Selon une source proche du ministère d’Etat, ministère de la Justice, il faut la somme de 20 millions Cfa pour réhabiliter la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan(Maca). La prison de Yopougon a été cassée puis pillée le 27 mars lors de la bataille d’Abidjan pour chasser le dictateur des lagunes. Et la réhabilitation du pénitencier devient de plus en plus un problème pour l’Etat. Cela cause beaucoup de soucis au procureur de la République. En dehors des prévenus de droit commun, il y a aussi les personnalités de l’ancien régime accusées de crimes de sang, d’achat massif d’armes, d’atteinte à la sûreté de l’Etat, recrutement de mercenaires et de miliciens. Certains seront bientôt mis sous mandat de dépôt. Selon une source proche du dossier, dans quelques jours, l’enquête préliminaire effectuée par Kouadio Koffi Simplice, procureur de la République, sera bouclée. Ainsi, ces derniers doivent quitter l’hôtel « la pergola » pour rejoindre la Maca. On sait que les commissariats de police et les brigades de gendarmerie ne tournent pas à plein régime, après la crise post-électorale dont le dénouement s’est fait suite à l’arrestation de Laurent Gbagbo, le 11 avril dernier. Abidjan vit, trois mois après la capture du «Machiavel de Mama », dans la peur et l’insécurité totale. Les patrouilles organisées de jour comme de nuit par les forces républicaines de Côte d’Ivoire(Frci) tentent tant bien que mal de sauver les meubles. Les policiers ont commencé à regagner leurs postes même s’ils sont confrontés au problème de treillis (l’arrivage des nouvelles tenues était prévu pour mardi, ndlr). Certes, les commissariats d’Abidjan tournent avec un taux de 96 % de policiers en poste (selon le communiqué du conseil des ministres du 8 juin dernier, ndlr) mais la question centrale de la gestion des personnes interpellées pose un véritable casse-tête au ministère public. Et pour cause. Tous les délits commis sont réglés à l’amiable. Les violons ne sont pas opérationnels. Après quelques jours de garde-à-vue, les individus appréhendés sont remis en liberté. Ce qui constitue un danger pour la société. En plus, les procéduriers de la police criminelle et des brigades de gendarmerie ne sont pas en activité. Ce qui freine la transmission des procès verbaux et l’achéminement des prévenus vers le parquet. Implicitement, les procès des flagrants délits ne peuvent se tenir. Il y a donc urgence que la Maca, les commissariats et les brigades soient vite réhabilités. Faut-il le rappeler. Le tribunal de Yopougon a été endommagé lors des affrontements entre les miliciens et les Frci. Des indiscrétions soutiennent que des armes de guerre auraient été découvertes dans ce temple de Thémis. Affaire à suivre.
Bahi K.
Bahi K.