Aussi bien les habitants de Yamoussoukro que les visiteurs ne sont pas prêts d’oublier le vendredi 20 mai, veille de l’investiture d’Alassane Ouattara, tant la fête y était enthousiasmante et folle. Entre bouffe, musique et… sexe, les choix étaient diversifiés.
De mémoire, Yamoussoukro n’a jamais connu pareille ambiance depuis la mort d’Houphouet Boigny. Et, elle n’en connaîtra pas une autre de si tôt. La ville natale du père de la nation qui devait recevoir, le lendemain, l’investiture du président élu, Alassane Ouattara, a été prise d’assaut par des Ivoiriens, Ivoiriennes et amis de la Côte d’Ivoire. Il fallait obligatoirement être dans la capitale politique avant samedi vu que par mesure sécuritaire, son accès devait être interdit le lendemain. En fin d’après-midi, déjà, les rues de Yakro grouillent de monde. Ce qui présage de l’ambiance de la nuit. Le soleil se couche. Les motocyclistes qui inondent la ville font monter le mercure avec le vacarme de leurs klaxons et leurs acrobaties. Nous décidons d’aller manger quelque chose. Mais avant, un détour à « Tatchienbougou », un nid de prostituées bien connu dans la ville, pour voir la gaieté de lieux. L’obscurité habituelle qui caractérise l’endroit demeure. Mais point de filles. « Elles ont dû décider d’attaquer au lieu d’attendre. Elles sont allées vers les clients », commente ironiquement, K.L., un jeune résident qui nous accompagne. Cap sur la rue des maquis. L’embouteillage est monstre. Les véhicules avancent pare-chocs contre pare-chocs. Les nombreux motocyclistes qui se faufilent entre les voitures ne facilitent pas la tâche aux conducteurs. Pour aller plus vite, il faut abandonner l’auto. Mais même à pied, la circulation n’est pas fluide. Un embouteillage de piétons, vous en connaissez ? Tant bien que mal, nous arrivons dans le périmètre des maquis. Le fumet de poulets et de poissons braisés embaume l’air. Les tenancières de maquis sont débordées. Les clients doivent attendre longtemps avant d’être servis. Les plus pressés prennent de la nourriture froide : du pain, de la sardine, des fruits. Le plus important c’est de calmer la faim qui tenaille les estomacs. Côté sécurité, la vue de soldats des forces républicaines, des guépards reconnaissables par leurs brassards jaunes et des membres de la sécurité du Premier ministre (GASPM), rassurent. Ces hommes en armes veillent au grain. Et, ce n’est certainement pas la compagnie de ces jeunes filles dont ils semblent apprécier la présence qui pourra les distraire. Entre-temps, l’ambiance monte d’un cran dans les divers sites aménagés pour la fête. L’espace-vedette est la place Jean-Paul II. Des maisons de téléphonie mobile, des sociétés d’alcool et les organisateurs du concert de l’investiture égaillent les participants. Qui se déplacent d’un point à l’autre. La plupart d’entre eux n’ont nulle part où passer la nuit. En venant à Yamoussoukro, leur stratégie était bien claire : faire la fête jusqu’au petit matin et aller la poursuivre à la fondation Houphouet-Boigny, lieu de l’investiture. « Je n’ai pas de chambre. Donc je ferai le tour jusqu’au matin », confie B. Bakary qui porte un sac Rhdp de couleur orange dans lequel se trouvent toutes ses affaires. Pour d’autres, c’est également l’occasion de connaître la capitale. « Je viens de faire un tour à moto à travers la ville. C’est magnifique ! », se réjouit K. Fatim rencontrée à la place Jean-Paul II. La nuit avance et les chats deviennent tous gris. Et, les filles de « Tatchienbougou » ? Ceux qui ont eu la chance d’avoir des chambres d’hôtel savent peut-être où elle sont passées.
Bamba K. Inza, envoyé spécial à Yamoussoukro
De mémoire, Yamoussoukro n’a jamais connu pareille ambiance depuis la mort d’Houphouet Boigny. Et, elle n’en connaîtra pas une autre de si tôt. La ville natale du père de la nation qui devait recevoir, le lendemain, l’investiture du président élu, Alassane Ouattara, a été prise d’assaut par des Ivoiriens, Ivoiriennes et amis de la Côte d’Ivoire. Il fallait obligatoirement être dans la capitale politique avant samedi vu que par mesure sécuritaire, son accès devait être interdit le lendemain. En fin d’après-midi, déjà, les rues de Yakro grouillent de monde. Ce qui présage de l’ambiance de la nuit. Le soleil se couche. Les motocyclistes qui inondent la ville font monter le mercure avec le vacarme de leurs klaxons et leurs acrobaties. Nous décidons d’aller manger quelque chose. Mais avant, un détour à « Tatchienbougou », un nid de prostituées bien connu dans la ville, pour voir la gaieté de lieux. L’obscurité habituelle qui caractérise l’endroit demeure. Mais point de filles. « Elles ont dû décider d’attaquer au lieu d’attendre. Elles sont allées vers les clients », commente ironiquement, K.L., un jeune résident qui nous accompagne. Cap sur la rue des maquis. L’embouteillage est monstre. Les véhicules avancent pare-chocs contre pare-chocs. Les nombreux motocyclistes qui se faufilent entre les voitures ne facilitent pas la tâche aux conducteurs. Pour aller plus vite, il faut abandonner l’auto. Mais même à pied, la circulation n’est pas fluide. Un embouteillage de piétons, vous en connaissez ? Tant bien que mal, nous arrivons dans le périmètre des maquis. Le fumet de poulets et de poissons braisés embaume l’air. Les tenancières de maquis sont débordées. Les clients doivent attendre longtemps avant d’être servis. Les plus pressés prennent de la nourriture froide : du pain, de la sardine, des fruits. Le plus important c’est de calmer la faim qui tenaille les estomacs. Côté sécurité, la vue de soldats des forces républicaines, des guépards reconnaissables par leurs brassards jaunes et des membres de la sécurité du Premier ministre (GASPM), rassurent. Ces hommes en armes veillent au grain. Et, ce n’est certainement pas la compagnie de ces jeunes filles dont ils semblent apprécier la présence qui pourra les distraire. Entre-temps, l’ambiance monte d’un cran dans les divers sites aménagés pour la fête. L’espace-vedette est la place Jean-Paul II. Des maisons de téléphonie mobile, des sociétés d’alcool et les organisateurs du concert de l’investiture égaillent les participants. Qui se déplacent d’un point à l’autre. La plupart d’entre eux n’ont nulle part où passer la nuit. En venant à Yamoussoukro, leur stratégie était bien claire : faire la fête jusqu’au petit matin et aller la poursuivre à la fondation Houphouet-Boigny, lieu de l’investiture. « Je n’ai pas de chambre. Donc je ferai le tour jusqu’au matin », confie B. Bakary qui porte un sac Rhdp de couleur orange dans lequel se trouvent toutes ses affaires. Pour d’autres, c’est également l’occasion de connaître la capitale. « Je viens de faire un tour à moto à travers la ville. C’est magnifique ! », se réjouit K. Fatim rencontrée à la place Jean-Paul II. La nuit avance et les chats deviennent tous gris. Et, les filles de « Tatchienbougou » ? Ceux qui ont eu la chance d’avoir des chambres d’hôtel savent peut-être où elle sont passées.
Bamba K. Inza, envoyé spécial à Yamoussoukro