La Fédération ivoirienne de maracana et disciplines associées (FIMADA) lance ce samedi sa deuxième saison. Avant ce coup d’envoi, nous avons rencontré son président. Dans cet entretien, Le commissaire Bleu Louan Jean Charlemagne parle de cette nouvelle saison et surtout de son sport.
Le Patriote : Comment se porte la dernière née des fédérations sportives en Côte d’Ivoire, FIMADA ?
Bleu Charlemagne : L’enfant se porte bien dans la mesure où il a fait ses quatre pattes et il a commencé à marcher vu qu’il a maintenant 17 mois. Depuis la création de cette fédération le 6 janvier 2010, par l’octroi de l’agrément ministériel, nous ne cessons de mettre en œuvre notre programme d’activités concocté depuis l’AG du 26 septembre 2009. Et Dieu merci, le gouvernement ivoirien nous accompagne depuis lors dans ce challenge assez sympathique vu que le maracana est une invention ivoirienne. Cette discipline créée en Côte d’Ivoire depuis les années 70 était pratiquée dans l’informel mais depuis 2010, il a plus au gouvernement de formaliser l’existence de cette pratique sportive. Et nous sommes en train d’asseoir les structures nécessaires pour son rayonnement.
LP : Dans l’imagerie populaire, le maracana est assimilé au football. Après la création de cette fédération, on se demande finalement ce qu’est le maracana.
BC : Le maracana, c’est le foot à six sans gardien de buts qui se pratique sur un espace similaire au terrain de handball. Les dimensions sont de 18 à 22 m au maximum et de 38 à 44 m au niveau de la longueur. Pour inscrire un but, il faut être dans la zone de but.
LP : Quelle est votre politique pour sortir ce sport de l’informel et l’étendre à toute la Côte d’Ivoire ?
BC : Pour la petite histoire, depuis 1968, 1969 et 1970, le maracana a vu le jour sur le campus de Cocody. Il était d’abord pratiqué exclusivement par les étudiants jusqu’à ce que, petit-à-petit, il s’exporte hors de la cité. Et cela avec le concours des étudiants en fin de cycle et qui ont été admis à travailler. Ces derniers ont exporté le maracana soit dans leur ville d’affectation soit dans leur entreprise respective. Le maracana a ainsi gagné l’intérieur du pays et est devenu, avec la pratique, le football de rue de la Côte d’Ivoire. Et en 2005, la FIF, au sortir d’une réunion des associations de maracana de l’admettre dans la vingtième commission de la FIF avec le Futsal inventé par les Uruguayens et le Beach Soccer inventé par les Brésiliens. Nous avons accepté de collaborer avec ces deux disciplines dans cette commission. Mais en 2009, nous avons été remerciés et priés de quitter cette commission. Nos délégués qui siégeaient dans cette commission sont venus nous informer que Jacques Anouma, sous instruction de la FIFA, n’entendait plus voir le maracana au sein de la FIF. Les raisons évoquées étaient que le maracana ne fait pas la promotion des gardiens de buts. Tombant à nouveau dans l’informel, nous avons mis en place une association anonyme à Yopougon et nous avons fait les démarches au niveau du ministère des sports. Sur les conseils du ministère, nous sommes allés rencontrer le président Jacques Anouma afin qu’il nous explique les raisons de ce désapparentement. Il nous a clairement expliqué les choses telles que nous l’évoquions plus haut et nous lui avons demandé de nous appuyer afin que créions notre fédération. Il devait écrire au ministre pour lui dire que nous ne faisons pas partie de la FIF parce que nous ne rentrons pas dans les règles du football mondial tel qu’établies par la FIFA. Voila comment nous nous sommes retrouvés en fédération.
LP : Quelle sera la prochaine étape après la création de votre fédération sur le plan continental voire mondial?
