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Économie Publié le mercredi 15 juin 2011 | Nord-Sud

Yamoussoukro : le grand marché brûle encore - Un mort et d’importants dégâts matériels

Encore une fois, dans la nuit du lundi 13 juin 2011, le marché central de Yamoussoukro a pris feu. Une catastrophe qui hypothèque la reprise amorcée dans ce secteur depuis l’investiture du président Ouattara.


Spectacle désolant ce matin du mardi 14 juin 2011 au grand marché de Yamoussoukro. Du côté de la boulangerie Asmar, face au supermarché ‘’Supermag’’ sur près de 100m en sortant par l’artère centrale, des commerçants se promènent, désemparés, sur le reste calciné de leurs échoppes. Ce sont des quincailliers, des fripiers, des vendeurs de produits phytosanitaires, de machettes et dabas, de chaussures et autres produits cosmétiques. Certains tentent d’extraire des amas de tôles calcinées, de bûches encore fumantes et de cendres chaudes, ce qu’ils espèrent encore pouvoir sauver. Le bilan est lourd, d’importants dégâts matériels et un jeune tué par balle. « J’avais-là, 2 magasins de quincaillerie. Tout est parti en fumée», se lamente Issa Traoré, un des sinistrés. Il ne lui reste plus que des fils dénudés et quelques machettes tordues par le feu. Un peu plus loin, une femme d’origine nigériane pleure sur ce qui lui reste de ses marchandises : du plastique fondu mélangé à la cendre. Du roussi embaume ces lieux pleins de chagrin et de désespoir. C’est JC, un vigile gardant le magasin d’un Libanais qui nous situe sur le sinistre, son ‘’cahier de bord’’ à l’appui. «Le feu s’est déclaré là-il désigne un amas calciné de tôles en face des vendeurs de tissus- autour de 21h30. Nous avons tenté de l’éteindre, mais c’est allé trop vite et nous n’avons pu rien faire», explique-t-il. Selon lui, c’est vers 22h 30 que les sapeurs-pompiers militaires sont arrivés, suivis de ceux de l’Onuci, puis de deux équipes des pompiers de l’aéroport international de Yamoussoukro. On entendait des explosions sourdes du marché en feu, suivies de rafales de kalachnikovs des Forces républicaines de Côte d’Ivoire arrivées vers 23h15.


apeurs-pompiers,
Onuci et Frci mobilisés !

« C’est pour repousser les badauds et les pillards», explique l’un d’eux. C’est dans ce vacarme qu’on entend des gens crier qu’un jeune homme a été abattu par un élément des Frci. «C’est un apprenti-chauffeur venu d’Abidjan avec les marchandises du magasin King Cash. Il s’est mêlé aux pilleurs et lorsque les soldats l’ont vu avec des pagnes, il a prétendu que c’était les marchandises de sa mère. Sans pouvoir le justifier. Dans l’altercation, l’élément a tiré et le jeune homme est mort sur-le-champ», explique un vigile.  Qui ajoute qu’un soldat a été blessé par la même occasion. «Il y a eu plusieurs autres blessés», affirme-t-il. En ville, on parle de 2, 4 voire 7 morts du fait des Frci, mais les sources hospitalières n’ont rien confirmé. C’est finalement à 3h15 que les secouristes sont arrivés à bout de l’incendie, mais ils sont restés sur place jusqu’à 4h25, heure à laquelle, ils ont regagné leurs bases. En effet, dans cette nuit terrible, la nouvelle s’est vite répandue dans la ville : c’est le branle-bas. Et de tous les côtés de la cité, c’est un ballet incessant de motos, taxis, voitures personnelles et camionnettes vrombissant et klaxonnant. De l’autre côté, sur la voie qui passe devant Radio Jam FM, le maire Jean Gnrangbé Kouacou et plusieurs de ses collaborateurs regardent les sapeurs-pompiers militaires qui peinaient à éteindre le feu avec leurs matériels vétustes. M. Doumbia Ismaël, le président local de la Fenacci, désemparé, va d’un lieu à l’autre, l’oreille scotchée à son téléphone portable. Comme le maire, il assistera aux opérations tout en tentant de calmer ses camarades commerçants.  Difficile pour l’instant de déterminer avec certitude la cause de l’incendie que certains attribuent à un court-circuit. Le dernier sinistre de ce marché remonte au 26 décembre 2006. Le président Ouattara, alors opposant, avait secouru les sinistrés. Les efforts des autorités municipales tendant à délocaliser le marché devenu exigu (il date des années 60) se sont heurtés au refus catégorique des commerçants qui préfèrent cette place.

Ousmane Diallo à Yamoussoukro
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