Pour rien au monde, ils ne voulaient se faire conter l’investiture du Président Ouattara. En voiture personnelle ou en car de transport, des milliers d’Ivoiriens ont déferlé sur la capitale politique du pays. Notre reporter a suivi le convoi initié par la Coordination Nationale des Gares Routières de Côte d’Ivoire (CNGRCI). Chronique d’un périple à la fois enthousiaste et éreintant.
Pour eux, c’était le voyage d’une vie. Et il ne fallait absolument pas le rater. Vendredi 20 mai, il est 13h25min. Plusieurs dizaines de jeunes hommes et femmes, sacs en main, s’installent sous un hangar de l’espace Gbêba (la grande place en bambara), situé à Adjamé Renault, juste derrière la gare Stif. Certains sont assis, d’autres débout. Vêtus pour la plupart de tee-shirts, blanc ou orange, à l’effigie du Président Ouattara et floqués RHDP Solutions, on devine aisément où ils s’apprêtent à aller. Evidemment, Yamoussoukro, la capitale politique qui abritera le lendemain la très attendue cérémonie d’investiture du Président de la République.
Vaste étendue de terre, le « Gbêba » est visiblement animé. « Yamoussoukro rapide ! », « Yamoussoukro, Yamoussoukro »…crient à tue-tête, au milieu d’une dizaine de minicars et cars de transport, de jeunes apprentis chauffeurs ou autres coxers, à la recherche de potentiels voyageurs.
A quelques pas de la CNGRCI (Coordination Nationale des Gares Routières de Côte d’Ivoire), un bâtiment d’un niveau, fraîchement construit, qui abrite les bureaux de son président Touré Adama, trônent trois minibus. En face de l’édifice, est déjà stationné, depuis quelques heures, un car de 61 places. Renseignements pris, il transportera, avec trois minicars, les candidats au voyage pour Yamoussoukro.
13h55 : Ces derniers s’agglutinent sur l’esplanade du siège de la CNGRCI. Les tenues (tee-shirts, ensembles pagnes, ou caftans en bazin) bariolées aux couleurs orange, blanc et vert, rivalisent d’esthétisme et aussi d’ingéniosité. A l’image de l’ensemble basin (chemises et pantalon) cousu par Kady Koné, jeune commerçante de poissons qui réside à Abobo. Au recto, on y voit une belle photo du Chef de l’Etat et au recto, une autre avec Dominique Ouattara. « J’ai fait spécialement cet habit pour mon président et je vais le porter le jour demain (ndlr, samedi 21 mai), pour me rendre à l’investiture », confie-t-elle, avant d’enchaîner : « J’ai voté pour lui, je ne pouvais pas rater cet événement. Je suis très contente pour mon Président, parce qu’il a beaucoup souffert. Nous également ». A ses côté, sa camarade Mariam Konaté, également commerçante, ne cache pas non plus l’immense bonheur qui l’enivre en ce moment. « Voir Alassane Ouattara devenir Président était un rêve pour moi. Je suis très heureuse qu’il se réalise aujourd’hui, surtout que je l’ai voté. C’est difficile de décrire ce qu’on ressent actuellement. Je suis comblée et on va faire le show à Yamoussoukro », renchérit-elle, entre deux sourires.
Au fil des minutes, la foule grossit. Les vendeuses ambulantes y affluent aussi, proposant ici et là, de l’eau en bouteille et en sachet, du pain, de la sardine, des jus et autres boissons sucrées…Une occasion de faire quelques emplettes, donc de délier la bourse.
14h40 : Des voyageurs s’attroupent autour du car. C’est le moment d’embarquer. Au nom de la discipline et de la rigueur, pas de bousculade. Un jeune homme de teint clair membre du comité d’organisation de ce convoi, prend place à bord du véhicule. Dans sa main, une liste de ceux qui doivent embarquer pour Yakro. Le voyage étant gratuit, la CNGRCI a invité, quelques jours plus tôt, tous ceux qui désiraient être dans la capitale politique, à s’inscrire. « On a pris cette disposition, pour éviter qu’il y ait un cafouillage », précise un des organisateurs.
