Le Président de la Coalition pour le Changement (CPC), Touré Mamadou s’est ouvert à l’IA.
Dans cet entretien, il encourage la jeunesse à s’approprier le processus de réconciliation nationale prônée par le Président de la République. Aussi, s’insurge-t-il contre les hésitations du Premier Ministre Charles Konan Banny, à définir une feuille de route des actions à mener.
Quel est le combat que vous menez ?
La CPC veut monter l’image d’une jeunesse responsable, travailleuse. La coalition, après avoir pris position pour le Président Ouattara, a joué un rôle important dans son élection.
Nous avons été présents pendant tous les grands évènements liés au processus électoral.
J’ai été moi-même porte-parole jeunes du Président Ouattara. Cela a été pour nous une marque de reconnaissance du travail fait. Dans le processus postélectoral, nos coordinations ont continué à jouer leur partition à travers les mobilisations dans les différentes communes contre l’imposture de Laurent Gbagbo. Des camarades sont malheureusement tombés à Adjamé, Abobo et Anyama. Au niveau des réseaux sociaux tels que facebook, je vous informe que mon coordinateur d’Adjamé, Amara Fofana dit Amoros, a été élu meilleur facebooker sur tous les réseaux pendant la crise. Ce qui veut dire que nous avons beaucoup communiqué. Mon séjour en France en février m’a permis d’aider à l’organisation de la lutte à l’extérieur. Avec des personnalités telles que Mme Sogona Bamba, Vénance Konan, Tirbuce Koffi, Affoussi Bamba et Mariame Traoré, nous avons équilibré le débat et contré les mensonges et intoxications du camp Gbagbo. Je pense que l’action de toutes ces personnes a été décisive au niveau de la communication dans la phase finale de la lutte
Comment avez-vous vécu la crise aux côtés du Président Ouattara à l’hôtel du Golf?
D’abord, comprenez que c’était une situation imprévue. Pour nous, notre victoire ne souffrait d’aucun doute. Puisque le travail a été fait avec méthode, avec le plus grand sérieux possible. De tous les candidats à la présidentielle, le candidat Ouattara était le seul à avoir un staff mieux organisé et mieux structuré. Cela ne pouvait que payer. Laurent Gbagbo, c’est vrai, pendant des années, a obstrué le processus électoral mais nous avons pensé qu’après sa défaite qui était sans appel, la sagesse et l’intérêt supérieur de la nation l’auraient habité. Malheureusement, c’était mal le connaître. Il a voulu confisquer le pouvoir. Il a mis un blocus sur le Golf hôtel où nous étions, avec des menaces permanentes d’assaut sur les lieux. Nous avons accepté de vivre cette situation car c’était le prix à payer.
Maintenant que la tempête est passée, si on peut le dire sans risque de se tromper, qu’est-ce qui urge actuellement, selon vous, pour remettre le pays sur les rails ?
Tout est à refaire dans le Pays. La crise postélectorale a mis à mal le tissu social et économique. Le niveau de vie des Ivoiriens est profondément détérioré. Avant cette crise nous avions un taux de pauvreté qui avoisinait les 50%. En attendant une nouvelle évaluation précise des experts, je pense que nous devons être largement au-delà aujourd’hui. Le peu d’infrastructures qui nous restait a été quasiment détruit dans certains domaines. Le secteur privé a été l’une des grandes victimes de cette crise postélectorale avec comme conséquence la fermeture de certaines entreprises ou la réduction de leurs activités. L’école n’est pas en reste avec les universités pillées et fermées. La priorité aujourd’hui, c’est aussi la réconciliation nationale sans laquelle tout projet de reconstruction paraît dérisoire. Et cette réconciliation est l’aboutissement d’un processus qui passe par la vérité sur les événements qui ont frappé notre pays, la justice rendus aux victimes et le pardon que la nation voudra accorder aux repentis. Comment les mercenaires sont arrivés dans notre pays ? Pourquoi des hommes ont été brûlés comme des animaux et qui sont les auteurs ? Quelles sont les personnes impliquées dans les massacres des populations civiles notamment les femmes d’Abobo en mars ? Surtout que Dogbo Blé décline aujourd’hui sa responsabilité dans le massacre de ces femmes. Enfin qu’est-ce qui s’est passé réellement à Duékoué ? La justice doit faire son travail. Nous avons une lecture différente de celle de Mamadou Koulibaly. Avec tout le respect que j’ai pour lui, je trouve ses propos légers et incohérents lorsqu’il parle de « vengeance justicière». Par définition la justice est opposée à toute idée de vengeance et elle est la meilleure manière d’éviter la vengeance. C’est l’impunité totale dans laquelle le régime auquel il appartenait a plongé ce pays qui est en grande partie à la base de ce que nous avons vécu. Si les auteurs des différents charniers et crimes faits sous Laurent Gbagbo avaient été identifiés et sanctionnés depuis 2000, d’autres personnes ne seraient pas tentées d’en faire de même aujourd’hui. Toute la population a été meurtrie. Si les populations ne peuvent pas compter sur les institutions de la République, notamment l’appareil judiciaire, pour se voir rendre justice, ne rend pas justice, elles finiront par se faire justice elles-mêmes. Je ne pense pas que cela soit ce que Mamadou Koulibaly souhaite pour son pays.
