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Politique Publié le lundi 23 mai 2011 | Le Patriote

Investiture du Président de la république à Yamoussoukro, Ils ont passé la nuit à faire la fête et dormi à la belle étoile

Sans parent ni aucune attache dans la capitale économique de notre pays, ils étaient nombreux, les Ivoiriens venus de l'intérieur du pays et de la diaspora y compris leurs frères ressortissants des pays de la Cedeao, à être venus prendre part à la cérémonie d'investiture du président de la République, Alassane Dramane Ouattara, ce samedi 21 Mai. Ce qui ne les a nullement empêchés de s'éclater.
C'est à la veille de la cérémonie que les nombreuses délégations ont commencé à arriver. Du coup, les larges avenues et principaux boulevards de la ville sont devenus exigus. Ce qui a occasionné de nombreux bouchons à travers les artères de la ville de Yamoussoukro. Les nombreux maquis qui s'étaient apprêtés à recevoir du beau monde, ont été tout de suite pris d'assaut par les arrivants et se sont retrouvés débordés par la clientèle. Autour des mets de viande braisée, du poulet braisé, du poulet au kedjenou et de poisson braisé, arrosés de bonnes bières, ils se sont mis à la fête. Pendant qu'ils étaient secués par les puissants décibels délivrés çà et là par les haut-parleurs des maquis. Chacune des personnes présentes avait une bonne raison d'être à cette cérémonie d'investiture du président de la République.
« C'est nous qui avons donné le pouvoir à Ouattara. Aujourd'hui encore, nous sommes présents pour assister à sa consécration », argue Koffi Anderson, venu de Bouaké. De nombreux Ivoiriens placent beaucoup d'espoir en son programme de gouvernement. Notamment la jeunesse. « On n'attend pas du président de l'argent mais du travail », soutient Ouattara Zié, diplômé, en stage dans une société à Yamoussoukro. Par contre, cet autre jeune ivoirien, Koné Ibrahima, vivant à Paris, dit être venu pour célébrer la paix retrouvée dans son pays. « Nous sommes venus fêter la paix. Entre 500 et 1000 personnes comme moi, venues de la France sont arrivées. Certains se sont même saignés en payant des billets de première classe, rien que pour y assister », révèle t il. Les ivoiriens vivants à l'étranger, espèrent que leur pays brise définitivement ainsi le cycle des crises à répétition pour voir la Côte d'Ivoire entrée dans le concert des nations du monde. « Vous n'avez pas idée de ce que représente ce pays à l'extérieur », ajoute Koné Ibrahima. Il n'y'a pas que les Ivoiriens qui ont des attentes vis-à-vis du nouveau président. Les populations étrangères vivant sur le sol ivoirien ont aussi des espérances à combler. « Les étrangers ne sont pas des prédateurs de la nationalité ivoirienne. Notre souhait c'est de vivre paisiblement à côté de nos frères ivoiriens, exercer librement et avoir la liberté de mouvement », souhaite Sawadogo Boukary, ressortissant Burkinabè vivant en Côte d'Ivoire.
En dehors des maquis, de nombreuses populations étaient également présentes sur la place Jean Paul II où deux sociétés de téléphonie mobile tenaient côte à côte un stand d'animation. Là aussi elles ont vibré aux sons des artistes les plus en vogue dans le pays. Certaines fatiguées et épuisées par les trajets effectués se sont retirées pour tenter de récupérer. Les dormeurs, on en trouvait un peu partout sur le site, couchés sur des nattes, des cartons, parfois à même le sol. D'autres par contre, refusaient de se laisser emporter dans les bras de Morphée. C'est le cas d'un groupe de jeunes venus de Gagnoa qui s'était retiré prés de leur véhicule et qui devisaient tranquillement entre eux en buvant du thé. Ceux-ci semblaient bien s'accommoder de leur situation. « Il y'a une très bonne ambiance et puis on est entre nous amis », fait remarquer Sylla, un jeune du groupe, pour expliquer qu'ils ne regrettaient nullement d'être exposés dehors. Non loin de ceux-ci d'autres jeunes venus de Sinfra, faisaient du “Wôyô“ (ambiance populaire, ndlr). Histoire de mettre de l'ambiance. « ADO, c'est notre espoir », lâche Yacou, un des jeunes.
Rahoul Sainfort (Correspondant)
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