Au cours du dernier Conseil des ministres, le gouvernement s’est engagé à réexaminer la situation de l’ensemble des sociétés d’Etat. Plus qu’un symbole, le cas d’Hévégo représente un cinglant désaveu pour le système hasardeux de Gbagbo.
Le chef de l’Etat rectifie le tir. Alassane Ouattara a décidé de rapporter certaines cessions opérées ces dernières années, en particulier celle de la Société hévéicole du Go (Hévégo), un institut de recherches et de développement basé dans le sud-ouest ivoirien, non loin de San Pedro. Il faut l’avouer, c’est un véritable camouflet pour le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi qui, courant 2009, a cédé à des tiers, en l’occurrence la Société civile agricole du sud-ouest (Scaso), des pans entiers de ce fleuron du patrimoine de l’Etat, dans des conditions absolument floues.
Une société d’utilité publique
L’opération de privatisation de cette société qui représente 1570 hectares de plantations industrielles et expérimentales avait provoqué une féroce nervosité au niveau de la direction générale d’Hévégo. Mamadou Konaté avait dénoncé le décret n°2009-71 du 26 mars 2009 portant attribution de la convention de cession du patrimoine hévéicole du Go, insistant sur son caractère frauduleux. En réalité, ce décret n’avait pas été pris en Conseil des ministres. Or, c’est un principe sacro-saint qu’une telle concession soit au préalable adoubée au cours de la réunion hebdomadaire du gouvernement. D’un côté, la cession a été faite de gré à gré là où les dispositions légales prévoient un appel d’offres. De l’autre côté et, contrairement aux règles, la cession n’a pas été proposée, en priorité, aux trois sociétés privées du secteur hévéicole présentes dans l’actionnariat de Hévégo avec 30% du capital : Saph, Sogb et Pakidié. Autant reconnaître que l’opération conduite par le ministre Diby Koffi, a gravement méconnu la loi relative à la privatisation des participations de l’Etat dans les entreprises et établissements publics nationaux. Par ailleurs, les spécialistes observent qu’il y a eu de monstrueux vices de procédure, le ministre de l’Economie et des Finances donnant l’impression de se substituer aux organes statutaires de Hévégo pour l’exécution du décret. En fait, ni le conseil d’administration, ni l’assemblée générale n’ont été consultés durant tout le processus de privatisation. Pourtant, aucune assemblée générale extraordinaire n’a été convoquée pour prononcer la dissolution de Hévégo et aucun terme fixé par les statuts n’a expiré, rendant nécessaire la liquidation de l’institut. D’ailleurs, Hévégo, loin d’être une société moribonde, pèse plutôt lourd. Jouissant d’une certaine notoriété internationale, elle a des actifs d’une valeur de plus de 3 milliards de Fcfa. Elle était l’une des trois premières sociétés nationales qui rapportaient des dividendes à l’Etat, ainsi que le confirme le classement de la direction des Participations et de la Privatisation. Mieux, elle ne coûte aucune subvention à l’Etat d’autant qu’elle finance son propre fonctionnement et ses investissements. Hévégo était détenu à 70% par l’Etat, les 30 % restants appartenant à la Compagnie de Caoutchouc du Pakidié (Ccp), à la Société Africaine des Plantations d’Hévéa (SAPH) et à la Société des Caoutchoucs de Grand-Béréby (Sogb), avec chacune 10%. L’Etat de Côte d’Ivoire l’a doté des moyens devant lui permettre d’atteindre des objectifs de 272.000 hectares de surfaces plantées et une production annuelle de 360.000 tonnes de caoutchouc à l’horizon 2015. De fait, Hévégo est la pierre angulaire de la recherche hévéicole conduite par le Centre national de recherches agronomiques (Cnra), un outil unique et stratégique pour la Côte d’Ivoire que le président Alassane Ouattara s’est engagé à consolider ... contre vents et marées.
Kouakou Liza
Le chef de l’Etat rectifie le tir. Alassane Ouattara a décidé de rapporter certaines cessions opérées ces dernières années, en particulier celle de la Société hévéicole du Go (Hévégo), un institut de recherches et de développement basé dans le sud-ouest ivoirien, non loin de San Pedro. Il faut l’avouer, c’est un véritable camouflet pour le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi qui, courant 2009, a cédé à des tiers, en l’occurrence la Société civile agricole du sud-ouest (Scaso), des pans entiers de ce fleuron du patrimoine de l’Etat, dans des conditions absolument floues.
Une société d’utilité publique
L’opération de privatisation de cette société qui représente 1570 hectares de plantations industrielles et expérimentales avait provoqué une féroce nervosité au niveau de la direction générale d’Hévégo. Mamadou Konaté avait dénoncé le décret n°2009-71 du 26 mars 2009 portant attribution de la convention de cession du patrimoine hévéicole du Go, insistant sur son caractère frauduleux. En réalité, ce décret n’avait pas été pris en Conseil des ministres. Or, c’est un principe sacro-saint qu’une telle concession soit au préalable adoubée au cours de la réunion hebdomadaire du gouvernement. D’un côté, la cession a été faite de gré à gré là où les dispositions légales prévoient un appel d’offres. De l’autre côté et, contrairement aux règles, la cession n’a pas été proposée, en priorité, aux trois sociétés privées du secteur hévéicole présentes dans l’actionnariat de Hévégo avec 30% du capital : Saph, Sogb et Pakidié. Autant reconnaître que l’opération conduite par le ministre Diby Koffi, a gravement méconnu la loi relative à la privatisation des participations de l’Etat dans les entreprises et établissements publics nationaux. Par ailleurs, les spécialistes observent qu’il y a eu de monstrueux vices de procédure, le ministre de l’Economie et des Finances donnant l’impression de se substituer aux organes statutaires de Hévégo pour l’exécution du décret. En fait, ni le conseil d’administration, ni l’assemblée générale n’ont été consultés durant tout le processus de privatisation. Pourtant, aucune assemblée générale extraordinaire n’a été convoquée pour prononcer la dissolution de Hévégo et aucun terme fixé par les statuts n’a expiré, rendant nécessaire la liquidation de l’institut. D’ailleurs, Hévégo, loin d’être une société moribonde, pèse plutôt lourd. Jouissant d’une certaine notoriété internationale, elle a des actifs d’une valeur de plus de 3 milliards de Fcfa. Elle était l’une des trois premières sociétés nationales qui rapportaient des dividendes à l’Etat, ainsi que le confirme le classement de la direction des Participations et de la Privatisation. Mieux, elle ne coûte aucune subvention à l’Etat d’autant qu’elle finance son propre fonctionnement et ses investissements. Hévégo était détenu à 70% par l’Etat, les 30 % restants appartenant à la Compagnie de Caoutchouc du Pakidié (Ccp), à la Société Africaine des Plantations d’Hévéa (SAPH) et à la Société des Caoutchoucs de Grand-Béréby (Sogb), avec chacune 10%. L’Etat de Côte d’Ivoire l’a doté des moyens devant lui permettre d’atteindre des objectifs de 272.000 hectares de surfaces plantées et une production annuelle de 360.000 tonnes de caoutchouc à l’horizon 2015. De fait, Hévégo est la pierre angulaire de la recherche hévéicole conduite par le Centre national de recherches agronomiques (Cnra), un outil unique et stratégique pour la Côte d’Ivoire que le président Alassane Ouattara s’est engagé à consolider ... contre vents et marées.
Kouakou Liza