L'investiture du président de la République s'est déroulée samedi dernier à Yamoussoukro.
De l'avis de tous les observateurs, ce fut un grand rendez-vous au regard de la mobilisation des populations et de la présence de plusieurs sommités du monde entier. Toutefois, des imperfections et non des moindres ont été observées. Le ministre Maurice Kacou Guikahué, membre du comité d'organisation, se prononce, dans l'entretien qui suit, sur le déroulement de cette cérémonie.
Beaucoup d'imperfections ont été constatées après la cérémonie d'investiture du chef de l'Etat à Yamoussoukro. Comment expliquez-vous ces couacs?
Ça a été une très belle cérémonie, seulement qu'aucune œuvre humaine n'est parfaite. Ce sont les critiques qui font grandir. C'est donc tout à fait normal que les observateurs nous critiquent afin que la prochaine fois soit meilleure, qu'il y ait une amélioration. Dans l'ensemble, ça s'est bien passé, je le dis. Je pense que c'est l'auditorium de la Fondation Félix Houphouët Boigny qui s'est avéré très exigu. L'évènement a été très populaire. On a remarqué que les délégations étrangères avaient dépassé le nombre de personnes annoncées. Il y a eu donc des difficultés dans la salle. Tout le monde voulait assister à l'investiture qui a été une fête populaire. Souvent quand c'est trop populaire, il y a des éléments qui en pâtissent.
Il y a eu assez de monde à tel point que certains ont craint des débordements. Avez-vous eu le même sentiment ?
Nous avions misé sur deux éléments surtout. Il y avait le hall où nous avons installé beaucoup de chefs traditionnels. Et puis il y avait deux salles de séminaire dans la Fondation qui contenaient à peu près 550 personnes qui ont été utilisées. Donc au maximum, nous ne pouvions accueillir que 3200 personnes à la Fondation. Or c'était un évènement très populaire qui a rassemblé au bas mot 500 mille personnes qui étaient à Yamoussoukro.
Autour de la Fondation, on avait facilement 150 mille personnes. Au départ ; on a dressé des tentes pour 60 mille chaises. Mais toutes ces chaises ont été occupées et il y avait encore du monde. Il y a eu un début de débordement, mais nous étions organisés pour contenir le monde. Les choses ont commencé très tôt le matin. Les cars sont arrivés avant 4H du matin et ont pris position dans la discipline. Nous avions fait une réunion quelques jours avant pour donner les indications aux gens. Les uns et les autres ont respecté ces indications. Nous avions donné des quotas qui ont explosé, les gens se sont organisés pour venir avec leurs véhicules. Il fallait encadrer toutes ces populations. Le matin de la cérémonie, dès 6H30mn, ils ont commencé à prendre d'assaut les sièges de dehors. Nous avons déployé à peu près 2000 jeunes de service de l'ordre, 200 encadreurs et 1800 jeunes qui étaient en tee-shirt orange qui étaient le premier tampon entre les populations et les forces de l'ordre. Ces jeunes ont vraiment joué leur rôle. Ce qui nous a sauvé de beaucoup de désagréments et permis d'éviter des débordements. J'ai même sacrifié le déjeuner à l'hôtel Président pour assister au départ des délégations. Nous sommes restés sur place jusqu'à 16H et avons vu les uns et les autres quitter la Fondation. Dans l'ensemble, je peux dire que ça s'est bien passé.
Il y a pratiquement deux heures qui ont été accusées comme retard. Qu'est-ce qui a expliqué ce fait?
Nous nous occupions de l'organisation à l'extérieur. Mais nous aurons une réunion de synthèse qui nous permettra de connaître ce qui a occasionné ce retard. Pour l'instant, nous ne pouvons pas l'expliquer.
Si c'était à refaire, sur quel point alliez-vous mettre l'accent ?
Si c'était à refaire, l'accent serait mis sur la salle et la ponctualité de certaines personnes.
L'organisation de la salle serait complètement reprise. C'est-à-dire que le protocole d'Etat serait renforcé par des hommes politiques. Ce sera une équipe hybride pour être plus efficace. Mais il faut reconnaître qu'il y avait eu du monde et tout le monde voulait avoir accès à la salle.
Au niveau de la sécurité, qu'est-ce qui n'a pas marché ?
Il n'y a pas eu de problème, les forces républicaines ont joué un grand rôle et ont réussi à canaliser et assurer la sécurité. Le programme que nous avons fait était très draconien mais la veille au soir, sur instruction de président de la République, il y a eu un relâchement pour permettre aux populations venues nombreuses d'être dans une ambiance festive, être en communion avec les personnalités présentes. Et qu'elles puissent aller à l'aéroport accueillir les chefs d'Etat. Au début, on avait prévu des badges, il y avait des périmètres de sécurité mais vers la fin, tout cela a été assoupli et les populations ont respecté les consignes et tout s'est très bien passé.