BC : Nous avons déjà bénéficié de la manifestation de la volonté politique ivoirienne qui a accepté de nous faire l’agrément nous érigeant en fédération. Il faut donc relever le défi pour permettre à l’Afrique de sortir des sentiers battus. La plupart des sports pratiqués ici en Côte d’Ivoire, en Afrique, sont des inventions venues d’ailleurs. Pour une fois, nous avons un sport inventé par la Côte d’Ivoire et nous devons relever ce défi pour entrer dans le concert des nations. C’est ce que le gouvernement a si bien compris, qui nous a donné l’agrément pour la constitution de la fédération. Et nous serons honorés par la présence du ministre en septembre prochain à Yamoussoukro pour les finales nationales. Nous attendons également le Président de la République. Et je vous informe que nous lui avons écrit pour que dorénavant tous les trophées du championnat national porte le nom du Président Alassane Dramane Ouattara comme celui de Félix H-Boigny à la Coupe nationale de football. Nous lui avons écrit et nous attendons une réponse favorable. Alassane Dramane Ouattara est arrivé à temps et nous voulons le magnifier à notre manière.
LP : Prévoyez-vous exporter le maracana hors de la Côte d’Ivoire ?
BC : Nous sommes en contact très avancé avec nos frères de la sous-région. Il y a quelques jours, nos amis du Burkina, de la Guinée, du Togo, du Niger, du Bénin et du Mali ont envoyé un représentant pour venir nous dire, au nom de ses six pays, leur intention de créer leur fédération et projeter ensemble la création d’une confédération.
LP : Qu’est-ce qu’il faut attendre du lancement de votre deuxième championnat national ce samedi ?
BC : Nous serons déjà honorés de la présence du premier responsable du sport en Côte d’Ivoire, c'est-à-dire notre ministre de tutelle, président de cette cérémonie. Les maracaniers souhaitent que le ministre soit là au lancement de la saison.
LP : Techniquement, qu’est ce qu’il faut attendre de cette deuxième saison ?
BC : Le championnat part avec 46 clubs qui vont évoluer en ligue. Il ya les deux ligues d’Abidjan qui commencent ce samedi et dimanche. Après, ce sera l’étape d’Agboville pour la ligue du sud. Puis Abidjan nord, ensuite Grand-Lahou (13 et 14 août). On revient à Abidjan avant d’aller à Bouaké. Nos irons dire à nos frères de Bouaké que la vie reprend. Nous serons enfin à Yamoussoukro pour les phases finales. Il y aura au total 18 journées.
LP : Quelles sont catégories qui prendront part à ce championnat ?
BC : Le ministère nous a demandé de faire du maracana un sport pratiqué par tous les âges. Et nous avons accéder à cette demande et dès cette saison, nous lançons le championnat des juniors qui ne concernera, pour ce premier test, que la ligue du sud. C'est-à-dire Abidjan. Compte tenu de nos maigres moyens car nous n’avons pas encore de subvention. Mais nous avons trois catégories. Celle des juniors (18 à 34 ans), des séniors (35 et plus) et celle des vétérans qui vont jouer dans la star league (45 et plus). Le maracana n’est donc plus un sport pour les retraités du football. Nous voulons en faire même un vivier pour la FIF où on retrouve les beaux gestes techniques et des joueurs doués.
LP : De quels moyens disposez-vous pour conduire à bien votre mission ?
BC : Ce qui est réconfortant pour nous, c’est que mes frères ont compris qu’en me confiant cette fédération, ils me donnaient une coquille vide. La discipline était en cessation d’activités, nous venions de rompre avec la FIF qui était sensée être notre mère nourricière même si en quatre ans, elle ne nous a rien donné. Nous même avions hérité d’une dette. Mais dès décembre, nous avions pu organiser la Coupe nationale qui était en suspens. Au niveau du ministère, on nous a fait entendre qu’il nous fallait trois ans avant de bénéficier de la parafiscalité. Mais au vu de notre organisation et le travail abattu, le ministre Dagobert Banzio était sur le point de nous faire admettre, depuis le 11 mai, sur la liste de la parafiscalité. L’administration étant une continuité, nous espérons que le nouveau locataire se penche sur la question afin qu’il n’y ait pas de laissés pour compte. Pour ce qui nous concerne, nous sommes en contact avec des partenaires privés comme Solibra qui nous accompagne depuis la saison dernière. Et bientôt une compagnie de téléphonie mobile va nous soutenir. Je demande aux Ivoiriens de s’approprier leur sport qu’ils ont créé. Qu’ils viennent ce samedi au complexe Jessy Jackson de Yopougon pour la fête et le spectacle.
