En dépit de la très bonne volonté des investisseurs, les autorités ivoiriennes ont la responsabilité de donner des signaux positifs. Certes, «on ne sort pas d’une guerre comme si l’on sortait d’un dîner-gala», mais il va falloir accroître les garanties vis-à-vis des opérateurs potentiels. Le défi-majeur reste la sécurité. D’aucuns affirment d’ailleurs qu’il s’agit là de la mère de toutes les conditions à réunir pour que les investisseurs aillent plus loin. Pour eux, il faut que les autorités s’engagent dans un programme de réformes notamment en matière de gouvernance économique. C’est ce que Patrick Lucas lui-même appelle « le climat des affaires ou l’environnement des affaires». Celui-ci se présente en de multiples facettes. Il est avant tout administratif. C’est pourquoi, le président du comité Afrique du Medef exhorte à une fiscalité attractive pour les investisseurs, pour les bons investisseurs étrangers. Et interpelle sur la nécessité d’éviter de les soumettre aux tracasseries administratives dont sont victimes les entrepreneurs et les entreprises étrangères. Il est ensuite d’ordre juridique. Au fond, il faut que le gouvernement assure une garantie juridique des investissements. Un investisseur est quelqu’un qui raisonne au-delà de 5 à 10 ans au moins à l’avance. Par exemple, il faut qu’il soit sûr que le terrain sur lequel il va construire son usine ne lui sera pas contesté en cas de changement de régime politique. Il faut qu’il soit sûr que l’accord passé avec l’Etat est définitivement stable. Enfin, c’est le lieu de rappeler que l’Etat ivoirien n’a toujours pas institué de tribunal de commerce. Si tous ces problèmes sont résolus, assure le président de la Chambre française en Côte d’Ivoire, les entreprises hexagonales sont prêtes à mettre le maximum de moyens pour la reconstruction.
L.B
L.B