Récemment un rapport d’Amnesty international accable les forces pro-Ouattara d’être auteurs des massacres perpétrés à l’Ouest. Est-ce à dire que le Président Ouattara acceptera d’assumer sa part de responsabilité, s’il est avéré que des gens ont tué en son nom ?
J’ai parcouru tous les rapports. En aucun moment, le Président n’a été cité comme impliqué dans le massacre des populations. Ceci étant, relisez tous les discours du Président de la République, vous trouverez la réponse à votre question. Le temps de l’impunité est fini en Côte d’Ivoire et tous les Ivoiriens sont égaux devant la loi. C’est d’ailleurs une évolution dans notre pays.
Avec les cœurs encore meurtris, peut-on aller à une réconciliation sincère ? Est-ce que la réconciliation est ce qui urge actuellement ?
Si nous continuons dans le folklore, c'est-à-dire à organiser des tournées dans les quartiers, dans les villages pour dire que tout va bien en nous embrassant, en ce moment nous trichons avec nous-mêmes. Certains Ivoiriens émettent déjà des réserves sur l’approche du Premier ministre Banny à travers la réception de populations à son domicile. Nous, nous pensons qu’il faut attendre de voir le contenu qui sera donné au comité dialogue, vérité. Il est donc face à ses responsabilités. Quelles seront les méthodes de travail ? Comment le comité compte s’y prendre par exemple pour aborder les dossiers chauds et faire connaître la vérité sur les différents évènements qui ont frappé notre pays ? Comment identifier les personnes incriminées et les amener à s’expliquer devant la nation? Il faut donc éviter la comédie sinon on fera tout sauf la réconciliation. Une vraie réconciliation doit nécessairement passer par la vérité et la justice. Comme je l’ai dit tantôt, elle est la finalité d’un processus.
Voyez-vous en 2001, le forum de la réconciliation nationale a rassemblé pas mal de personnes. On a parlé. On était heureux. Mais les problèmes de fond n’ont pas été réglés.
Un an après, notre pays a plongé dans une crise sans précédent. Je ne veux pas pour mon pays, la grande foire de comédie qui s’est passée en 2001 lors du forum de la réconciliation.
Monsieur Banny a une lourde responsabilité. Celle de ne pas chercher à plaire à tout le monde, mais de faire connaître d’abord la vérité sur tout ce qui s’est passé dans notre pays.
Quelle va être la contribution de la Coalition pour le changement dans le processus de réconciliation et de construction nationale ?
Notre organisation prend en compte toutes les préoccupations de la jeunesse. N’oubliez pas que plus de 70% de l’électorat est constitué en majorité de jeunes. Le taux de participation à l’élection présidentielle étant estimé à près de 83%, c’est dire que les jeunes sont sortis nombreux pour voter. Ensuite ceux qui ont manifesté contre la confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo sont essentiellement des jeunes. Ils ont été rejoints plus tard par les femmes. Ceux qui ont également pris les armes pour la restauration de la démocratie dans notre pays sont des jeunes. Malheureusement, ceux qui brûlaient des personnes vives sont aussi des jeunes. Je veux donc dire que nous (jeunes, ndlr) sommes au début et à la fin du drame qu’a vécu notre pays. De ce fait, aucune réconciliation ne peut se faire sans les jeunes. C’est pour cela que nous allons organiser les deuxièmes assises de la jeunesse au mois de juillet avec une thématique qui traitera de la cohésion sociale et la paix dans notre pays. Ce cadre permettra à l’ensemble des jeunes de tout bord politique et idéologique de se retrouver et de définir ensemble notre propre vision des contours de la réconciliation dans le pays. Et aussi de sa reconstruction. Nous donnerons aussi notre propre analyse et vision du contenu de la mission du comité dialogue vérité et réconciliation.