Les premières personnes à entrer dans le car sont les dames, galanterie oblige ! Mais, cela ne ravit pas tout le monde. « Il n’y a pas que les femmes », tonne une voix masculine, sans doute las d’attendre. Puis, c’est le tour des hommes. Quelques minutes après le car est plein.
Les autres, artistes, journalistes et comité d’organisation, équipe technique, sont repartis entre les trois minicars qui feront partie du convoi. Pour autant, l’heure du départ n’a pas encore sonné. Il faut attendre l’arrivée du président Touré Adama, qui n’est pas encore présent. Selon Bengaly, l’un de ses proches collaborateurs, il est allé faire des achats.
L’attente sera manifestement longue. 15h20 : Voilà, le patron de la CNGRCI. Sanglé dans un boubou vert aux couleurs de l’événement qui surplombe une grande image du Président Ouattara, il est arrivé à bord d’une grosse Mercédès chargée de nattes et de vivres. L’homme est sollicité. Normal, il doit être rassuré que tout a été fait selon ses recommandations. Il doit également régler les derniers détails du voyage. Pourquoi une telle initiative ? « C’est notre contribution à la réussite de cet événement. Le président Ouattara a décidé de nous aider en offrant gratuitement les charges de la patente. Nous ne pouvons que le soutenir et lui montrer notre bonne foi », explique M. Touré, entre deux sollicitations. Entre-temps, l’attente devient longue pour les voyageurs dont certains remettent pied à terre. Pour prendre un peu d’air, car il fait chaud.
15h50 : C’est enfin le moment du départ. « Que tous ceux qui vont à Yamoussoukro embarquent», lance un des organisateurs du convoi. Cinq minutes plus tard, le gros car décolle. A l’intérieur, l’ambiance est euphorique. En chœur, les passagers fredonnent le désormais célèbre refrain «ADO puissanci- à magni dê» (traduisez, la puissance d’Alassane Ouattara est irrésistible». Ensuite, ils entonnent «On va installer ADO». Au niveau de la gare Renault, ils sont acclamés par des sympathisants, qui chantent aussi avec eux. «Allez-y, bonne voyage», clame haut et fort un jeune apprenti entre deux éclats de rire. Oui, vous avez bien lu « bonne voyage » ! Il y a un énorme bouchon sur la voie de Renault. Qu’importe, personne ne s’en plaint. On est déjà dans la fête.
Quand l’horloge sonne 16heures et quart, le convoi s’ébranle sur l’autoroute de Yopougon. De petits drapeaux orange, blanc et vert accrochés aux lampadaires le long de la voie achèvent de convaincre que la Côte d’Ivoire va vivre sous peu un événement exceptionnel. A la station Shell, qui borde cette route, au niveau de la forêt du banco, le convoi marque un arrêt, pour prendre du carburant. Certains voyageurs en profitent pour faire une pause pipi. D’autres, des jeunes enthousiastes improvisent séance tenante sur le macadam un petit ballet, avec à la clé des chants à la gloire du président Ouattara et du RHDP. « Le travail est fini, les FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire) sont arrivées, Gbagbo a été capturé », fredonnent-ils, en malinké.
16h40 : Les véhicules reprennent la route, franchissent quelques minutes plus tard le corridor de Gesco, puis mettent le cap, toujours dans l’allégresse, sur l’autoroute du Nord. Là, on assiste à un ballet incessant de véhicules, bien entendu les cars et minicars, mais surtout des grosses cylindrées, qui ravalent les kilomètres.
Entre-temps, dans le convoi, la fatigue commence à se faire sentir. Les uns commencent à s’assoupir, les autres devisent tranquillement de tout et de rien.
17h55 : Nous voila à N’Zianouan, vaste bourgade, qui borde l’autoroute du Nord. Il pleut des cordes, les véhicules ralentissent. Une dizaine de minutes plus tard, le cortège arrive à Singrobo. Au bord de la voie, aperçoit-on, un car en panne. Il est de toute évidence en partance pour Yamoussoukro. En témoignent ces passagers qui arborent des vêtements confectionnés avec le pagne de l’investiture du Président de la République.