Après l'investiture, quel doit être le prochain cap pour les Ivoiriens?
La réponse à la question a été très bien écrite par le Directeur général de Fraternité Matin Venance Konan qui, dans son édito, a écrit, "Après l'investiture, au boulot". Il faut que les Ivoiriens se remettent au travail. Nous sommes sortis des élections par la crise, il y a des gens qui avaient peur, il y a eu des déplacés, il faut qu'ils rentrent. Les uns et les autres évoquent des problèmes financiers, je pense que très bientôt, ce sera la fin du mois et il y aura un salaire qui sera payé. Je pense qu'à compter du 02 juin 2011, les choses rentreront dans l'ordre.
M. le ministre, vous revenez d'une tournée dans le centre Ouest notamment à Gagnoa et à Sinfra, quel bilan faites-vous de cette tournée?
Nous avons fait deux départements parce que nous participions à l'investiture, donc nous ne disposions pas de temps matériel. Nous avions programmé au départ Sinfra, Gagnoa et Divo, nous avons fait Sinfra, Gagnoa, bientôt nous allons à Divo. L'objectif était d'aller parler aux uns et aux autres notamment aux chefs pour qu'ils invitent leurs populations à sortir des brousses pour rejopindre leur village. Ça a été un plein succès, surtout à Gagnoa les gens sont revenus et ont même participé à l'investiture. Ils ont pris un car de 70 places, les chefs de tribu et de canton à un haut niveau, le président du collectif, les présidents départementaux, des chefs ont participé à cette investiture. Et selon les informations que nous avons, les gens ont commencé à quitter les brousses pour revenir au village. Donc les villages ont commencé à être animés, les populations sont rassurées et nous allons le faire à Divo. Dans la coordination où le président Zadi est président, il y a d'autres régions où nous allons nous rendre et lancer le même message, dire aux populations de ne pas avoir peur, de rentrer au village. Si on n'a rien fait, ce n'est pas la peine d'avoir peur. Et si des armes avaient été distribuées dans des villages, il faut dénoncer ceux qui les détiennent et si d'aventure les chefs eux-mêmes disposaient d'armes, il faut qu'ils les rendent. Il faut que les chefs fassent pression sur les populations pour qu'elles rendent les fusils afin que la zone soit sécurisée.
Interview réalisée par Paul Koffi et Jean Prisca
De l'avis de tous les observateurs, ce fut un grand rendez-vous au regard de la mobilisation des populations et de la présence de plusieurs sommités du monde entier. Toutefois, des imperfections et non des moindres ont été observées. Le ministre Maurice Kacou Guikahué, membre du comité d'organisation, se prononce, dans l'entretien qui suit, sur le déroulement de cette cérémonie.
Beaucoup d'imperfections ont été constatées après la cérémonie d'investiture du chef de l'Etat à Yamoussoukro. Comment expliquez-vous ces couacs?
Ça a été une très belle cérémonie, seulement qu'aucune œuvre humaine n'est parfaite. Ce sont les critiques qui font grandir. C'est donc tout à fait normal que les observateurs nous critiquent afin que la prochaine fois soit meilleure, qu'il y ait une amélioration. Dans l'ensemble, ça s'est bien passé, je le dis. Je pense que c'est l'auditorium de la Fondation Félix Houphouët Boigny qui s'est avéré très exigu. L'évènement a été très populaire. On a remarqué que les délégations étrangères avaient dépassé le nombre de personnes annoncées. Il y a eu donc des difficultés dans la salle. Tout le monde voulait assister à l'investiture qui a été une fête populaire. Souvent quand c'est trop populaire, il y a des éléments qui en pâtissent.
Il y a eu assez de monde à tel point que certains ont craint des débordements. Avez-vous eu le même sentiment ?
Nous avions misé sur deux éléments surtout. Il y avait le hall où nous avons installé beaucoup de chefs traditionnels. Et puis il y avait deux salles de séminaire dans la Fondation qui contenaient à peu près 550 personnes qui ont été utilisées. Donc au maximum, nous ne pouvions accueillir que 3200 personnes à la Fondation. Or c'était un évènement très populaire qui a rassemblé au bas mot 500 mille personnes qui étaient à Yamoussoukro.