Avez-vous des contacts avec les membres de la galaxie patriotique?
Oui ! J’ai des contacts avec Al Moustapha, Elie Halassou et bien d’autres. Par contre, je n’ai aucun contact avec Damana Pickass, Ahoua Stallone, Dakoury Richard et Blé Goudé qui sont tous au Ghana. Blé Goudé fait les allées et venues entre le Ghana et le Bénin. Il essaie de se réorganiser, même au niveau des affaires. Nous le suivons tous. D’ailleurs pour nous cette situation est inacceptable. Ce monsieur a été une pièce maîtresse dans la destruction de la Côte d’Ivoire et il est important qu’il rentre pour répondre de ses actes devant la justice de notre pays. Des initiatives seront prises dans ce sens ces prochains jours.
Avez-vous un appel à lancer à l’endroit des Ivoiriens ?
Il faut que la jeunesse en particulier et la population ivoirienne en général comprenne qu’une nouvelle page de la Côte d’Ivoire doit s’écrire. Le Président de la République a déjà défini les contours de cette nouvelle page. Il nous faut donc y prendre toute notre place. Et cela doit passer par la rupture d’avec certaines vieilles pratiques. La Côte d’Ivoire nouvelle doit être débarrassée de la corruption, de la facilité, de la paresse. Elle doit être une Côte d’Ivoire de travail avec des valeurs morales. Le Fpi a plongé ce pays dans l’immoralité totale. Un redressement moral paraît urgent. Cela ne sera pas facile mais il le faut. Les générations futures devront savoir qu’à un moment donné de son histoire, notre pays s’est affaissés sur tous les plans par la faute de Laurent Gbagbo, mais qu’il y a eu des hommes et des femmes, qui ont su trouver par eux-mêmes des ressources pour le redresser et en faire une terre d’espérance. Nous, jeunes, devront faire partie de ces hommes et femmes.
N’da E.
Dans cet entretien, il encourage la jeunesse à s’approprier le processus de réconciliation nationale prônée par le Président de la République. Aussi, s’insurge-t-il contre les hésitations du Premier Ministre Charles Konan Banny, à définir une feuille de route des actions à mener.
Quel est le combat que vous menez ?
La CPC veut monter l’image d’une jeunesse responsable, travailleuse. La coalition, après avoir pris position pour le Président Ouattara, a joué un rôle important dans son élection.
Nous avons été présents pendant tous les grands évènements liés au processus électoral.
J’ai été moi-même porte-parole jeunes du Président Ouattara. Cela a été pour nous une marque de reconnaissance du travail fait. Dans le processus postélectoral, nos coordinations ont continué à jouer leur partition à travers les mobilisations dans les différentes communes contre l’imposture de Laurent Gbagbo. Des camarades sont malheureusement tombés à Adjamé, Abobo et Anyama. Au niveau des réseaux sociaux tels que facebook, je vous informe que mon coordinateur d’Adjamé, Amara Fofana dit Amoros, a été élu meilleur facebooker sur tous les réseaux pendant la crise. Ce qui veut dire que nous avons beaucoup communiqué. Mon séjour en France en février m’a permis d’aider à l’organisation de la lutte à l’extérieur. Avec des personnalités telles que Mme Sogona Bamba, Vénance Konan, Tirbuce Koffi, Affoussi Bamba et Mariame Traoré, nous avons équilibré le débat et contré les mensonges et intoxications du camp Gbagbo. Je pense que l’action de toutes ces personnes a été décisive au niveau de la communication dans la phase finale de la lutte
Comment avez-vous vécu la crise aux côtés du Président Ouattara à l’hôtel du Golf?