Réalisée par Koné Lassiné
Le Patriote : Comment se porte la dernière née des fédérations sportives en Côte d’Ivoire, FIMADA ?
Bleu Charlemagne : L’enfant se porte bien dans la mesure où il a fait ses quatre pattes et il a commencé à marcher vu qu’il a maintenant 17 mois. Depuis la création de cette fédération le 6 janvier 2010, par l’octroi de l’agrément ministériel, nous ne cessons de mettre en œuvre notre programme d’activités concocté depuis l’AG du 26 septembre 2009. Et Dieu merci, le gouvernement ivoirien nous accompagne depuis lors dans ce challenge assez sympathique vu que le maracana est une invention ivoirienne. Cette discipline créée en Côte d’Ivoire depuis les années 70 était pratiquée dans l’informel mais depuis 2010, il a plus au gouvernement de formaliser l’existence de cette pratique sportive. Et nous sommes en train d’asseoir les structures nécessaires pour son rayonnement.
LP : Dans l’imagerie populaire, le maracana est assimilé au football. Après la création de cette fédération, on se demande finalement ce qu’est le maracana.
BC : Le maracana, c’est le foot à six sans gardien de buts qui se pratique sur un espace similaire au terrain de handball. Les dimensions sont de 18 à 22 m au maximum et de 38 à 44 m au niveau de la longueur. Pour inscrire un but, il faut être dans la zone de but.
LP : Quelle est votre politique pour sortir ce sport de l’informel et l’étendre à toute la Côte d’Ivoire ?
BC : Pour la petite histoire, depuis 1968, 1969 et 1970, le maracana a vu le jour sur le campus de Cocody. Il était d’abord pratiqué exclusivement par les étudiants jusqu’à ce que, petit-à-petit, il s’exporte hors de la cité. Et cela avec le concours des étudiants en fin de cycle et qui ont été admis à travailler. Ces derniers ont exporté le maracana soit dans leur ville d’affectation soit dans leur entreprise respective. Le maracana a ainsi gagné l’intérieur du pays et est devenu, avec la pratique, le football de rue de la Côte d’Ivoire. Et en 2005, la FIF, au sortir d’une réunion des associations de maracana de l’admettre dans la vingtième commission de la FIF avec le Futsal inventé par les Uruguayens et le Beach Soccer inventé par les Brésiliens. Nous avons accepté de collaborer avec ces deux disciplines dans cette commission. Mais en 2009, nous avons été remerciés et priés de quitter cette commission. Nos délégués qui siégeaient dans cette commission sont venus nous informer que Jacques Anouma, sous instruction de la FIFA, n’entendait plus voir le maracana au sein de la FIF. Les raisons évoquées étaient que le maracana ne fait pas la promotion des gardiens de buts. Tombant à nouveau dans l’informel, nous avons mis en place une association anonyme à Yopougon et nous avons fait les démarches au niveau du ministère des sports. Sur les conseils du ministère, nous sommes allés rencontrer le président Jacques Anouma afin qu’il nous explique les raisons de ce désapparentement. Il nous a clairement expliqué les choses telles que nous l’évoquions plus haut et nous lui avons demandé de nous appuyer afin que créions notre fédération. Il devait écrire au ministre pour lui dire que nous ne faisons pas partie de la FIF parce que nous ne rentrons pas dans les règles du football mondial tel qu’établies par la FIFA. Voila comment nous nous sommes retrouvés en fédération.
LP : Quelle sera la prochaine étape après la création de votre fédération sur le plan continental voire mondial?
