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Politique Publié le vendredi 10 juin 2011 | Le Mandat

Gouvernement, CEI, Commission "Vérité-Dialogue-Réconciliation" / Les Néo-Houphouëtistes : "Ne sacrifions pas la Nation nouvelle"

© Le Mandat Par DR
Félix Houphouët Boigny - Premier Président de la République de Côte d`Ivoire.
L’actualité nationale est animée ces jours-ci, en trois grands points qui font débat : la composition du nouveau gouvernement, la CEI face aux défis des prochaines élections et les orientations de "la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation". Le Mouvement pour le Néo-Houphouëtisme (MNH) qui revendique légitimement une part active dans la lutte contre l’imposture et la dictature du régime déchu et milite pour une juste reconnaissance de la souveraineté du peuple, se permet les analyses et commentaires suivants, dans ce débat d’intérêt national.

I / La composition du gouvernement

Après son investiture le 21 mai dernier, à Yamoussoukro, qui a consacré le retour de la Côte d’Ivoire à son prestigieux rang dans la diplomatie internationale, le Président de la République a rendu public son "gouvernement d’exercice " après le premier qui était "un gouvernement de gestion de crise» ou qu’on pourrait encore qualifier de "gouvernement d’urgence". Cette formation du nouveau gouvernement qui devrait consacrer, après l’investiture du Président de la République, la fin de la situation d’exception due à la crise postélectorale, est diversement appréciée par la presse et certaines organisations sociales. Il est reproché à ce gouvernement, une sous représentation des femmes, un aspect pléthorique qui ne se justifierait pas en cette période d’assèchement des caisses de l’Etat et de besoins de reconstruction nationale ; mais il y a aussi que certains le juge disproportionné par rapport aux acteurs politiques de la victoire (partis) et à sa représentation géopolitique. Le MNH observe avec satisfaction que la classe politique ne s’est pas engagée dans cette polémique. Mieux, elle affiche une solidarité autour du gouvernement et lui souhaite unanimement plein succès dans sa mission de passer l’Etat de la situation de convalescence à la normalité au plan sécuritaire, social, économique et diplomatique. Pour sa part, le MNH qui a applaudi la nomination d’une femme : le Professeur Henriette Diabaté à la tête d’une importante institution que celle de la Grande chancellerie, regrette le faible taux des femmes au sein du gouvernement. Toutefois, pour le mouvement, le relèvement du taux des femmes et même de celui des jeunes (dont on parle moins) ne doit pas être exigé comme un salaire de lutte partisane; mais plutôt, comme la juste reconnaissance des compétences qu’on compte nombreuses dans les rangs des femmes et des jeunes pour servir la Nation avec des rêves nouveaux et des expériences nouvelles. Sur sa forme jugée pléthorique, le MNH pourrait la justifier par l’urgence des tâches à accomplir et qui exigent une grande déconcentration des services de l’Etat par des ministères non cumulatifs. Et, pour la question budgétaire, le Président Alassane Ouattara, Expert international en redressement économique des Etats, est à l’épreuve de la gouvernance. Il saura appliquer le taux raisonnable du budget de fonctionnement de l’Etat pouvant permettre de répondre aux nombreuses attentes du peuple en investissement. S’agissant de la géopolitique qui répondrait au besoin de réconcilier tous les peuples des départements, le Mouvement pour le Néo-Houphouëtisme fait remarquer qu’il faudrait un gouvernement de cinquante membres pour les cinquante départements du pays. Car, dans tous les départements, les militants et cadres ont souffert le martyr lors de cette crise pour la même raison de leur appartenance au RHDP. C’est vraiment injuste et inopportun de faire déjà des revendications de postes sous fond de chantage au Président Henri Konan BEDIE, comme nous l’avons lu dans la presse alors que des institutions autres que le gouvernement peuvent recevoir d’autres cadres du parti.

Les ambitions sont légitimes; pourvu que les options de les exprimer soient dignes.

Le MNH juge incivique de soumettre la nomination d’un ministre de la République aux seuls intérêts d’un parti politique ou de son leader au lieu d’encourager le mérite des compétences nationales. Les prochaines élections sont des occasions d’exprimer son mérite et son audience populaire au service du parti et du peuple. C’est donc vers cet horizon électoral que doivent se tourner les partis politiques et leurs cadres. Car, c’est surtout à cette représentation électorale que se mesurent le poids d’un parti et la valeur de ses cadres militants.

II / La CEI et le défis des prochaines élections

Si la crise est derrière nous, il reste à asseoir le pouvoir sur ses piliers fondamentaux dont l’institution des législateurs avec les prochaines élections annoncées pour se tenir avant la fin d’année.

a/ Des détails de forme

Le Mouvement pour le Néo-Houphouëtisme observe avec tous, que la Commission Electorale Indépendante n’a pas été épargnée par les violentes secousses de la crise post-électorale : locaux saccagés et pillés, matériels détruits etc. Et cela demande un investissement nouveau pour la réhabilitation et l’équipement des locaux de la commission centrale et des commissions locales ; la restauration ou le relogement des lieux de vote endommagés, la production de documents électoraux, etc. Mais, la mobilisation de la communauté internationale au chevet de la Côte d’Ivoire et la volonté du peuple d’aller vite à la normalisation de la vie citoyenne, nous fait croire que les préoccupations matérielles et financières ne sauraient entraver la volonté du chef de l’Etat d’organiser vite les élections générales prochaines. Il y a aussi à dire sur sa composition actuelle avec les présences des factions MPCI, MPIGO et MJP de l’ex-rébellion muée en "Forces Nouvelles" et dissoute dans les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire". Il n’est donc plus justifié que ces factions soient toujours représentées au sein de la CEI ; sinon, ce serait reconnaître l’existence de cette rébellion qui risque d’être un appendice gênant du régime ADO en mission de sortir totalement le pays de l’Etat de belligérance avec la réunification du territoire, l’unité des caisses, le plein exercice des pouvoirs du corps préfectoral et de l’administration sur toute l’étendue du territoire national.

