Il est de plus en plus question du retrait des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci) des rues ivoiriennes au profit des forces de sécurité, à savoir les policiers et les gendarmes qui sont des professionnels du maintien de l`ordre et de la sécurité. Au cours d`une interview groupée accordée à la fois à TV5, Le Monde, et Rfi, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a reconnu que les éléments des Forces républicaines de Côte d`Ivoire (Frci) ne sont pas des agents de maintien d`ordre. Ce qui explique le difficile contact avec les populations et les exactions constatées çà et là. M. Ouattara a par conséquent réitéré son appel à l`encasernement des Frci et promis que la sécurité sera totale dans quelques semaines. Il faut noter à ce niveau que le vœu du président de la République reste tributaire d`un certain nombre de difficultés à résoudre pour atteindre un niveau de sécurité acceptable en Côte d`Ivoire. Certes des policiers et gendarmes sont désormais aperçus à leur lieu de travail, mais cette volonté affichée de reprendre le service semble encore buter contre quelques problèmes. Notamment le manque de tenus, le manque d`armes et d`équipements destinés au maintien de l`ordre et à la protection des biens et des personnes, et le manque de matériels de mobilité, pour leur permettre d`être plus efficaces à la tâche. A la faveur de la violence post-électorale, des commissariats de police et des brigades de gendarmerie ont été saccagés, certains incendiés. Il faut les réhabiliter. Le matériel roulant et les armes ont été endommagés ou simplement emportés, handicapant sérieusement ces forces de maintien d`ordre. Sur le plan des ressources humaines, la police et la gendarmerie ont perdu beaucoup d`hommes pendant les affrontements post-électoraux. Ceux qui ont survécu sont pour la plupart terrés ou en cavale. Les nouvelles autorités ont décidé de procéder à une sorte d`identification subtile à la fin de ce mois, à travers le paiement manuel des soldes pour faire le point des effectifs. Par ailleurs, la méfiance et le manque de confiance grippent encore la collaboration entre les agents de l`ordre qui bravent la peur pour aller au travail et leurs frères d`armes des Frci. Certains témoignages indiquent qu`ils sont au restreint, sans arme et sous surveillance discrète, pour éviter toute surprise. Des problèmes subsistent, qui pourraient compliquer la tâche aux policiers et gendarmes appelés à rétablir l`ordre. La situation s`annonce d`autant plus compliquée que les prisonniers de la Maison d`arrêt et de correction d`Abidjan (Maca) prennent l`air dans les rues d`Abidjan. Certains ont repris du service sous diverses formes, quand d`autres se sont trouvé des tenues militaires et agissent au nom des Frci. Au moment où la tendance est à la reprise des choses en main par les forces de sécurité, les autorités devraient se pencher sur ces questions de dotation en armes et en matériels roulants pour permettre à la police et la gendarmerie de jouer pleinement leur rôle.
H. ZIAO
H. ZIAO