Les prix de la volaille et des œufs qui ont pris l’ascenseur au plus fort de la crise ne vont pas baisser de sitôt. Les acteurs de la filière ont décidé de revoir les coûts à la hausse dès aujourd’hui.
Retrouvera-t-on un jour sur le marché un œuf à 50 Fcfa, des plateaux d’œufs à 1.200 Fcfa et des poulets à 1.500 Fcfa? Le retour à des prix à la portée de tous n’est pas pour demain. La chaine de production, de distribution et de commercialisation ne montre aucun signe de revenir aux prix fixés avant la zoonose de grippe aviaire. Producteurs, grossistes, détaillants, revendeurs de quartier semblent tous se résigner désormais aux incessantes hausses des prix dans le secteur. Une note de la direction commerciale de Coco Service, sis à Abobo, annonce l’entrée en vigueur ce lundi de nouveaux prix de gros de plateaux d’œufs pour les réseaux d’entreprises, détaillants et boutiques du domaine. Ainsi les œufs ‘’Coco extra’’ seront maintenant à 2.200 Fcfa et les ‘’filtrés’’ à 2.300 Fcfa. Quant aux ‘’maxi’’, ils seront vendus à 1.900 Fcfa et les ‘’mini’’ à 1.750 Fcfa. Les ‘’sans étiquette’’ coûteront 2.100 Fcfa. Une nouvelle hausse qui va automatiquement avoir des répercutions sur le prix de vente aux populations. Sur les marchés, selon une commerçante, les clients se plaignaient déjà des prix en vigueur. Les œufs Coco extra et filtrés coûtent 2.500 Fcfa. Les maxi sont à 2.300 Fcfa et les mini à 2.200 Fcfa. Pourquoi le prix des œufs ne baisse pas malgré la fin de la crise? Qu’est-ce qui explique la pénurie observée sur le marché? Pour comprendre, notre équipe de reportage a mis le cap, samedi 4 juin, sur la station de production et de commercialisation d’œufs de Coco Service. Au service commercial, Goh Souleymane, assistant du directeur, refuse poliment de se prononcer sur la question sans une autorisation administrative. Dehors, les acteurs (grossistes, revendeurs) fulminent de colère. Outre ces augmentations, il faut désormais jouer des coudes pour obtenir une caisse de 12 plateaux d’œufs. M. Traoré, cadre au ministère de l’Environnement, est en mission pour sa femme. Il vient d’embarquer dans sa voiture pour 70.000 Fcfa de plateaux d’œufs. «Avant, je possédais un magasin de vente d’œufs mais au bout de trois mois, j’ai arrêté. Maintenant, c’est ma femme qui vient de se lancer dans cette affaire. Et ça marche bien. Normalement je dois faire deux tours à l’usine dans la semaine en raison de 50.000 Fcfa d’achat par voyage.
Pénurie d’aliments et d’alvéoles
Mais, on n’arrive pas à avoir toute la commande. Il n y a pas assez d’œufs. Ce qui est disponible, c’est ce qu’on nous donne. Et on est obligé de completer nos commandes à partir des fermes d’Agnibilékro», a-t-il soutenu. La pénurie est encore mal vécue par les grossistes fidèles à l’entreprise. Mel Harlette, caissière de formation, est grossiste depuis 2006. Comme beaucoup de ses collègues, elle regrette que malgré les augmentations, elle n’arrive pas à avoir la quantité d’œufs souhaitée. «Avant la crise, je prenais jusqu’à 15 caisses. Maintenant c’est à peine si j’arrive à avoir 2 caisses. Souvent, je ne gagne rien. Quand, on s’informe auprès des responsables, ils évoquent une pénurie d’aliments et d’alvéoles. Cette pénurie fait qu’aujourd’hui la livraison est faite seulement dans les supermarchés. Tous les grossistes sont obligés de s’approvisionner à la station de production d’Abobo Anador. Ceux de Cocody et de la Riviera sont autorisés à rentrer à l’intérieur de l’usine pour prendre leur commande», indique-t-elle. La crise postélectorale a aggravé les choses. Elle a plutôt conforté la chaine dans sa politique d’augmentation des prix. Awa Gramoté, habitante des II Plateaux Cocody, n’est pas une commerçante d’œufs. A la fin du mois de mars, la situation alimentaire critique du district d’Abidjan avait emmené cette mère de famille à se lancer dans la vente d’œufs. «Un soir, mon mari a pu ramener 11 plateaux à la maison. Cela représentait beaucoup en cette période où il n’y avait plus rien à manger à Abidjan. Je vendais le plateau à 5.000 Fcfa.