b/ Les incongruités du FPI

Le FPI, par la voix de son Président intérimaire, le Professeur Mamadou KOULIBALY, a, dans une interview diffusée sur les antennes d’ONU-CI-FM, fait des propositions nouvelles sur la composition de la CEI et la prise en compte du mouvement des populations dans le découpage électoral pour une meilleure proportion des élus dans le ratio élu/population. Si le Mouvement pour le Néo-Houphouëtisme partage avec lui la préoccupation relative aux quotas affectés aux factions MPCI, MJP et MPIGO de l’ex-rébellion, il juge cependant incompréhensibles et égoïstes les autres observations et propositions du FPI :

a/ L’équilibre des représentations au sein de la commission centrale de la CEI
Le communiqué final de l’accord de Pretoria, qu’il cite dans son intervention, précise à son chapitre 9, relatif à la composition et au fonctionnement de la commission centrale de la CEI, ce qui suit :
-Deux (02) représentants nommément désignés par chaque partie signataire de l’accord de Linas Marcoussis dont (06) pour les Forces Nouvelles;
-Seul ont voix délibérative, les représentants des parties signataires de l’accord de Linas Marcoussis ainsi que le représentant du Président de la République et celui de l’Assemblée Nationale.
En clair, en allant à l’élection Présidentielle, les partis PDCI-RDA, RDR, UDPCI et MFA n’avaient que deux (02) représentants à la CEI pour chacun de leur candidat alors que le FPI pouvait compter, en plus de ses deux (02) représentants et ceux de son allié l’UDCY, avec l’appui des représentants du Président de la République et celui du Président de l’Assemblée Nationale; soient six (06) représentants pour le camp LMP qui présentait le candidat Laurent GBAGBO. C’est là qu’il fallait parler de déséquilibre, Monsieur le Président. Mais aussi, il y avait tous les autres candidats qui n’étaient pas à Linas Marcoussis et donc qui n’étaient pas représentés au sein de la commission de la CEI sans que cela ne fasse réagir les démocrates équilibristes du FPI. Aujourd’hui, ce FPI-là propose un équilibre de 15 membres pour le RHDP, 15 pour le CNRD et un représentant du Président de la République au sein de la commission centrale de la CEI ! A quelle logique répondrait cette redistribution des représentations qui exclurait des partis et candidats non membres du RHDP et du CNRD quoique signataires de l’accord de Linas Marcoussis? Pourquoi le FPI ne se préoccupe t-il pas alors des partis et des candidats non membres d’un de ces deux blocs politiques et n’ayant pas été signataires de l’accord de Linas Marcoussis?

b/ La Réadaptation du découpage électoral

Comment comprendre que le FPI qui avait proposé la liste électorale de 2000 comme donnée essentielle du listing électoral de 2010 et à laquelle l’on devrait seulement ajouter les nouveaux majeurs sans prendre en compte le grand flux migratoire interne des populations déplacées du fait de la guerre de 2002 à 2010, se préoccupe soudain, du recadrage du ratio élus/populations. Cela supposerait des moyens et du temps pour un nouveau recensement général de la population qui lui donnerait le temps de se livrer à son jeu favoris de report d’élections. Réalisez avec nous, Monsieur le porte-voix du FPI que la Côte d’Ivoire que nous voulons ensemble construire dans le respect républicain des différences, est celle qui fait le deuil de la roublardise et de la propagande promues par Laurent Gbagbo comme étant « l’intelligence politique ». Et le groupement CNRD que vous préférez aujourd’hui à LMP, doit, à son bénéfice, faire sa mise à jour afin de réaliser que rien ne sera comme avant. C’est le choix fait par le peuple en votant pour le candidat du Rhdp au second tour.

III/ La Commission Dialogue-Vérité-Réconciliation

Initiative saluée par tous et devant garantir la sérénité dans l’approche de solutions psycho-sociales de la crise, la mise en place de la commission en charge de réconcilier les Ivoiriens est déjà objet de critiques. Le Mouvement pour le Néo-Houphouëtisme qui est en conclave pour faire des propositions à cette commission ne comprend pas certaines mises en gardes sévères aux essences de récriminations dès l’entame de la mission assignée à cet organe qui n’a qu’une tâche de psychothérapeute pour guérir la fracture sociale par le moyen du dialogue. N’est-il pas clair qu’en n’incluant pas le terme justice dans la dénomination de cette commission, il s’agit de laisser la liberté aux institutions de justices de s’occuper des cas à juger sans les soumettre à l’influence de la réconciliation ? Cette séparation des tâches n’est elle pas conforme à la Constitution et à la vision du chef de l’Etat qui appelle à la réconciliation de tous en même temps qu’il demande que ceux qui ont commis des crimes soient punis ? Le Mouvement pour le Néo-Houphouëtisme espère que chacun sait désormais ce que la Nation attend de chaque citoyen dans la reconstruction d’un Etat réconciliée avec lui-même, uni et prosper qui s’inscrit dans les sillons de l’Houphouëtisme des grandes valeurs. Alors, donnons une chance de réussite à cette commission qui tente de rétablir les liens de fraternité qui ont fait de la Côte d’Ivoire d’avant la "Refondation", l’exception de la stabilité sociopolitique et le leader économique de la Sous-Région ouest-africaine.

P/ Le Mouvement pour le Néo-Houphouëtisme (MNH)
Le Président
GUY Charles Wayoro
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