Un mouvement de protestation pour exiger le départ de leur directeur général. En colère contre «la mauvaise gestion» de leur patron, Coulibaly Mamadou, les travailleurs de la Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles (Cidt) de Bouaké se sont révoltés hier en organisant une marche sur la préfecture. En l'absence du préfet de région, Aka Konin, ils ont été reçus par le secrétaire général de préfecture, Kassi Koi Emmanuel, à qui ils ont remis une motion adressée au président de la République, Alassane Ouattara. Dans cette motion, lue par Koffi Gniplé, le secrétaire général du Syndicat national libre des travailleurs de la Cidt, les employés estiment qu'en dépit de la vente de la production de 6500 tonnes de coton fibre par la direction générale, l'entreprise n'a toujours pas pu faire face à tous ses engagements. Ainsi, les producteurs de coton-graine ne sont pas entièrement payés au titre de la campagne 2010-2011. L'entreprise leur doit plus de 400 millions de Fcfa au titre des ristournes. A cela, s'ajoutent 3 mois d'arriérés de salaire du personnel. Sans compter les factures des fournisseurs et des transporteurs qui sont en souffrance. Les intrants ne sont pas entièrement disponibles et les travailleurs totalisent, à ce jour, plus de 15 mois d'arriérés de frais médicaux. De même, les déflatés de mai 2009 n'ont pas encore perçus la totalité de leurs droits. Pourtant, cette vente, selon les employés, aura rapporté à la société une somme de 12 milliards de Fcfa. Alors qu'un seul milliard suffisait pour régler leurs problèmes. Au regard donc de cette situation, ils ont demandé la nomination d'un nouveau Dg. Mieux, ils ont réclamé qu'un audit soit fait depuis la gestion de la Cidt par l'ancien directeur général Anoh N'Guessan Gilbert jusqu'à l'actuel directeur général. Pour eux, l'Etat, le principal actionnaire, doit continuer de subventionner l'entreprise avec le maintien de son statut actuel.
Denis Koné à Bouaké
Denis Koné à Bouaké