En Côte d’Ivoire, les dix premières années de l’indépendance, ont été un mélange de curiosité économique. En 1970, les Ivoiriens fiers de leurs pays, avaient trouvé un concept : ‘’le boom économique’’. Une attitude qui avait conduit les Ivoiriens, à gaspiller autant d’argents et d’énergies. A 10 années d’indépendance seulement, la Côte d’Ivoire ‘’nageait’’ dans un insouciance horrible : le cacao, le café, la bannane, tout marchait sur le marché international. Le Président Félix Houphouët-Boigny, lui-même, va aussi rêver : il va doter la Côte d’Ivoire d’une centaine de sociétés d’Etat… l’AVB, l’ARSO, la Satmaci, la Setu, la Soderiz, l’Agripac, Cofruitel, Sonaco, étaient les plus sympathiques, qui disparaîtront pour mauvaises gestions. Félix Houphouët-Boigny n’est pas convaincu de la mauvaise performance de son pays. Il revient à la charge, avec un important atout : le port de San-Pedro, pôle de développement, pour son ‘’assistance’’ aux pays de la sous-région ouest- africaine. Mais, au bilan, 80% des sociétés d’Etat disparaîtront, dans un fiasco économique et retentissant. Exceptionnellement, Félix Houphouët-Boigny en a souffert. Les fêtes tournantes de l’indépendance vont tenter de panser les plaies de cet échec de développement. On s’attendait à une meilleure redistribution des retombées économiques à Man, Abengourou, Bouaké, Séguéla, Korhogo, Odienné, Daloa, considérés comme des pôles de développement. Là encore, c’est la déception. Toutes les infrastructures routières, sportives, immobilières, sanitaires ont toutes disparues, faute d’entretien. De 1980 à 1990, c’est l’Etat- providence avec au centre, Félix Houphouët-Boigny, comme ‘’père de la nation’’ ou encore ‘’sage de l’Afrique’’. Félix Houphouët-Boigny, dans cette florissante activité, entretient une armée de clubs de soutien. On trouve les musulmans, les chrétiens, en prière parfois, pour la longevité de Félix Houphouët-Boigny au pouvoir. Les Ivoiriens se sont bien ‘’amusés’’. Félix Houphouët-Boigny pourvoit aux besoins de tout le monde sur le plan de la politique étrangère, Félix Houphouët-Boigny, joue de la ‘’stratégie’’ politique pour ‘’arbriter’’ les conflits africains. En Angola, en Sierra-Léone. Sans oublier le conflit frontalier entre Moussa Traoré du Mali, et Thomas Sankara du Burkina-Faso. Mais, une chose était sûre, Félix Houphouët-Boigny était très rusé et dépossedait rapidement ses interlocuteurs du pouvoir diplomatique. Félix Houphouët-Boigny a eu beaucoup d’amalgames, dans la gestion de sa politique africaine. Il était ami à Charles Taylor, et combattait Sékou Touré. Félix Houphouët-Boigny ouvre une représentation diplomatique de l’Unita du rebelle Jonas Savimbi et s’éloigne de Eduardos Santos, Président légitime et légal de l’Angola. Les Ivoriens pensaient que la Côte d’Ivoire était devenue un ilot de tranquilité, quand le Président Félix Houphouët-Boigny mourrait en 1993. De 1990 à 2000, c’est la cassure de tout le système politique, économique. Et la Côte d’Ivoire perd une partie de son audience stratégique, dans une aventure de succession, qui désagrège l’héritage de Félix Houphouët-Boigny. En 1999, un coup d’Etat militaire évince le Président Henri Konan Bédié, dauphin constitutionnel, par l’article 11, et chef de l’Etat. Personne n’a crié ‘’aux voleurs’’. Les Ivoiriens ont continué à chanter, et danser dans l’insouciance. Le 19 septembre 2002, la Côte d’Ivoire est confrontée à une guerre militaro-civil, qui réduit à la baisse, la marche économique, administrative, et financière du pays. A l’analyse, 1970-1990-2000, en Côte d’Ivoire, ont été des années mal négociées, où la courtoisie a fait défaut à la classe politique. Le manque d’humilité, a causé à la Côte d’Ivoire, un désastre politique collectif aujourd’hui, 1970-1990, des années pleines d’intolérances économiques, d’ingérences diplomatiques, qui ont éloigné Félix Houphouët-Boigny du prix Nobel de la paix. Les occidentaux savaient, que Félix Houphouët-Boigny avait le talent politique, mais, loin de la valeur morale du droit international. Et pourtant, Félix Houphouët-Boigny était ami aux ‘’bons’’ et ‘’méchants’’, aux artistes, aux scientifiques. Tout le monde passait à Abidjan, où Félix Houphouët-Boigny ne manquait pas d’inspiration pour des conseils à Jacques Chirac, Omar Bongo, Mobutu Sesse Seko, Goukouni Wddeye, Jean Bedel Bokassa, Jonas Savimbi, dont l’image diplomatique sans doute à l’époque, pour le jury du prix Nobel de la paix, était le ‘’mal’’ qui venait s’opposer à l’incarnation du ‘’bien’’. En tout état de cause, Félix Houphouët-Boigny, était un talent politique. Mais, sa pratique de la valeur morale du droit international, faisait du Président de la République, un ‘’mauvais’’ lauréat du Prix Nobel de la paix. Mais, Félix Houphouët-Boigny, très rusé, et sans état d’âme, s’est fait une place dans l’histoire, sous le regard du prix international, qui porte son nom à l’Unesco… pour la recherche de la paix. Mais quelle paix ? La Côte d’Ivoire souffre par la faute des ‘’héritiers’’ pleins d’insouciances politiques.
Ben Ismaël
Ben Ismaël