18h46, le convoi fait son entrée à Toumodi. A l’intérieur des véhicules, c’est le calme, mais les esprits commencent à s’éveiller car Yamoussoukro, qu’on attend avec impatience, n’est plus loin.
19h20 : Le convoi arrive au Corridor de Yamoussoukro. Visiblement, la ville a changé de visage. Les trois opérateurs de téléphonie mobile donnent déjà le ton de l’investiture, avec des panneaux installés le long de l’artère principale, qui souhaitent la bienvenue et appellent à la paix et à la réconciliation. L’un d’entre eux, celui dont le nom rappelle un fruit, est particulièrement présent. Les réverbères brillent de mille feux, le bitume est clean. Un constat qui fait dire à un passager, avec un brin d’humour, que « Yamoussoukro s’est lavé ».
Le convoi se dirige tranquillement, vers le centre ville. L’esplanade de l’hôtel Président, le plus luxueux de la cité des Lacs, est bondée de voitures, essentiellement des bolides.
Quelques mètres plus loin, à deux pas de la gare, c’est l’effervescence totale. De chaque côté de la voie, une foule compacte déambule. Les cris de joie fusent de partout, à l’arrivée des convois. Au niveau de la brigade de gendarmerie, impossible de se frayer un chemin. Entre les véhicules de transport qui affluent et les escortes des FRCI qui accompagnent les personnalités déjà présentes dans la ville. C’est un bouchon terrible.
Puis, finalement, le convoi arrive à se frayer un chemin, avec toutes les peines du monde, pour stationner près de la station Shell de la gare. Tout le monde descend. Et le plus dur commence, où trouver une couchette. Surtout qu’il n’y a plus de chambres disponibles dans les hôtels. Certains choisissent de ne pas se compliquer la vie. Aussitôt arrivés, ils prennent leurs quartiers à la gare, en improvisant des pique-niques sur des nattes, autour pour quelques-uns d’une théière. Ils passeront la nuit à la belle étoile. Peu importe la fraîcheur. Etre à Yamoussoukro est déjà un immense bonheur pour eux…
Y. Sangaré, envoyé spécial
Pour eux, c’était le voyage d’une vie. Et il ne fallait absolument pas le rater. Vendredi 20 mai, il est 13h25min. Plusieurs dizaines de jeunes hommes et femmes, sacs en main, s’installent sous un hangar de l’espace Gbêba (la grande place en bambara), situé à Adjamé Renault, juste derrière la gare Stif. Certains sont assis, d’autres débout. Vêtus pour la plupart de tee-shirts, blanc ou orange, à l’effigie du Président Ouattara et floqués RHDP Solutions, on devine aisément où ils s’apprêtent à aller. Evidemment, Yamoussoukro, la capitale politique qui abritera le lendemain la très attendue cérémonie d’investiture du Président de la République.
Vaste étendue de terre, le « Gbêba » est visiblement animé. « Yamoussoukro rapide ! », « Yamoussoukro, Yamoussoukro »…crient à tue-tête, au milieu d’une dizaine de minicars et cars de transport, de jeunes apprentis chauffeurs ou autres coxers, à la recherche de potentiels voyageurs.
A quelques pas de la CNGRCI (Coordination Nationale des Gares Routières de Côte d’Ivoire), un bâtiment d’un niveau, fraîchement construit, qui abrite les bureaux de son président Touré Adama, trônent trois minibus. En face de l’édifice, est déjà stationné, depuis quelques heures, un car de 61 places. Renseignements pris, il transportera, avec trois minicars, les candidats au voyage pour Yamoussoukro.