D’abord, comprenez que c’était une situation imprévue. Pour nous, notre victoire ne souffrait d’aucun doute. Puisque le travail a été fait avec méthode, avec le plus grand sérieux possible. De tous les candidats à la présidentielle, le candidat Ouattara était le seul à avoir un staff mieux organisé et mieux structuré. Cela ne pouvait que payer. Laurent Gbagbo, c’est vrai, pendant des années, a obstrué le processus électoral mais nous avons pensé qu’après sa défaite qui était sans appel, la sagesse et l’intérêt supérieur de la nation l’auraient habité. Malheureusement, c’était mal le connaître. Il a voulu confisquer le pouvoir. Il a mis un blocus sur le Golf hôtel où nous étions, avec des menaces permanentes d’assaut sur les lieux. Nous avons accepté de vivre cette situation car c’était le prix à payer.
Maintenant que la tempête est passée, si on peut le dire sans risque de se tromper, qu’est-ce qui urge actuellement, selon vous, pour remettre le pays sur les rails ?
Tout est à refaire dans le Pays. La crise postélectorale a mis à mal le tissu social et économique. Le niveau de vie des Ivoiriens est profondément détérioré. Avant cette crise nous avions un taux de pauvreté qui avoisinait les 50%. En attendant une nouvelle évaluation précise des experts, je pense que nous devons être largement au-delà aujourd’hui. Le peu d’infrastructures qui nous restait a été quasiment détruit dans certains domaines. Le secteur privé a été l’une des grandes victimes de cette crise postélectorale avec comme conséquence la fermeture de certaines entreprises ou la réduction de leurs activités. L’école n’est pas en reste avec les universités pillées et fermées. La priorité aujourd’hui, c’est aussi la réconciliation nationale sans laquelle tout projet de reconstruction paraît dérisoire. Et cette réconciliation est l’aboutissement d’un processus qui passe par la vérité sur les événements qui ont frappé notre pays, la justice rendus aux victimes et le pardon que la nation voudra accorder aux repentis. Comment les mercenaires sont arrivés dans notre pays ? Pourquoi des hommes ont été brûlés comme des animaux et qui sont les auteurs ? Quelles sont les personnes impliquées dans les massacres des populations civiles notamment les femmes d’Abobo en mars ? Surtout que Dogbo Blé décline aujourd’hui sa responsabilité dans le massacre de ces femmes. Enfin qu’est-ce qui s’est passé réellement à Duékoué ? La justice doit faire son travail. Nous avons une lecture différente de celle de Mamadou Koulibaly. Avec tout le respect que j’ai pour lui, je trouve ses propos légers et incohérents lorsqu’il parle de « vengeance justicière». Par définition la justice est opposée à toute idée de vengeance et elle est la meilleure manière d’éviter la vengeance. C’est l’impunité totale dans laquelle le régime auquel il appartenait a plongé ce pays qui est en grande partie à la base de ce que nous avons vécu. Si les auteurs des différents charniers et crimes faits sous Laurent Gbagbo avaient été identifiés et sanctionnés depuis 2000, d’autres personnes ne seraient pas tentées d’en faire de même aujourd’hui. Toute la population a été meurtrie. Si les populations ne peuvent pas compter sur les institutions de la République, notamment l’appareil judiciaire, pour se voir rendre justice, ne rend pas justice, elles finiront par se faire justice elles-mêmes. Je ne pense pas que cela soit ce que Mamadou Koulibaly souhaite pour son pays.
Récemment un rapport d’Amnesty international accable les forces pro-Ouattara d’être auteurs des massacres perpétrés à l’Ouest. Est-ce à dire que le Président Ouattara acceptera d’assumer sa part de responsabilité, s’il est avéré que des gens ont tué en son nom ?
J’ai parcouru tous les rapports. En aucun moment, le Président n’a été cité comme impliqué dans le massacre des populations. Ceci étant, relisez tous les discours du Président de la République, vous trouverez la réponse à votre question. Le temps de l’impunité est fini en Côte d’Ivoire et tous les Ivoiriens sont égaux devant la loi. C’est d’ailleurs une évolution dans notre pays.
Avec les cœurs encore meurtris, peut-on aller à une réconciliation sincère ? Est-ce que la réconciliation est ce qui urge actuellement ?
Si nous continuons dans le folklore, c'est-à-dire à organiser des tournées dans les quartiers, dans les villages pour dire que tout va bien en nous embrassant, en ce moment nous trichons avec nous-mêmes. Certains Ivoiriens émettent déjà des réserves sur l’approche du Premier ministre Banny à travers la réception de populations à son domicile. Nous, nous pensons qu’il faut attendre de voir le contenu qui sera donné au comité dialogue, vérité. Il est donc face à ses responsabilités. Quelles seront les méthodes de travail ? Comment le comité compte s’y prendre par exemple pour aborder les dossiers chauds et faire connaître la vérité sur les différents évènements qui ont frappé notre pays ? Comment identifier les personnes incriminées et les amener à s’expliquer devant la nation? Il faut donc éviter la comédie sinon on fera tout sauf la réconciliation. Une vraie réconciliation doit nécessairement passer par la vérité et la justice. Comme je l’ai dit tantôt, elle est la finalité d’un processus.
