C’était l’un des thèmes favoris de campagne de sensibilisation du ministre Hamed Bakayoko. Il s’attaque sérieusement au racket routier. A la demande du Chef de l’Etat et sur instructions du Premier le ministre, le ministre de l’Intérieur a effectivement réuni hier, à son cabinet, quasiment tous les officiers supérieurs des FRCI pour travailler sur la question. Des généraux Bakayoko, Mangou, Kassaraté, Mbia, aux commandants Jah Gao et Wattao, tous ont effectué le déplacement pour trouver une « solution » à ce phénomène qui « est devenu une angoisse pour les Ivoiriens ». « Le racket a atteint un sommet tel que le Président de la République est interpellé régulièrement par les opérateurs économiques sur la question », a révélé Hamed Bakayoko, aux officiers. Il a ajouté ne pas comprendre que le racket devienne « banal » en Côte d’Ivoire alors que certains pays ont réussi à le juguler. « Ce n’est plus acceptable, ce n’est plus supportable, il faut que ça s’arrête », a-t-il insisté. Nous sommes décidés à prendre le taureau par les cornes ». C’est l’impression effectivement que l’on a eu après un peu plus d’une heure d’échanges. Car, des mesures urgentes ont été prises (voir encadre). Il a été décidé, avant tout, du « regroupement et de l’encasernement des FRCI » avec la prise en charge de leur santé et de leur restauration. Mais aussi de la surpression de tous les barrages à l’exception de six. Ces mesures seront appuyées par la création d’une « brigade spéciale anti racket » et l’instauration d’un centre d’écoute des populations. Des mesures que le Général Philippe Mangou s’est dit « prêt à mettre en exécution ». Pour sa part, le général Soumaïla Bakayoko a ajouté que dès demain, une réunion technique est prévue à l’Etat-major pour la mise en œuvre de ces mesures. Plus intransigeant, le Commandant Issiaka Ouattara alias Wattao a tranché que « la récréation est terminée ». « Nous allons frapper fort sur tous les barrages sauvages », a-t-il averti. Rendez-vous sur le terrain ! Outre ce point, évoquant les rapports des organisations de défense de droits de l’Homme, le ministre Hamed Bakayoko a insisté que le maintien d’ordre se « fasse dans le strict respect des droits de l’homme ». Pourvu que tout cela ne demeure pas des vœux pieux.
KIGBAFORY Inza
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