13h55 : Ces derniers s’agglutinent sur l’esplanade du siège de la CNGRCI. Les tenues (tee-shirts, ensembles pagnes, ou caftans en bazin) bariolées aux couleurs orange, blanc et vert, rivalisent d’esthétisme et aussi d’ingéniosité. A l’image de l’ensemble basin (chemises et pantalon) cousu par Kady Koné, jeune commerçante de poissons qui réside à Abobo. Au recto, on y voit une belle photo du Chef de l’Etat et au recto, une autre avec Dominique Ouattara. « J’ai fait spécialement cet habit pour mon président et je vais le porter le jour demain (ndlr, samedi 21 mai), pour me rendre à l’investiture », confie-t-elle, avant d’enchaîner : « J’ai voté pour lui, je ne pouvais pas rater cet événement. Je suis très contente pour mon Président, parce qu’il a beaucoup souffert. Nous également ». A ses côté, sa camarade Mariam Konaté, également commerçante, ne cache pas non plus l’immense bonheur qui l’enivre en ce moment. « Voir Alassane Ouattara devenir Président était un rêve pour moi. Je suis très heureuse qu’il se réalise aujourd’hui, surtout que je l’ai voté. C’est difficile de décrire ce qu’on ressent actuellement. Je suis comblée et on va faire le show à Yamoussoukro », renchérit-elle, entre deux sourires.
Au fil des minutes, la foule grossit. Les vendeuses ambulantes y affluent aussi, proposant ici et là, de l’eau en bouteille et en sachet, du pain, de la sardine, des jus et autres boissons sucrées…Une occasion de faire quelques emplettes, donc de délier la bourse.
14h40 : Des voyageurs s’attroupent autour du car. C’est le moment d’embarquer. Au nom de la discipline et de la rigueur, pas de bousculade. Un jeune homme de teint clair membre du comité d’organisation de ce convoi, prend place à bord du véhicule. Dans sa main, une liste de ceux qui doivent embarquer pour Yakro. Le voyage étant gratuit, la CNGRCI a invité, quelques jours plus tôt, tous ceux qui désiraient être dans la capitale politique, à s’inscrire. « On a pris cette disposition, pour éviter qu’il y ait un cafouillage », précise un des organisateurs.
Les premières personnes à entrer dans le car sont les dames, galanterie oblige ! Mais, cela ne ravit pas tout le monde. « Il n’y a pas que les femmes », tonne une voix masculine, sans doute las d’attendre. Puis, c’est le tour des hommes. Quelques minutes après le car est plein.
Les autres, artistes, journalistes et comité d’organisation, équipe technique, sont repartis entre les trois minicars qui feront partie du convoi. Pour autant, l’heure du départ n’a pas encore sonné. Il faut attendre l’arrivée du président Touré Adama, qui n’est pas encore présent. Selon Bengaly, l’un de ses proches collaborateurs, il est allé faire des achats.
L’attente sera manifestement longue. 15h20 : Voilà, le patron de la CNGRCI. Sanglé dans un boubou vert aux couleurs de l’événement qui surplombe une grande image du Président Ouattara, il est arrivé à bord d’une grosse Mercédès chargée de nattes et de vivres. L’homme est sollicité. Normal, il doit être rassuré que tout a été fait selon ses recommandations. Il doit également régler les derniers détails du voyage. Pourquoi une telle initiative ? « C’est notre contribution à la réussite de cet événement. Le président Ouattara a décidé de nous aider en offrant gratuitement les charges de la patente. Nous ne pouvons que le soutenir et lui montrer notre bonne foi », explique M. Touré, entre deux sollicitations. Entre-temps, l’attente devient longue pour les voyageurs dont certains remettent pied à terre. Pour prendre un peu d’air, car il fait chaud.
15h50 : C’est enfin le moment du départ. « Que tous ceux qui vont à Yamoussoukro embarquent», lance un des organisateurs du convoi. Cinq minutes plus tard, le gros car décolle. A l’intérieur, l’ambiance est euphorique. En chœur, les passagers fredonnent le désormais célèbre refrain «ADO puissanci- à magni dê» (traduisez, la puissance d’Alassane Ouattara est irrésistible». Ensuite, ils entonnent «On va installer ADO». Au niveau de la gare Renault, ils sont acclamés par des sympathisants, qui chantent aussi avec eux. «Allez-y, bonne voyage», clame haut et fort un jeune apprenti entre deux éclats de rire. Oui, vous avez bien lu « bonne voyage » ! Il y a un énorme bouchon sur la voie de Renault. Qu’importe, personne ne s’en plaint. On est déjà dans la fête.