Voyez-vous en 2001, le forum de la réconciliation nationale a rassemblé pas mal de personnes. On a parlé. On était heureux. Mais les problèmes de fond n’ont pas été réglés.
Un an après, notre pays a plongé dans une crise sans précédent. Je ne veux pas pour mon pays, la grande foire de comédie qui s’est passée en 2001 lors du forum de la réconciliation.
Monsieur Banny a une lourde responsabilité. Celle de ne pas chercher à plaire à tout le monde, mais de faire connaître d’abord la vérité sur tout ce qui s’est passé dans notre pays.
Quelle va être la contribution de la Coalition pour le changement dans le processus de réconciliation et de construction nationale ?
Notre organisation prend en compte toutes les préoccupations de la jeunesse. N’oubliez pas que plus de 70% de l’électorat est constitué en majorité de jeunes. Le taux de participation à l’élection présidentielle étant estimé à près de 83%, c’est dire que les jeunes sont sortis nombreux pour voter. Ensuite ceux qui ont manifesté contre la confiscation du pouvoir par Laurent Gbagbo sont essentiellement des jeunes. Ils ont été rejoints plus tard par les femmes. Ceux qui ont également pris les armes pour la restauration de la démocratie dans notre pays sont des jeunes. Malheureusement, ceux qui brûlaient des personnes vives sont aussi des jeunes. Je veux donc dire que nous (jeunes, ndlr) sommes au début et à la fin du drame qu’a vécu notre pays. De ce fait, aucune réconciliation ne peut se faire sans les jeunes. C’est pour cela que nous allons organiser les deuxièmes assises de la jeunesse au mois de juillet avec une thématique qui traitera de la cohésion sociale et la paix dans notre pays. Ce cadre permettra à l’ensemble des jeunes de tout bord politique et idéologique de se retrouver et de définir ensemble notre propre vision des contours de la réconciliation dans le pays. Et aussi de sa reconstruction. Nous donnerons aussi notre propre analyse et vision du contenu de la mission du comité dialogue vérité et réconciliation.
Avez-vous des contacts avec les membres de la galaxie patriotique?
Oui ! J’ai des contacts avec Al Moustapha, Elie Halassou et bien d’autres. Par contre, je n’ai aucun contact avec Damana Pickass, Ahoua Stallone, Dakoury Richard et Blé Goudé qui sont tous au Ghana. Blé Goudé fait les allées et venues entre le Ghana et le Bénin. Il essaie de se réorganiser, même au niveau des affaires. Nous le suivons tous. D’ailleurs pour nous cette situation est inacceptable. Ce monsieur a été une pièce maîtresse dans la destruction de la Côte d’Ivoire et il est important qu’il rentre pour répondre de ses actes devant la justice de notre pays. Des initiatives seront prises dans ce sens ces prochains jours.
Avez-vous un appel à lancer à l’endroit des Ivoiriens ?
Il faut que la jeunesse en particulier et la population ivoirienne en général comprenne qu’une nouvelle page de la Côte d’Ivoire doit s’écrire. Le Président de la République a déjà défini les contours de cette nouvelle page. Il nous faut donc y prendre toute notre place. Et cela doit passer par la rupture d’avec certaines vieilles pratiques. La Côte d’Ivoire nouvelle doit être débarrassée de la corruption, de la facilité, de la paresse. Elle doit être une Côte d’Ivoire de travail avec des valeurs morales. Le Fpi a plongé ce pays dans l’immoralité totale. Un redressement moral paraît urgent. Cela ne sera pas facile mais il le faut. Les générations futures devront savoir qu’à un moment donné de son histoire, notre pays s’est affaissés sur tous les plans par la faute de Laurent Gbagbo, mais qu’il y a eu des hommes et des femmes, qui ont su trouver par eux-mêmes des ressources pour le redresser et en faire une terre d’espérance. Nous, jeunes, devront faire partie de ces hommes et femmes.
N’da E.