Autour de la Fondation, on avait facilement 150 mille personnes. Au départ ; on a dressé des tentes pour 60 mille chaises. Mais toutes ces chaises ont été occupées et il y avait encore du monde. Il y a eu un début de débordement, mais nous étions organisés pour contenir le monde. Les choses ont commencé très tôt le matin. Les cars sont arrivés avant 4H du matin et ont pris position dans la discipline. Nous avions fait une réunion quelques jours avant pour donner les indications aux gens. Les uns et les autres ont respecté ces indications. Nous avions donné des quotas qui ont explosé, les gens se sont organisés pour venir avec leurs véhicules. Il fallait encadrer toutes ces populations. Le matin de la cérémonie, dès 6H30mn, ils ont commencé à prendre d'assaut les sièges de dehors. Nous avons déployé à peu près 2000 jeunes de service de l'ordre, 200 encadreurs et 1800 jeunes qui étaient en tee-shirt orange qui étaient le premier tampon entre les populations et les forces de l'ordre. Ces jeunes ont vraiment joué leur rôle. Ce qui nous a sauvé de beaucoup de désagréments et permis d'éviter des débordements. J'ai même sacrifié le déjeuner à l'hôtel Président pour assister au départ des délégations. Nous sommes restés sur place jusqu'à 16H et avons vu les uns et les autres quitter la Fondation. Dans l'ensemble, je peux dire que ça s'est bien passé.
Il y a pratiquement deux heures qui ont été accusées comme retard. Qu'est-ce qui a expliqué ce fait?
Nous nous occupions de l'organisation à l'extérieur. Mais nous aurons une réunion de synthèse qui nous permettra de connaître ce qui a occasionné ce retard. Pour l'instant, nous ne pouvons pas l'expliquer.
Si c'était à refaire, sur quel point alliez-vous mettre l'accent ?
Si c'était à refaire, l'accent serait mis sur la salle et la ponctualité de certaines personnes.
L'organisation de la salle serait complètement reprise. C'est-à-dire que le protocole d'Etat serait renforcé par des hommes politiques. Ce sera une équipe hybride pour être plus efficace. Mais il faut reconnaître qu'il y avait eu du monde et tout le monde voulait avoir accès à la salle.
Au niveau de la sécurité, qu'est-ce qui n'a pas marché ?
Il n'y a pas eu de problème, les forces républicaines ont joué un grand rôle et ont réussi à canaliser et assurer la sécurité. Le programme que nous avons fait était très draconien mais la veille au soir, sur instruction de président de la République, il y a eu un relâchement pour permettre aux populations venues nombreuses d'être dans une ambiance festive, être en communion avec les personnalités présentes. Et qu'elles puissent aller à l'aéroport accueillir les chefs d'Etat. Au début, on avait prévu des badges, il y avait des périmètres de sécurité mais vers la fin, tout cela a été assoupli et les populations ont respecté les consignes et tout s'est très bien passé.
Après l'investiture, quel doit être le prochain cap pour les Ivoiriens?
La réponse à la question a été très bien écrite par le Directeur général de Fraternité Matin Venance Konan qui, dans son édito, a écrit, "Après l'investiture, au boulot". Il faut que les Ivoiriens se remettent au travail. Nous sommes sortis des élections par la crise, il y a des gens qui avaient peur, il y a eu des déplacés, il faut qu'ils rentrent. Les uns et les autres évoquent des problèmes financiers, je pense que très bientôt, ce sera la fin du mois et il y aura un salaire qui sera payé. Je pense qu'à compter du 02 juin 2011, les choses rentreront dans l'ordre.
M. le ministre, vous revenez d'une tournée dans le centre Ouest notamment à Gagnoa et à Sinfra, quel bilan faites-vous de cette tournée?
Nous avons fait deux départements parce que nous participions à l'investiture, donc nous ne disposions pas de temps matériel. Nous avions programmé au départ Sinfra, Gagnoa et Divo, nous avons fait Sinfra, Gagnoa, bientôt nous allons à Divo. L'objectif était d'aller parler aux uns et aux autres notamment aux chefs pour qu'ils invitent leurs populations à sortir des brousses pour rejopindre leur village. Ça a été un plein succès, surtout à Gagnoa les gens sont revenus et ont même participé à l'investiture. Ils ont pris un car de 70 places, les chefs de tribu et de canton à un haut niveau, le président du collectif, les présidents départementaux, des chefs ont participé à cette investiture. Et selon les informations que nous avons, les gens ont commencé à quitter les brousses pour revenir au village. Donc les villages ont commencé à être animés, les populations sont rassurées et nous allons le faire à Divo. Dans la coordination où le président Zadi est président, il y a d'autres régions où nous allons nous rendre et lancer le même message, dire aux populations de ne pas avoir peur, de rentrer au village. Si on n'a rien fait, ce n'est pas la peine d'avoir peur. Et si des armes avaient été distribuées dans des villages, il faut dénoncer ceux qui les détiennent et si d'aventure les chefs eux-mêmes disposaient d'armes, il faut qu'ils les rendent. Il faut que les chefs fassent pression sur les populations pour qu'elles rendent les fusils afin que la zone soit sécurisée.
Interview réalisée par Paul Koffi et Jean Prisca