L'assemblée mixte de la Fif de samedi dernier, à Treichville, n'a pas tenu toutes ses promesses mais elle s'avère riche en enseignements. D'abord, du fait qu'elle n'ait pas pris fin, elle met en relief la responsabilité des organisateurs qui n'ont pas circonscrit les points à l'ordre du jour dans un délai bref et précis. Ensuite, le laxisme des dirigeants de club par rapport aux textes mis à leur disposition, des mois plus tôt, est inquiétant pour l'animation et l'avenir du football local. Puis, il est apparu au cours des débats autour du bilan financier, deux camps qui manifestement s'empoigneront lors de l'élection du président. Puis encore, la démocratie a été de mise car tout le monde, du moins ceux qui voulaient parler, ont eu droit à la parole. Aucune pression ni exaction n'a eu lieu pour contraindre quiconque. Enfin, toutes les velléités de candidature sont apparues dubitatives, peut-être par stratégie, peut-être par démotivation. C'est, en définitive, la conférence de presse du président Anouma qui a sauvé l'Ag dont les axes font une projection du football ivoirien. Son présent concerne les acquis à savoir les Eléphants et le mondial dont les dividendes permettent de subventionner les clubs, les infrastructures, les projets goals, etc. L'avenir, c'est immanquablement la succession du président actuel sans oublier de remporter, un jour, la Can. S'il est vrai que l'Etat de droit offre la liberté aux velléités individuelles, force est cependant de faire prudemment des choix, fussent-ils démocratiques. C'est pourquoi, le président Anouma, à l'image des membres de la conférence, aspire à avoir un successeur capable d'assurer la continuité à savoir le développement du football ivoirien. "Il faudra faire en sorte que la personne qui va diriger la Fif soit vraiment digne de relever les nombreux défis surtout avec la même ardeur", insiste-t-il. Concernant le financement devenu rare, le numéro 1 du football ivoirien ne désespère pas outre mesure. Car il a foi aux nouvelles autorités qui sont assidument courtisées par les institutions de la finance internationale dans le projet de relance généralisée dans notre pays. "On avait les moyens qui se sont amenuisés avec le départ de nombreux sponsors. Mais l'espoir est permis en raison de l'embellie du nouveau pouvoir qui suscite une énorme attraction auprès des institutions de la finance internationale. Par ailleurs, la parafiscalité est à explorer davantage. Trop de produits non concernés gonfleraient la manne financière. Une étude singulière sur l'hévéa montre que nous pourrions gagner gros si cette parafiscalité en tient compte", projette le président Anouma. Au total, l'Ag et la conférence donnent le profil du futur président de la Fif qui, comme toutes les autres institutions de l'Etat, doit s'inscrire dans la dynamique du projet de société du président Alassane Ouattara.
Marc Koffi
Marc Koffi