Quand l’horloge sonne 16heures et quart, le convoi s’ébranle sur l’autoroute de Yopougon. De petits drapeaux orange, blanc et vert accrochés aux lampadaires le long de la voie achèvent de convaincre que la Côte d’Ivoire va vivre sous peu un événement exceptionnel. A la station Shell, qui borde cette route, au niveau de la forêt du banco, le convoi marque un arrêt, pour prendre du carburant. Certains voyageurs en profitent pour faire une pause pipi. D’autres, des jeunes enthousiastes improvisent séance tenante sur le macadam un petit ballet, avec à la clé des chants à la gloire du président Ouattara et du RHDP. « Le travail est fini, les FRCI (Forces Républicaines de Côte d’Ivoire) sont arrivées, Gbagbo a été capturé », fredonnent-ils, en malinké.
16h40 : Les véhicules reprennent la route, franchissent quelques minutes plus tard le corridor de Gesco, puis mettent le cap, toujours dans l’allégresse, sur l’autoroute du Nord. Là, on assiste à un ballet incessant de véhicules, bien entendu les cars et minicars, mais surtout des grosses cylindrées, qui ravalent les kilomètres.
Entre-temps, dans le convoi, la fatigue commence à se faire sentir. Les uns commencent à s’assoupir, les autres devisent tranquillement de tout et de rien.
17h55 : Nous voila à N’Zianouan, vaste bourgade, qui borde l’autoroute du Nord. Il pleut des cordes, les véhicules ralentissent. Une dizaine de minutes plus tard, le cortège arrive à Singrobo. Au bord de la voie, aperçoit-on, un car en panne. Il est de toute évidence en partance pour Yamoussoukro. En témoignent ces passagers qui arborent des vêtements confectionnés avec le pagne de l’investiture du Président de la République.
18h46, le convoi fait son entrée à Toumodi. A l’intérieur des véhicules, c’est le calme, mais les esprits commencent à s’éveiller car Yamoussoukro, qu’on attend avec impatience, n’est plus loin.
19h20 : Le convoi arrive au Corridor de Yamoussoukro. Visiblement, la ville a changé de visage. Les trois opérateurs de téléphonie mobile donnent déjà le ton de l’investiture, avec des panneaux installés le long de l’artère principale, qui souhaitent la bienvenue et appellent à la paix et à la réconciliation. L’un d’entre eux, celui dont le nom rappelle un fruit, est particulièrement présent. Les réverbères brillent de mille feux, le bitume est clean. Un constat qui fait dire à un passager, avec un brin d’humour, que « Yamoussoukro s’est lavé ».
Le convoi se dirige tranquillement, vers le centre ville. L’esplanade de l’hôtel Président, le plus luxueux de la cité des Lacs, est bondée de voitures, essentiellement des bolides.
Quelques mètres plus loin, à deux pas de la gare, c’est l’effervescence totale. De chaque côté de la voie, une foule compacte déambule. Les cris de joie fusent de partout, à l’arrivée des convois. Au niveau de la brigade de gendarmerie, impossible de se frayer un chemin. Entre les véhicules de transport qui affluent et les escortes des FRCI qui accompagnent les personnalités déjà présentes dans la ville. C’est un bouchon terrible.
Puis, finalement, le convoi arrive à se frayer un chemin, avec toutes les peines du monde, pour stationner près de la station Shell de la gare. Tout le monde descend. Et le plus dur commence, où trouver une couchette. Surtout qu’il n’y a plus de chambres disponibles dans les hôtels. Certains choisissent de ne pas se compliquer la vie. Aussitôt arrivés, ils prennent leurs quartiers à la gare, en improvisant des pique-niques sur des nattes, autour pour quelques-uns d’une théière. Ils passeront la nuit à la belle étoile. Peu importe la fraîcheur. Etre à Yamoussoukro est déjà un immense bonheur pour eux…
Y. Sangaré, envoyé spécial