Charles Konan Banny, Premier ministre du 4 décembre 2005 au 29 mars 2007, sous Laurent Gbagbo, assure depuis début mai la présidence de la Commission dialogue, vérité, réconciliation. Voilà donc un mois et une semaine que l’ancien chef de gouvernement est à la tâche, puisqu’il a été publiquement présenté par le chef de l’Etat le samedi 30 mai, au golf hôtel. Le chantier de la réconciliation nationale qui lui est confié est immense et délicat. C’est pourquoi, un plan de travail devait le guider. S’il avait été élaboré, ce conducteur devrait être connu des Ivoiriens. Pour qu’ils sachent comment le réconciliateur compte mener sa barque. M. Banny devait être assisté de deux dignitaires religieux, l’un chrétien et l’autre musulman. Ces derniers restent d’illustres inconnus comme le sont les autres membres de la commission. Avec qui Charles Konan Banny travaille-t-il et comment espère-t-il panser les plaies des Ivoiriens ? Quelle est sa vision de la réconciliation post-crise ? Quelle formule (forum, atelier, lobbying de proximité…) juge-t-il adéquate pour faciliter le brassage sociopolitique ? La communauté ouest africaine certainement saisie des besoins de financement du chantier de la réconciliation a déboursé la somme de 2 milliards Fcfa. Cet argent doit permettre à la commission d’être opérationnelle. Mais quels planning et chronogramme la manne financière va-t-elle couvrir ? Voilà autant de questions auxquelles l’ex-chef de gouvernement est le seul à pouvoir répondre. Toutefois, sans communiquer sur ces importants aspects, Charles Konan Banny œuvre presque en solitaire. Le premier acte qu’il a officiellement porté à la connaissance du public, c’est l’allégeance de l’officier de gendarmerie, Jean-Noël Abéhi. Charles K. Banny et des chefs traditionnels l’ont ramené sur la bonne voie. Le second acte, c’est l’audience avec des chefs de la communauté Bhété, à Yamoussoukro. A M. Banny ils ont demandé de plaider pour la libération de leur fils, Laurent Gbagbo. Parce que, pour eux, la réconciliation ne peut se faire dans la frustration. Autant craindre que M. Banny ne se laisse entraîner dans une offre de Gascon. Car, son rôle n’est pas de continuer à plaider pour ceux qui ont fait du tort à d’autres.
K
ouakou Lisa
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