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Politique Publié le vendredi 22 juillet 2011 | Le Patriote

Interview/ Kouassi Ouraga Bertin, (chef du village de Mama): “ Nous adhérons totalement à l’élection du Président Alassane Ouattara »

Venu à Korhogo pour accompagner son collègue de Gnaliépa, qui devait récupérer son
véhicule volé dans un braquage et retrouvé par les FRCI de Ouangolo, il s’est retrouvé très
proche de l’ancien président Laurent Gbagbo comme il ne l’a jamais été depuis le 11 avril,
jour de l’arrestation de ce dernier. Très à l’aise à l’état-major du commandant Fofié Kouakou
Martin, le chef Kouassi Ouraga Bertin, chef du village de Mama s’est prêté aux questions des
journalistes. Le Patriote vous livre de larges extraits de cet entretien.

Le Patriote: Quelle est la raison de votre présence à Korhogo depuis quelques jours.
Kouassi Ouraga Bertin: Je suis à Korhogo d’abord, parce que la voiture d’un de mes
collègues a été retrouvée ici. Nous sommes donc ici pour l’opération de restitution du
véhicule. Pour cela d’ailleurs, je remercie les forces de l’ordre pour tout ce qu’elles ont fait
et pour tout ce qu’elles continueront de faire dans ce sens. Parce que nombreux sont ceux
qui ont vu leur véhicule arraché. Présentement, j’ai deux véhicules que je ne retrouve pas.
Une KIA du même modèle que celle de mon collègue et une Toyota Corolla. Deuxièmement,
je viens de Mama et depuis l’avènement de la crise, un fils de Mama qui était président de
la République a été déchu. Au jour d’aujourd’hui, nous apprenons que le président est à
Korhogo. Est-il vraiment à Korhogo? Dans quelles conditions est-il à Korhogo ? Ce sont de
grandes questions que nous nous posons et qui constituent un souci permanent pour nous au village. Donc quand le collègue m’a dit qu’il vient à Korhogo, j’ai saisi aussitôt l’occasion
sans me préparer.

LP : Comment appréhendiez-vous ce voyage ?
KOB : j’avoue que quand nous venions à Korhogo, au fur et à mesure qu’on approchait, on
était stressés. Pourquoi? Parce que c’est Korhogo, nous sommes en période de crise, Gbagbo est emprisonné là-bas, est-ce qu’en tant que parents directs, on ne nous prendra pas là-bas pour nous mettre en prison ? Tout cela réuni nous causait le stress. On est arrivé la nuit vers 19h30 et on s’est empressé de trouver un hôtel pour dormir, ni vu ni connu.

LP: Vous aviez donc peur de venir à Korhogo ?
K.O.B : Ce n’était pas tellement la peur, mais on n’avait quand même des soucis et il faut le
dire, depuis cette crise, nous avons longtemps vécu en brousse.

C’est donc difficile de sortir au-delà de chez nous pour venir jusqu’à Korhogo.

Q : Le voyage s’est-il bien passé ?
K.O.B : Très bien passé. Et la surprise c’est que contrairement à ce qu’on pensait, on a
dormi, d’ailleurs, très bien dormi et au réveil, on a approché les autorités et vu l’ambiance,
il n’y avait vraiment pas de raison de s’inquiéter. On aurait eu raison de venir plus tôt pour
venir communier avec les gens d’ici. On aurait même souhaité rester plus longtemps mais
hélas…Quand je venais, le village entier m’a dit, tu vas à Korhogo, on est à l’écoute, tu nous
enverras les nouvelles de notre fils.

Q : Avez-vous eu de ses nouvelles ? Êtes-vous passés à la résidence pour le rencontrer ?
K.O.B. : Nous sommes venus, nous avons posé le problème. Mais une réponse franche et
courageuse nous a été donnée que ce n’est pas impossible. Mais, dans l’état actuel des choses, c’est un problème d’Etat. Il fallait donc que ce soit le gouvernement qui donne l’autorisation de le rencontrer.

Q : Estes-vous un peu déçu de ne l’avoir pas vu ?
K.O.B : Oui et non. Oui, parce que Korhogo, Gagnoa, Mama, c’est quand même une distance et l’espoir était de le voir pour que moi-même je parte radieux d’apporter des nouvelles aux parents. Non, parce que c’est une affaire d’Etat. C’est une personnalité, ce n’est pas comme un footballeur qu’on peut voir à tout vent. On ne m’a pas refusé de le voir. Mais, il faut prendre des dispositions. Et si prochainement, on faisait la demande, je crois que les dispositions seront prises pour qu’on le voie.

Q : Êtes-vous passés près de la résidence ?
K.O.B : De passage comme ça, oui. Mais il faudra que je fasse le tour pour mieux voir.
Sinon, c’est de passage qu’on m’a montré sa résidence.

Q : Après ce voyage, quel sera le message que vous allez livrer à vos parents de Mama et
de Gagnoa ?
K.O.B. : Je vais rassurer mes parents à partir de ce que M. Soro (NDLR : Soro kanigui
Mamadou, délégué général des Forces Nouvelles à Korhogo) nous a dit. M Soro nous a
dit que le président Gbagbo est bien traité et qu’il est en très bonne santé. Il pouvait nous
permettre de le voir mais, de remettre cela à plus tard pour qu’il prenne les dispositions pour
que prochainement si nous venons, qu’on ait accès à lui. Je me tiens à cela.

Q : Comment vous inscrivez-vous dans cette phase de réconciliation à Mama ?
K.O.B : Ça, c’est une très bonne question. En tant que vice-président du conseil de
département des chefs de village de Gagnoa, nous apprécions beaucoup les démarches du
Président de la République. Pour cela, les chefs de village du département de Gagnoa ont
participé à l’investiture. Deuxièmement, nous avions même demandé une rencontre avec
le président. Mais ce n’est pas si facile d’avoir une rencontre avec le président et il nous
a orientés vers le président Banny, qui est le responsable de la reconciliation. Une forte
délégation de près de deux cents personnes, les chefs et quelques cadres, s’est rendue à
Yamoussoukro. En présence de tous les chefs de Yamoussoukro, les chefs de Bouaké et deux chefs représentant le nord, nous avons dit à Banny que nous adhérons totalement à l’élection du Président Alassane, que nous le soutenons et que c’est tout à fait naturel que dans un pays, quand un président part, c’est un autre qui lui succède. Evidemment, notre fils Gbagbo qui était président est parti, il faut qu’un autre lui succède. Ce qui nous attriste un peu, c’est la manière dont il est parti. Mais qu’est-ce que vous pouvez, c’est déjà fait. Ce que nous souhaitons, c’est de voir notre fils sortir de la situation où il se trouve pour qu’on ait le cœur net. M. Banny nous a dit qu’il adhérait à notre démarche et qu’il ferait de nous ses messagers pour sensibiliser nos parents dans le sens de la réconciliation. Au jour d’aujourd’hui, nous prenons notre bâton de pèlerin. On a déjà croisé Kakou Guikahué du RHDP pour lui faire comprendre que notre souci, c’est de travailler ensemble. Actuellement, la communication est en train de passer au niveau de nos parents. Nous investissons les villages par sous-préfecture pour transmettre le message de réconciliation pour adhérer totalement au vœu du président de la république.

Propos retranscrits par Mack Dakota, Correspondant
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