Les incendies à répétition à la cité financière commencent à préoccuper plus d’un et les spéculations vont bon train sur leur origine.
Imposant bâtiment situé en plein centre du quartier des affaires,
l’immeuble de la cité financière fait de plus en plus peur. La
récurrence des incendies commande d’accorder une attention
particulière à cette entité du système financier ivoirien. Pourtant, le
danger que courent au quotidien les fonctionnaires et autres usagers
qui s’y rendent ne semble pas émouvoir les autorités qui se sont
succédé à la tête de l’Etat. Le bâtiment de plusieurs étages abritant
des documents importants a été visité par deux incendies en l’espace
de quatre mois (février et mai). Mardi 8 février, alors que les
employés entament la journée de travail dans un climat
postélectorale tendu, ils sont surpris par des flammes qui
s’échappent du 3ème étage abritant le service des vignettes et des
patentes. C’est le branle-bas à tous les étages. Les ascenseurs étant
défectueux pour la plupart, les fonctionnaires descendent à pas de
course les marches avec tous les dangers que cela comporte. Il a fallu
la promptitude des vigiles et techniciens, dépourvus de matériels
adéquats, pour retarder la propagation des flammes avant l’arrivée
des sapeurs pompiers. Eux-mêmes ont eu beaucoup de mal à
circonscrire les flammes. Une difficulté imputable, selon le
commandant des soldats du feu, Adama Coulibaly, au manque de
plan et de bouches d’incendies à proximité du bâtiment. S’il
s’abstient de donner l’origine de l’incendie, préférant laisser la tâche
aux enquêteurs, des rumeurs indiquent cependant que c’est une
main criminelle qui a agi au compte du régime d’alors, soucieux
d’effacer les traces de sa mauvaise gestion. Mais à qui l’enquête a-t-
elle été confiée ? En attendant ses conclusions, le lundi 30 mai, un
autre incendie est déclaré. Cette fois-ci, c’est de l’armoire électrique
du 12ème étage de la tour B abritant les services de l’Agence
comptable centrale du trésor que le feu est parti. En quelques
minutes, tout le compartiment est ravagé par les flammes. Ces
incendies ne sont pas les seuls à s’être déclarés au cœur du système
financier ivoirien. Les habitués des lieux dénoncent la vétusté des
installations. Mais qu’en est-il réellement ? Une inspection du
bâtiment confirme cette thèse.
Le bâtiment se dégrade...
La cité financière n’est plus ce qu’elle a été du temps du père
fondateur, Félix Houphouët Boigny. A la Tour A abritant les locaux
de la paierie générale, les moisissures commencent à avoir raison
des murs. Les trois ascenseurs sont défectueux depuis belle lurette
et obligent à prendre l’escalier pour atteindre le 12ème étage. Dans
les cages d’escalier, les coffrages des fils électriques sont ouverts par
endroits. Au premier étage, d’autres fils de courant pendent sans
aucune protection. Le palier suivant de la direction de l’informatique
n’est pas mieux logé. Il suffit de lever les mains pour être en contact
avec des fils qui sortent du plafond. Les bouches d’incendie logées le
long des cages d’escaliers sont défaillantes, selon un vigile interrogé.
Ces tuyaux devaient, selon un soldat de feu, servir à parer au plus
pressé en cas d’incendie. Elles devaient éviter aux sapeurs pompiers
de dérouler des tuyaux jusqu’au palier en feu. Puisqu’à partir d’une
de ces colonnes, on peut brancher un tuyau à partir du dernier
étage avant le théâtre de l’incendie. Ces opérations à en croire les
personnes averties sont difficilement réalisables en cas d’incendie. Et
le manque de matériel des sapeurs pompiers qui, souvent, mettent
du temps avant d’arriver sur les lieux complique la salutation. D’où
l’inquiétude.
...Et les employés s’inquiètent
La plupart des incendies déclarés dans les bâtiments des finances
n’ont pas fait de perte en vie humaine. N’empêche, la vie des
travailleurs est en danger. Le pire pouvant se produire à tout
moment, c’est tout naturellement que les fonctionnaires des
finances s’en préoccupent. « Vous vous rendez compte du danger
que nous courons tous les jours. Les ascenseurs ne marchent
pratiquement plus. Ceux qui fonctionnent encore sont fréquemment
en panne. Alors en cas d’incendie, il faut prendre l’escalier et dans
la bousculade le pire peut se produire. Surtout qu’il y a des femmes
parmi nous », s’inquiète un fonctionnaire des finances. « Il y a des
asthmatiques parmi nous et le contact avec la fumée est dangereux
pour ces derniers », ajoute un autre qui a requis l’anonymat.
Cependant, un des responsables affirme que les autorités sont
suffisamment sensibilisées sur la question. Selon lui, une expertise
a été demandée et l’on attend le rapport afin d’entreprendre les
travaux nécessaires. L’homme qui refuse d’en dire davantage
s’estime moins bien placé pour aborder la question. Toutefois, il
souhaite que l’on attende le rapport de l’expertise.
