x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le samedi 25 juin 2011 | Le Nouveau Courrier

Konaté Mamadou ’Kmad` aux jeunes : «Il faut se battre pour réaliser son rêve»

© Le Nouveau Courrier
Arts et culture : Créateur de mode ivoirien
Photo : Konaté Mamadou ’Kmad`
K comme Konaté et Mad comme Mamadou. Konaté Mamadou ’Kmad’ est un jeune créateur de mode ivoirien résidant à Marseille et qui fait son trou dans le monde du fashion en France. A voir son parcours, il symbolise le jeune Africain qui s’est battu pour réussir dans l’aventure occidentale. A coup d’idées intelligentes, il impose sa marque Kmad qui franchi déjà les frontières. De Marseille où il réside, et à travers votre quotidien, il fait partager son expérience aux jeunes Africains et Ivoiriens. Expérience qui pourrait se résumer par : «Seul le travail paie».

Qui est Konaté Mamadou, créateur de la marque Kmad?
Je suis un jeune Ivoirien, né à Akoupé, qui a grandi à Attécoubé (Abidjan). Mon père est commerçant et ma mère est ménagère. Etant petit, j’avais pour hobby le foot et le dessin de modèle de vêtement. Des années plus tard, j’entre chez maître Oumar, un grand couturier reconnu à Abidjan. Entre-temps, je deviens dirigeant d’une association sportive (Centre de Formation Sportive d’Attécoubé Club). En 2004, je pars en Tunisie pour approfondir mes connivences dans la mode et dans l’informatique. Après un passage en Chine pour un stage, j’arrive en France en 2006. Après mon diplôme de couturier professionnel, je me suis dit pourquoi ne pas me mettre à mon compte en créant une ligne de vêtement. C’est comme ça que l’idée de cette entreprise est née. Je n’ai pas d’associés, mais plutôt une équipe qui nourrit les mêmes objectifs que moi pour ce projet.

Un éléphant qui barrit pour symboliser ta marque, pourquoi ?

J’ai voulu créer une marque à mon image. Alors, je recherchais un symbole qui pouvait à la fois véhiculer force et sagesse. Force : pour surmonter les moments difficiles, Sagesse : pour pouvoir accepter les réalités de la vie. J’ai choisi l`éléphant parce qu’il porte toutes ces qualités dans la jungle. Alors pourquoi nous les humains ne pourrions nous pas nous en revêtir ?
Généralement, la tendance est au Street wear, pourquoi as-tu choisi de faire du Sport wear ?
Premièrement, Kmad ne fait pas de Sport wear mais plutôt du "moding sport", un concept nouveau qui veut être une alliance entre la mode et le sport. Le but est de se différencier de toutes ces marques qui sont sur le marché national et international.
D`ailleurs cela se voit à travers nos produits.

Ça n’a certainement pas été facile de conquérir Marseille. Comment ça s’est passé ?
Ça n’a pas du tout été facile. Voyez vous, un jeune Africain qui débarque dans un pays qui n’est pas le sien (en 2006) et 2 mois après qui décide de créer sa marque, cela pouvait susciter pas mal d’ignorance et de difficultés pour pouvoir s’intégrer dans la vie professionnelle et de pouvoir imposer une marque comme Kmad. Au début, beaucoup n’y croyaient pas, disant que c’était une pure folie que de m`attaquer à un milieu monopolisé par les multinationales comme Adidas, Nike ou Puma. Certaines boutiques disaient même que mes produits étaient de la «m…». Mais aujourd’hui, ce sont les mêmes qui m`encouragent.
Et après Marseille, la suite c’est quoi ? Quel est ton plan?
Déjà, nous ne sommes pas implanté uniquement à Marseille, Kmad est aussi à Paris, à Aix en Provence, à Rennes, Montpellier et à Nice.
Kmad est déjà considéré dans le sud de la France comme une marque majeure. Une marque qui pourra avoir sa place dans le rang des grandes marques les années à venir. Notre objectif est démesuré, il n’a pas de limites, notre équipe est motivée à aller au bout !
Habilles-tu des stars du foot ? As-tu déjà signé un contrat d’équipement avec une équipe de foot ?
Pour l’instant, nous sommes en discussions avec certains footballeurs professionnels de Ligue 1 et de 1ère ligue anglaise. On vous tiendra au courant le moment venu.
Concernant les équipes de foot, nous avons déjà habillé des équipes de CFA dans le sud de la France. On démarre petit à petit.
Tu tends ta toile à travers la France et dans certains pays africains, alors quand est-ce tu ouvriras boutique dans ton pays, pour que les Ivoiriens apprécient ton style et pourquoi pas signer un contrat avec des fédérations sportives ?
Cela est en cours. Nous sommes en discussions avec différentes fédérations sportives.
Concernant la boutique, nous sommes actuellement en négociations avec des points de vente et des magasins spécialisés dans le sport et la mode à Abidjan. Nous avons un site en ligne: www.kmad.fr, à partir duquel nous avons des commandes en provenance de Côte d’Ivoire.
Dans ton ascension, tu réussis à coopter le célèbre groupe ivoirien de Zouglou Magic System comme égérie et bénéficie du soutien de stars de la musique comme Zaho et bien d’autres. Comment s’est faite la connexion avec Asalfo et sa bande qui te «vendent» bien d’ailleurs ?
Zaho est une personne adorable, qui m’a donné des idées à mes débuts en 2008. Grâce à elle j’ai eu pas mal de contacts ; je lui dis encore merci. Kmad a une équipe professionnelle, et au sein de cette équipe il y a Albert Drogba Carino (journaliste résidant en France), qui est le chargé de communication de la marque. C’est un homme très professionnel et généreux. C`est lui qui s`est occupé du dossier, et par la suite le grand frère Asalfo et sa bande ont adopté la marque Kmad, ainsi que tous les messages véhiculés à travers elle.
Magic System qui est d`ailleurs un groupe formidable se bat pour de bonnes causes. Ils m`ont beaucoup conseillé en tant que petit frère et je me suis aussi servi de leur expérience en Europe et de leur vécu.