En quelques heures, j’ai pu vendre tous mes œufs. Je pensais alors m’investir définitivement dans ce commerce à la fin de la crise. Mais après deux échecs pour m’approvisionner sur le terrain, j’ai fini par jeter l’éponge», regrette Awa Gramoté. Cette situation touche aussi de plein fouet les revendeurs ambulants dans les chariots. Ces derniers, à l’image de K. F, qui ne vivent que de ce commerce, ne décolèrent pas contre les responsables de l’usine. «J’ai 16 enfants à nourrir et je ne sais que faire sans ce commerce.
En attendant la reprise
Avant, on pouvait remplir nos chariots. Mais maintenant, avec les magouilles, on se contente juste d’un ou deux caisses. Souvent, on ne gagne rien. Et pourtant, les voitures remplies d’œufs sortent en notre présence. Ce n’est pas normal. Mon frère qui commande aussi des poulets rencontre les mêmes problèmes pour se ravitailler», a-t-il regretté. Un tour du côté de l’usine de production et de traitement de la volaille, Coqivoire, à Abobo PK 18, n’a pas permis de vérifier ces information. Les vigiles en poste à l’entrée nous apprennent que l’usine est à l’arrêt à cause des affrontements qui ont ébranlé la commune lors de la crise post-electorale. ‘‘ Le travail n’a pas encore repris ici. Seuls les patrons viennent pour coordonner la réhabilitation du site. Nous ne procédons pas en ce moment à des vente de poulets », nous apprend Yéo, chef des vigiles. En attendant la reprise du leader dans la vente de la volaille, les acteurs sur le terrain font face chaque jour à de nouvelles augmentations. Valérie, un jeune vendeur de poulet braisé, explique les difficultés rencontrées pour s’approvisionner.
«Il y a une véritable pénurie de poulets sur le marché. Avant, nous achetions le poulet à 1.500 Fcfa voire 1.900 Fcfa. Aujourd’hui, nous avons les mêmes poulets à 2.200 F cfa, 2.500 Fcfa. Et il y a un seul fournisseur à savoir la société Foani. Les autres sont des particuliers et des fermiers qui viennent nous livrer le poulet à un prix encore plus cher. Cela a des répercutions sur les prix en détail. Vivement le retour des autres fournisseurs et la baisse du prix du poulet», a-t-il souhaité.
Fofana Ali (Stagiaire)
Retrouvera-t-on un jour sur le marché un œuf à 50 Fcfa, des plateaux d’œufs à 1.200 Fcfa et des poulets à 1.500 Fcfa? Le retour à des prix à la portée de tous n’est pas pour demain. La chaine de production, de distribution et de commercialisation ne montre aucun signe de revenir aux prix fixés avant la zoonose de grippe aviaire. Producteurs, grossistes, détaillants, revendeurs de quartier semblent tous se résigner désormais aux incessantes hausses des prix dans le secteur. Une note de la direction commerciale de Coco Service, sis à Abobo, annonce l’entrée en vigueur ce lundi de nouveaux prix de gros de plateaux d’œufs pour les réseaux d’entreprises, détaillants et boutiques du domaine. Ainsi les œufs ‘’Coco extra’’ seront maintenant à 2.200 Fcfa et les ‘’filtrés’’ à 2.300 Fcfa. Quant aux ‘’maxi’’, ils seront vendus à 1.900 Fcfa et les ‘’mini’’ à 1.750 Fcfa. Les ‘’sans étiquette’’ coûteront 2.100 Fcfa. Une nouvelle hausse qui va automatiquement avoir des répercutions sur le prix de vente aux populations. Sur les marchés, selon une commerçante, les clients se plaignaient déjà des prix en vigueur. Les œufs Coco extra et filtrés coûtent 2.500 Fcfa. Les maxi sont à 2.300 Fcfa et les mini à 2.200 Fcfa. Pourquoi le prix des œufs ne baisse pas malgré la fin de la crise? Qu’est-ce qui explique la pénurie observée sur le marché? Pour comprendre, notre équipe de reportage a mis le cap, samedi 4 juin, sur la station de production et de commercialisation d’œufs de Coco Service. Au service commercial, Goh Souleymane, assistant du directeur, refuse poliment de se prononcer sur la question sans une autorisation administrative. Dehors, les acteurs (grossistes, revendeurs) fulminent de colère. Outre ces augmentations, il faut désormais jouer des coudes pour obtenir une caisse de 12 plateaux d’œufs. M. Traoré, cadre au ministère de l’Environnement, est en mission pour sa femme. Il vient d’embarquer dans sa voiture pour 70.000 Fcfa de plateaux d’œufs. «Avant, je possédais un magasin de vente d’œufs mais au bout de trois mois, j’ai arrêté. Maintenant, c’est ma femme qui vient de se lancer dans cette affaire. Et ça marche bien. Normalement je dois faire deux tours à l’usine dans la semaine en raison de 50.000 Fcfa d’achat par voyage.