Kuyo Anderson
Imposant bâtiment situé en plein centre du quartier des affaires,
l’immeuble de la cité financière fait de plus en plus peur. La
récurrence des incendies commande d’accorder une attention
particulière à cette entité du système financier ivoirien. Pourtant, le
danger que courent au quotidien les fonctionnaires et autres usagers
qui s’y rendent ne semble pas émouvoir les autorités qui se sont
succédé à la tête de l’Etat. Le bâtiment de plusieurs étages abritant
des documents importants a été visité par deux incendies en l’espace
de quatre mois (février et mai). Mardi 8 février, alors que les
employés entament la journée de travail dans un climat
postélectorale tendu, ils sont surpris par des flammes qui
s’échappent du 3ème étage abritant le service des vignettes et des
patentes. C’est le branle-bas à tous les étages. Les ascenseurs étant
défectueux pour la plupart, les fonctionnaires descendent à pas de
course les marches avec tous les dangers que cela comporte. Il a fallu
la promptitude des vigiles et techniciens, dépourvus de matériels
adéquats, pour retarder la propagation des flammes avant l’arrivée
des sapeurs pompiers. Eux-mêmes ont eu beaucoup de mal à
circonscrire les flammes. Une difficulté imputable, selon le
commandant des soldats du feu, Adama Coulibaly, au manque de
plan et de bouches d’incendies à proximité du bâtiment. S’il
s’abstient de donner l’origine de l’incendie, préférant laisser la tâche
aux enquêteurs, des rumeurs indiquent cependant que c’est une
main criminelle qui a agi au compte du régime d’alors, soucieux
d’effacer les traces de sa mauvaise gestion. Mais à qui l’enquête a-t-
elle été confiée ? En attendant ses conclusions, le lundi 30 mai, un
autre incendie est déclaré. Cette fois-ci, c’est de l’armoire électrique
du 12ème étage de la tour B abritant les services de l’Agence
comptable centrale du trésor que le feu est parti. En quelques
minutes, tout le compartiment est ravagé par les flammes. Ces
incendies ne sont pas les seuls à s’être déclarés au cœur du système
financier ivoirien. Les habitués des lieux dénoncent la vétusté des
installations. Mais qu’en est-il réellement ? Une inspection du
bâtiment confirme cette thèse.
Le bâtiment se dégrade...
La cité financière n’est plus ce qu’elle a été du temps du père
fondateur, Félix Houphouët Boigny. A la Tour A abritant les locaux
de la paierie générale, les moisissures commencent à avoir raison
des murs. Les trois ascenseurs sont défectueux depuis belle lurette
et obligent à prendre l’escalier pour atteindre le 12ème étage. Dans
les cages d’escalier, les coffrages des fils électriques sont ouverts par
endroits. Au premier étage, d’autres fils de courant pendent sans
aucune protection. Le palier suivant de la direction de l’informatique
n’est pas mieux logé. Il suffit de lever les mains pour être en contact
avec des fils qui sortent du plafond. Les bouches d’incendie logées le
long des cages d’escaliers sont défaillantes, selon un vigile interrogé.
Ces tuyaux devaient, selon un soldat de feu, servir à parer au plus
pressé en cas d’incendie. Elles devaient éviter aux sapeurs pompiers
de dérouler des tuyaux jusqu’au palier en feu. Puisqu’à partir d’une
de ces colonnes, on peut brancher un tuyau à partir du dernier
étage avant le théâtre de l’incendie. Ces opérations à en croire les
personnes averties sont difficilement réalisables en cas d’incendie. Et
le manque de matériel des sapeurs pompiers qui, souvent, mettent
du temps avant d’arriver sur les lieux complique la salutation. D’où
l’inquiétude.
...Et les employés s’inquiètent
La plupart des incendies déclarés dans les bâtiments des finances
n’ont pas fait de perte en vie humaine. N’empêche, la vie des
travailleurs est en danger. Le pire pouvant se produire à tout
moment, c’est tout naturellement que les fonctionnaires des
finances s’en préoccupent. « Vous vous rendez compte du danger
que nous courons tous les jours. Les ascenseurs ne marchent
pratiquement plus. Ceux qui fonctionnent encore sont fréquemment
en panne. Alors en cas d’incendie, il faut prendre l’escalier et dans
la bousculade le pire peut se produire. Surtout qu’il y a des femmes
parmi nous », s’inquiète un fonctionnaire des finances. « Il y a des
asthmatiques parmi nous et le contact avec la fumée est dangereux
pour ces derniers », ajoute un autre qui a requis l’anonymat.
Cependant, un des responsables affirme que les autorités sont
suffisamment sensibilisées sur la question. Selon lui, une expertise
a été demandée et l’on attend le rapport afin d’entreprendre les
travaux nécessaires. L’homme qui refuse d’en dire davantage
s’estime moins bien placé pour aborder la question. Toutefois, il
souhaite que l’on attende le rapport de l’expertise.
Kuyo Anderson