Je profite de cette interview pour saluer et remercier Asalfo, Manadja, Goudé, Tino sans oublier le manager du groupe.

Le festival Femua des Magic System est une très belle opportunité pour toi. Es-tu sur le coup ?
J`ai eu à discuter avec le grand frère Asalfo. Et étant donné que Kmad est une jeune marque, et pour ne pas brûler les étapes, nous avons voulu attendre l`année prochaine pour mieux faire les choses. Mais Kmad est de tout coeur avec les organisateurs et les initiateurs de cet évènement.
Depuis le début de cette aventure, quelle a été ta plus grande source de satisfaction et de motivation ?
Souvent quand je pense que c’est moi qui suis arrivé en France et qui ait eu un départ difficile et aujourd’hui je vois la marque Kmad dans les médias, portée par des personnalités, c’est la plus grande fierté qu’un jeune de mon âge peut avoir.
Je me dis peu importe d’où l’on vient, peu importe qui on est, on peut tous réussir dans la vie.
Déjà, je suis quelqu’un de très motivé, quand j`entreprends quelque chose, je vais jusqu’au bout.
Quels sont tes rêves, tes projets ?
Avoir une marque pas régionale, pas nationale, mais internationale, comme le dit le slogan de la marque : “Je me bats pour mon rêve et toi...?”
Es-tu marié, as-tu des enfants ?
Oui je suis marié, et j’ai deux enfants, deux petits garçons qui me donnent la motivation jour après jour d’aller plus loin.
Mes parents se portent très bien, je les ai tout le temps au téléphone pour avoir des nouvelles de la famille, des nouvelles du pays et leur donner des miennes.
A 29 ans, tu es un black ivoirien, directeur d’entreprise qui a réussi en Europe. Quel conseil donnes-tu à tes frères ici au pays qui rêvent d’aller en aventure en Europe… et réussir comme toi ?
Réussir c`est trop dire mais le conseil que je peux donner à mes jeunes frères c`est de se battre dans la vie, ce n`est pas qu`en Europe qu`on peux réussir à percer.
L`objectif est de croire en soi même, d`avoir un projet qui tienne la route, et avoir une équipe professionnelle. D’ailleurs, notre slogan est «je me bats pour mon rêve et toi…?».

En tant qu’Ivoirien de la diaspora, comment as-tu vécu la crise qu’a connue le pays ? Et selon toi comment la réconciliation pourrait-elle se faire ?
Je l’ai prise en plein visage. J’ai été vraiment triste de voir mon pays traverser ces moments et à chaque fois j’ai pensé à mon enfance dans les rues d’Abidjan. Quand je voyais ce beau pays qui partait en fumée, ça ma beaucoup choqué.
On peut toujours se réconcilier peu importe ce qui s’est passé.
De toute façon on est obligé de vivre ensemble.
Je pense que tous les fils de ce pays doivent faire des sacrifices pour pouvoir revivre ensemble dans la paix et la sérénité.

Réalisée par Franck-Harding M’Bra
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