BC : Nous avons déjà bénéficié de la manifestation de la volonté politique ivoirienne qui a accepté de nous faire l’agrément nous érigeant en fédération. Il faut donc relever le défi pour permettre à l’Afrique de sortir des sentiers battus. La plupart des sports pratiqués ici en Côte d’Ivoire, en Afrique, sont des inventions venues d’ailleurs. Pour une fois, nous avons un sport inventé par la Côte d’Ivoire et nous devons relever ce défi pour entrer dans le concert des nations. C’est ce que le gouvernement a si bien compris, qui nous a donné l’agrément pour la constitution de la fédération. Et nous serons honorés par la présence du ministre en septembre prochain à Yamoussoukro pour les finales nationales. Nous attendons également le Président de la République. Et je vous informe que nous lui avons écrit pour que dorénavant tous les trophées du championnat national porte le nom du Président Alassane Dramane Ouattara comme celui de Félix H-Boigny à la Coupe nationale de football. Nous lui avons écrit et nous attendons une réponse favorable. Alassane Dramane Ouattara est arrivé à temps et nous voulons le magnifier à notre manière.
LP : Prévoyez-vous exporter le maracana hors de la Côte d’Ivoire ?
BC : Nous sommes en contact très avancé avec nos frères de la sous-région. Il y a quelques jours, nos amis du Burkina, de la Guinée, du Togo, du Niger, du Bénin et du Mali ont envoyé un représentant pour venir nous dire, au nom de ses six pays, leur intention de créer leur fédération et projeter ensemble la création d’une confédération.
LP : Qu’est-ce qu’il faut attendre du lancement de votre deuxième championnat national ce samedi ?
BC : Nous serons déjà honorés de la présence du premier responsable du sport en Côte d’Ivoire, c'est-à-dire notre ministre de tutelle, président de cette cérémonie. Les maracaniers souhaitent que le ministre soit là au lancement de la saison.
LP : Techniquement, qu’est ce qu’il faut attendre de cette deuxième saison ?
BC : Le championnat part avec 46 clubs qui vont évoluer en ligue. Il ya les deux ligues d’Abidjan qui commencent ce samedi et dimanche. Après, ce sera l’étape d’Agboville pour la ligue du sud. Puis Abidjan nord, ensuite Grand-Lahou (13 et 14 août). On revient à Abidjan avant d’aller à Bouaké. Nos irons dire à nos frères de Bouaké que la vie reprend. Nous serons enfin à Yamoussoukro pour les phases finales. Il y aura au total 18 journées.
LP : Quelles sont catégories qui prendront part à ce championnat ?
BC : Le ministère nous a demandé de faire du maracana un sport pratiqué par tous les âges. Et nous avons accéder à cette demande et dès cette saison, nous lançons le championnat des juniors qui ne concernera, pour ce premier test, que la ligue du sud. C'est-à-dire Abidjan. Compte tenu de nos maigres moyens car nous n’avons pas encore de subvention. Mais nous avons trois catégories. Celle des juniors (18 à 34 ans), des séniors (35 et plus) et celle des vétérans qui vont jouer dans la star league (45 et plus). Le maracana n’est donc plus un sport pour les retraités du football. Nous voulons en faire même un vivier pour la FIF où on retrouve les beaux gestes techniques et des joueurs doués.
LP : De quels moyens disposez-vous pour conduire à bien votre mission ?
BC : Ce qui est réconfortant pour nous, c’est que mes frères ont compris qu’en me confiant cette fédération, ils me donnaient une coquille vide. La discipline était en cessation d’activités, nous venions de rompre avec la FIF qui était sensée être notre mère nourricière même si en quatre ans, elle ne nous a rien donné. Nous même avions hérité d’une dette. Mais dès décembre, nous avions pu organiser la Coupe nationale qui était en suspens. Au niveau du ministère, on nous a fait entendre qu’il nous fallait trois ans avant de bénéficier de la parafiscalité. Mais au vu de notre organisation et le travail abattu, le ministre Dagobert Banzio était sur le point de nous faire admettre, depuis le 11 mai, sur la liste de la parafiscalité. L’administration étant une continuité, nous espérons que le nouveau locataire se penche sur la question afin qu’il n’y ait pas de laissés pour compte. Pour ce qui nous concerne, nous sommes en contact avec des partenaires privés comme Solibra qui nous accompagne depuis la saison dernière. Et bientôt une compagnie de téléphonie mobile va nous soutenir. Je demande aux Ivoiriens de s’approprier leur sport qu’ils ont créé. Qu’ils viennent ce samedi au complexe Jessy Jackson de Yopougon pour la fête et le spectacle.
Réalisée par Koné Lassiné