Jacques Anouma ne sera pas candidat à sa propre succession à la tête de la Fédération ivoirienne de football. Le patron du football ivoirien, en poste à la maison de verre de Treichville depuis 2002, en a fait l’annonce hier mardi 19 juillet 2011 en début d’après-midi lors d’une conférence de presse qu’il a co- animé avec Dieng Ousseynou, son prédécesseur à la tête de la FIF à qui l’on a prêté des velléités de retour. Il a mis fin au suspense autour d’un mystère de candidature même si ses déclarations de ces derniers jours étaient décryptables. Par doses homéopathiques, il a dit qu’il partait sans formellement l’affirmer. Son discours de clôture de l’Assemblée générale mixte, le 9 juillet dernier, sonnait déjà comme un adieu. Hier, il a bouclé la boucle avec son ami Dieng. « Après plusieurs entretiens que nous avons eus, nous avons décidé, tous deux, de vous annoncer officiellement que ni l’un ni l’autre n’est candidat », a fait savoir le président Anouma. Le président de la FIF qui venait d’avoir une rencontre avec le bureau de la Conférence des présidents de club, dit avoir la satisfaction du travail accompli. « Je pense avoir fait mon travail en 9 ans. Je m’étais fixé un délai, ce délai est arrivé », a indiqué le président Anouma. Mais c’est Dieng Ousseynou, le prédécesseur de Jacques Anouma, qui devait donner les mobiles de ce renoncement à deux. « En tant que personnes majeures et vu les déchirements que la Côte d’Ivoire vient de connaître, nous avons jugé utile de ne pas en rajouter », a fait connaître Dieng Ousseynou. Les deux présidents ont tenu à affirmer leur solidarité. « Celui qui pense qu’il peut faire le football sans Dieng et moi se trompe », a lancé Jacques Anouma, avant de laisser le soin à Dieng de balayer leur adversité d’hier. « On s’est dit qu’il n’est pas utile de se mettre l’un contre l’autre dans une même famille. Après la crise qu’à connue la Côte d’Ivoire, il est bon qu’on mette balle à terre », a fait remarquer Dieng Ousseynou. Face à la surprise des journalistes, le patron du football ivoirien a vite situé son retrait pour ne pas le laisser dans l’étau des interprétations. « Je n’ai jamais dit que j’étais candidat et que je me prononcerais le moment venu. Il n’y a pas de pression politique. Je voudrais profiter de cette occasion pour dire que ce n’est pas sous la pression du politique que Dieng est parti en 2002. Moi, mon mandat est terminé. Depuis 2 ans, j’avais dit aux clubs de préparer ma succession. Il n’y a donc pas de pression extérieure. J’ai pris ma décision depuis deux ans », a-t-il précisé. Son avenir semble désormais ailleurs. « J’ai un mandat international de 3 ans et demi. Allons-y pas à pas. Je suis chargé de conduire les affaires de la FIF jusqu’à l’élection du nouveau président. Et puis, on pensera à autre chose. La CAF, ce n’est pas d’actualité », a Anouma dit à propos de son avenir. Les deux présidents estiment raisonnable de faire place aux autres après 20 ans de mandats cumulés. Mais qui viendra après eux ? « On fera une déclaration au moment opportun pour vous dire qui nous soutenons », a fait savoir le président de la FIF alors que son ancien collaborateur, Sidy Diallo, est cité avec insistance pour lui succéder. Hier, dans la cour de la Maison de verre, son nom était sur toutes les lèvres. Qui des présidents de club qui doivent élire le prochain président ? « On a apporté l’information aux présidents de club. On espère que chacun va digérer », a-t-il dit alors que déjà, les présidents des clubs de D2 et D3, en colère, annoncent une grande concertation pour le jeudi 21 juillet à la salle des mariages de la mairie de Treichville. La balle est visiblement dans leur camp maintenant.
Litié BOAGNON
Litié BOAGNON