parrain de la cérémonie, exige une minute de silence en mémoire de tous ceux qui sont tombés pour le triomphe de la démocratie. Puis, il exhorte les perdants du scrutin du 28 novembre dernier à faire sienne, l'idéal du vouloir vivre en ensemble « je demande à nos camarades d'en face, d'épouser l'idéal du vivre ensemble, afin que nous regardions dans la même direction et construisions main dans la main, notre beau pays, la Côte d'Ivoire » lance-t-il à une foule en hystérie. Les populations de Koumassi, n'ont pas caché leur immense joie de voir l'ancien DGA du Fonds Monétaire Alassane Ouattara porté à la magistrature suprême de la Côte d'Ivoire. Autre lieu, même ambiance de fête. La cuvette du Parc des Sports a tout simplement refusé du monde. Un concert qui a vu prester plus d'une cinquantaine artistes locaux, des plus vogues au moins cotés, a fait la joie des milliers d'Ivoiriens qui sont venus célébrer l'investiture du Docteur Alassane Ouattara. DJ Storm avec son célèbre titre « ADO président » a fait vibrer la foule compacte qui s'étendait à perte de vue dans le gradin du parc des Sports. Billy Billy, l'artiste à la « grande gueule », dans un semi-live, a encore dénoncé les tares sociales, les effets collatéraux de la guerre, les turpitudes du politique, avant d'inviter les Ivoiriens à la réconciliation et la reconstruction. Suivra tour à tour, les patrons du Zouglou, les Patrons, Arafat Dj, Bétika, et la pléiades des Dj les plus en vogue du moment. Olivier Akoto, coordonnateur général de ce concert cache à peine sa joie, d'avoir réussi cette mobilisation : « plus de dix mille personnes pourrait-on estimer, sont venues pour la fête au Parc des Sports » nous confie-t-il tout heureux. Au Palais de la Culture, l'ambiance est la même. Des écrans géants sont impeccablement disposés pour suivre la retransmission en direct de la cérémonie, la foule massée dans la salle de quatre mille places, jubile et danse. Quand nous arrivions dans la cité martyre d'Abobo, sans organisation officielle, de manière spontanée, les abobolais sont sortis en grand nombre, parés de leurs uniformes à l'effigie du président ADO, pour traduire l'immense joie qui les anime. De l'espace Anador au rond-point de la mairie, la foule est dense. « Nous sommes là, pour dire au président Alassane Ouattara que nous sommes trop contents et qu'enfin, il est chef et le premier responsable de la Côte d'Ivoire. Que de chemin parcouru… », nous lance avec joie, l'un des manifestants. Un détour, dans les ruelles de la cité martyre, nous fait découvrir de petits groupes d'amis, de parents, comme les grands jours de fête, avec une musique de soutien, soulevant le verre dans les maquis ou prenant le thé. Jusque tard dans la nuit, la joie des abidjanais se manifestait cette fois, dans les palaces, les glaciers, les maquis et autres boites de nuit. Ils ont tué, pour certains que nous avons rencontrés, qui des bœufs, qui des moutons ou sabrer le champagne pour traduire leur grande espérance qu'ils placent en l'avènement à la tête du pays, de l'ancien DGA du Fonds Monétaire international.
Moussa Keita
Moussa Keita