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Économie Publié le mardi 12 juillet 2011 | L’expression

Transport urbain Syndicats-gnambolos : la guerre fait rage

© L’expression Par EMMA
Crise post électorale : Journée ville morte sur toute l`étendue du territoire
Suite à l`appel lancé par le RHDP le transport en général a été fortement perturbé surtout au niveau des woro-wor-,taxis,bus,etc...
Postés à plusieurs carrefours d’Abidjan les « gnambolos » se réclamant de syndicats des transporteurs qui ne les reconnaissent pas continuent de rançonner et même violenter les chauffeurs. La cohabitation devenue difficile entre ces « partenaires » menace le transport urbain à Abidjan.
Lundi 11 juillet. Carrefour Agban de Williamsville. 19 h. Un gbaka a fini de charger. Au moment où le le chauffeur s’apprête à démarrent apprenti est retenu par trois jeunes aux muscles impressionnants. Ils lui réclament 400 Fcfa pour avoir pris des passagers sur leur ‘’territoire’’. L’apprenti refuse de s’exécuter. Il est bloqué par les loubards qui l’empêchent de monter à bord du véhicule. Pour éviter la bagarre, le chauffeur somme son c »petit » de payer les 400 Fcfa aux ‘’maîtres’’ des lieux. La scène n’a pas attiré l’attention des passagers. C’est leur quotidien. De Yopougon à Adjamé en passant par Abobo, apprentis, chauffeurs et Gnambolo (ma main en malinké) se chamaillent et en viennent souvent aux mains. C’est que ces « justiciers » obligent les chauffeurs et apprentis à payer un droit de chargement « qui n’est écrit nulle part » selon un chauffeur de la ligne Gesco-Adjamé. A Yogougon Niangon-Sud, au « carrefour magasin » et à Siporex, ils sont présents jour et nuit. « Ils sont obligés de prendre des stupéfiants pour pouvoir faire toutes les conneries à l’endroit des chauffeurs », fait remarquer un apprenti. Qui ne croit pas au départ de ces voyous de si tôt du milieu du transport. Pour lui, ces « partenaires » se réclament de structures syndicales même si celles-ci, ne les reconnaissent pas.

Entrés par effraction…
« On ne contrôle plus les gnambolos, c’est dangereux pour les chauffeurs », affirme l’apprenti. A en croire un syndicaliste, membre de l’Association pour le bienêtre des chauffeurs et auxiliaires du transport (Beat-Ci), c’est une véritable mafia qui a pris pied dans le secteur du transport ivoirien. Et dont le pouvoir s’étend inexorablement. Il explique que les gnambolos, ont été initiés à un jeu auquel ils ont pris goût, au point de vouloir en contrôler toutes les rênes. Leurs maîtres, n’ont plus leurs oreilles. Pour savoir d’où viennent ces loubards, le syndicaliste explique qu’il faut repartir plusieurs années en arrière. A l’origine, explique-t-il, les encaissements de droit de chargement se faisaient uniquement à la gare. Et seuls les syndicats de transporteurs s’en chargeaient. Une partie de l’argent devant servir à améliorer les conditions de vie et de travail des chauffeurs et l’autre moitié revenait au patronat. Mais leur part n’étant pas versée régulièrement, les chauffeurs, de commun accord, avec les syndicats de transporteurs, prennent l’engagement de procéder, eux-mêmes, à l’encaissement et de reverser au patronat ce qui lui revient. Mais vu la réticence de certains chauffeurs à payer, les syndicats de chauffeurs se voient obligés de louer les services de jeunes gens aux muscles imposants, qu’ils appelleront ‘’généraux’’ pour ceux de Yopougon et Abobo et ‘’gors’’ pour Koumassi et Treichville. Ces gros bras devaient alors intimider les chauffeurs récalcitrants à s’exécuter. Ainsi, le droit du chargement dans les gares augmenté en raison du nombre d’intervenants (Patronat, syndicat, gros bras). Le premier chargement sur la ligne Gesco-Adjamé est fixé à 1.000 Fcfa et 650 Fcfa pour les autres. Les « généraux » se rendent compte du caractère juteux du business. Ils vont, à leur tour, louer les services de jeunes désœuvrés. D’où l’entrée en jeu des ‘’gnambolos’’. Pour encaisser les chauffeurs une fois les véhicules chargés. En fin de journée, ils reversent l’argent aux « généraux » qui le reverse au syndicat des chauffeurs. Celui-ci remet la part du patronat. Mais l’appétit venant en mangeant et l’ivresse du gain facile aidant, les « généraux » prétendent à plus d’argent. Ils positionnent ces jeunes à des carrefours stratégiques pour exiger aux chauffeurs de payer chaque fois qu’ils prennent un client. Ils réclament souvent 400 voire 500 Fcfa pour deux ou trois passagers. Cet argent qu’ils encaissent en dehors de la gare, souligne D. A, va dans les poches des généraux devenus des cossus avec des trains de cadres supérieurs. Et les généraux les plus en vue sont, selon notre source, Soloba (Abobo), Pitcholle (Yopougon). Des millionnaires qui, quelques années auparavant, n’avaient pas grand chose.
Ils dictent leur loi.
Les syndicats de chauffeurs n’arrivent plus à s’imposer à leurs « libérateurs ». Qui, eux-mêmes ne maîtrisent plus les gnambolos. La porte ouverte au gain facile pour ces repris de justice, pour la plupart, qui n’hésitent pas à user de la force pour contraindre les chauffeurs à payer lorsqu’ils prennent des passagers à un carrefour. Ceux qui n’obéissent pas « à la loi » en ont pour leur compte. Ils vont jusqu’à louer des services de bandits pour attenter à leur vie. On se souvient d’une descente à la gare de wôro-wôro de Treichville, en début 2010. Un affrontement qui s’est soldé par la mort d’un chauffeur. « Les gnambolos n’écoutent plus personne. Ils créent leurs propres lignes et ne reversent plus que des miettes aux généraux. Ces derniers recrutent d’autres jeunes pour les remplacer sur les sites d’encaissement. Ça se termine toujours en bagarre », révèle un syndicaliste. C’est clair, les généraux ne maîtrisent plus les gnambolos. Un véritable danger pour les passagers et même pour le transport. Avis au ministre du Transport, Toure Gaoussou, qui compte assainir le milieu du transport. Ce dossier ne devrait pas lui échapper.

Kuyo Anderson
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