Pénurie d’aliments et d’alvéoles
Mais, on n’arrive pas à avoir toute la commande. Il n y a pas assez d’œufs. Ce qui est disponible, c’est ce qu’on nous donne. Et on est obligé de completer nos commandes à partir des fermes d’Agnibilékro», a-t-il soutenu. La pénurie est encore mal vécue par les grossistes fidèles à l’entreprise. Mel Harlette, caissière de formation, est grossiste depuis 2006. Comme beaucoup de ses collègues, elle regrette que malgré les augmentations, elle n’arrive pas à avoir la quantité d’œufs souhaitée. «Avant la crise, je prenais jusqu’à 15 caisses. Maintenant c’est à peine si j’arrive à avoir 2 caisses. Souvent, je ne gagne rien. Quand, on s’informe auprès des responsables, ils évoquent une pénurie d’aliments et d’alvéoles. Cette pénurie fait qu’aujourd’hui la livraison est faite seulement dans les supermarchés. Tous les grossistes sont obligés de s’approvisionner à la station de production d’Abobo Anador. Ceux de Cocody et de la Riviera sont autorisés à rentrer à l’intérieur de l’usine pour prendre leur commande», indique-t-elle. La crise postélectorale a aggravé les choses. Elle a plutôt conforté la chaine dans sa politique d’augmentation des prix. Awa Gramoté, habitante des II Plateaux Cocody, n’est pas une commerçante d’œufs. A la fin du mois de mars, la situation alimentaire critique du district d’Abidjan avait emmené cette mère de famille à se lancer dans la vente d’œufs. «Un soir, mon mari a pu ramener 11 plateaux à la maison. Cela représentait beaucoup en cette période où il n’y avait plus rien à manger à Abidjan. Je vendais le plateau à 5.000 Fcfa.
En quelques heures, j’ai pu vendre tous mes œufs. Je pensais alors m’investir définitivement dans ce commerce à la fin de la crise. Mais après deux échecs pour m’approvisionner sur le terrain, j’ai fini par jeter l’éponge», regrette Awa Gramoté. Cette situation touche aussi de plein fouet les revendeurs ambulants dans les chariots. Ces derniers, à l’image de K. F, qui ne vivent que de ce commerce, ne décolèrent pas contre les responsables de l’usine. «J’ai 16 enfants à nourrir et je ne sais que faire sans ce commerce.
En attendant la reprise
Avant, on pouvait remplir nos chariots. Mais maintenant, avec les magouilles, on se contente juste d’un ou deux caisses. Souvent, on ne gagne rien. Et pourtant, les voitures remplies d’œufs sortent en notre présence. Ce n’est pas normal. Mon frère qui commande aussi des poulets rencontre les mêmes problèmes pour se ravitailler», a-t-il regretté. Un tour du côté de l’usine de production et de traitement de la volaille, Coqivoire, à Abobo PK 18, n’a pas permis de vérifier ces information. Les vigiles en poste à l’entrée nous apprennent que l’usine est à l’arrêt à cause des affrontements qui ont ébranlé la commune lors de la crise post-electorale. ‘‘ Le travail n’a pas encore repris ici. Seuls les patrons viennent pour coordonner la réhabilitation du site. Nous ne procédons pas en ce moment à des vente de poulets », nous apprend Yéo, chef des vigiles. En attendant la reprise du leader dans la vente de la volaille, les acteurs sur le terrain font face chaque jour à de nouvelles augmentations. Valérie, un jeune vendeur de poulet braisé, explique les difficultés rencontrées pour s’approvisionner.
«Il y a une véritable pénurie de poulets sur le marché. Avant, nous achetions le poulet à 1.500 Fcfa voire 1.900 Fcfa. Aujourd’hui, nous avons les mêmes poulets à 2.200 F cfa, 2.500 Fcfa. Et il y a un seul fournisseur à savoir la société Foani. Les autres sont des particuliers et des fermiers qui viennent nous livrer le poulet à un prix encore plus cher. Cela a des répercutions sur les prix en détail. Vivement le retour des autres fournisseurs et la baisse du prix du poulet», a-t-il souhaité.
Fofana Ali (Stagiaire)
